La Voirie

Les documents de la communauté de Hasparren concernant la voirie au cours du 18e siècle révèlent que les tracés des chemins et les moyens utilisés pour les entretenir ne devaient être guère  différents de ceux qui existaient  au cours du moyen âge. Ainsi en 1705 l'assemblée générale de la communauté assemblée devant l'église délibère : que les chemins sont en fort mauvais état et qu'il est nécessaire de les racommoder, que chacun les réparera dans son quartier le dit jour que le sieur jurat leur indiquera en les avertissant maison par maison indiquant l'heure et l'endroit pour s'y rendre. Ceux qui ont des boeufs ou des vaches avec leurs charrettes et les autres avec leurs bêches, pioches et paniers sans qu'il soit permis d'envoyer des enfants. Quelques années plus tard un autre texte précise quels sont les matériaux utilisés. Pour accomoder les chemins qui sont impraticables et faire quelque chose qui soit valable il faudra trouver des pierres, des branches et des touyas. Chaque feu  maison(?) devra fournir une personne capable de travailler, faute de quoi on pignorera les refusants ou défaillants suivant l'usage. Il faut aussi préserver les chemins réparés c'est pourquoi en 1730 le maire-abbé rapporte que plusieurs particuliers ruinent les chemins avec des bêches et pelles en fer sous prétexte de ramasser la boue. Il est donc délibéré qu'il ne sera plus permis de ramasser la dite boue qu'avec des pelles de bois, à peine de 3 livres contre chaque contrevenant. A cette époque, s'ajoute à l'entretien des petits chemins celui de la grande Route Royale qui relie Bayonne à St Jean pied de Port en passant sur le territoire communal de Paskoenia à Paota et Mendionde.Les dépenses occasionnées doivent être réglées par le roi, qui lui-même ne parvient pas à récupérer les impôts dûs par les communes concernées.
                        En 1739 le conseil de la communauté se lamente !elle prie le syndic du Labourd de vouloir procurer sans aucun retardement les paiements des bouviers et manoeuvres de ce lieu qui travaillent à faire le chemin du Roi. Ces pauvres ouvriers n'ont rien pour se nourrir et il reste beaucoup de travail à faire, faute de quoi la communauté portera sa demande à Mr l'Intendant n'étant pas juste que les pauvres travailleurs qui n'ont rien pour se nourrir soient en souffrance sous prétexte que les communautés sont arriérées de payer leurs impositions.
                        En 1744 la communauté est astreinte à envoyer 40 hommes travailler sur la route qui de Bayonne conduit à Béhobie.
                        En 1745 prétextant de l'éloignement de ce chantier elle décide l'arrêt de sa fourniture de main d'oeuvre. Elle perdra son procès contre l'Intendant et sera contrainte à l'envoi de 70 hommes par jour et semaine. Dans cette situation elle décide en 1747 d'exposer à l'encan la réalisation de la fin du chantier qui lui incombe  et c'est Joanes Bidart, maître-maçon, qui s'en charge pour la somme de 3 177 livres. Les pavés des rues et des places exigent aussi parfois quelques remises en état.
                        En 1751 c'est la pavure de la place de Hodi qui sert de lieu pour le marché des bêtes à cornes qui doit être refaite.
                         En 1761 un nouveau réglement est établi :- ceux qui ne voudront pas aller travailler sur les chemins devront payer une taxe. - Tous ceux qui voudront être exemptés de la corvée paieront chaque fois qu'ils seront mandés : les bouviers 24 sols et les pionniers 8 sols par jour. Le maire-abbé emploiera cet argent à payer les gens qu'il pourra faire travailler aux dites réparations.
                        En 1770 le syndic général du pays Laurent Delissalde exige de nouveaux travaux sur la route Bayonne- St-Jean Pied de Port qui est très utilisée.
                        En 1787 est établi un projet de route devant relier Bayonne à Saint Palais en passant par Labastide et Garris, le conseil de la communauté s'en émeut et proteste. Il trouverait beaucoup plus normal et utile que cette route traverse ... Hasparren.
                        En 1794 en pleine Révolution une nouvelle route vers Bayonne est construite , elle relie le bourg au chemin royal Bayonne – St jean Pied de Port au lieu dit Paskoenia , elle fait 4,250 kms et a coûté 4 500 livres à la communauté qui décide de demander une subvention à l'administration départementale qui vient d'être mise en place.
Les chemins jusqu'en 1836
 
                        Le prermier cadastre établi en 1835 indique qu'aucune des routes départementales qui traversent Hasparren aujourd'hui n'était encore ouverte. La longueur des chemins vicinaux entretenus par la communauté mesure au total 125 kms. Leur largeur est de 5 à 6 mètres pour ceux qui vont du clocher à clocher et de 3 à 4 mètres pour ceux qui relient les divers quartiers entre eux. Pour relier un point à un autre les divers chemins qui ne sont utilisés que par des piétons ou des attelages emprunteront à chaque fois les itinéraires les plus courts.
                        Voici ceux qui étaient utilisés jusque vers 1840.
            Vers Bayonne depuis Antsoenia par Labiri,Paskoenia et la route Royale n° 132 devenue route Impériale depuis l'époque napoléonienne.
            Vers Urcuray et Cambo depuis Antsoenia par Ibasunia.
            Vers Itxassou par Lorda et Garatenia.
             Vers Louhoussoa  par Elhorria et Sautenia.
             Vers Mendionde par Sohano et Gréciette.
            Vers Macaye par Zelhay et Ospitalia.
            Vers Bonloc par Ermindea,Barrandea et Etxexuria.
            Vers Labastide par Elhortzeta, Munjuraenia et la Côte.
            Vers Ayherre par Berroueta, Pikasaria et Heguasia.
            Vers Urt par Aminttoenia, Hachatea, Domingoenia et Elhiarberri.
            Vers Briscous par Hasquette et les prairies communales.
            Vers Mouguerre par Predozuria, Haitzederra et les landes communales.
                                    Ces chemins étaienr ceux que les Haspandars empruntaient le plus fréquemment pour se rendre dans les communes voisines.
                        Durant la période révolutionnaire, la réglementation concernant l'entretien des chemins deviendra beaucoup plus stricte qu'elle ne l'était. Le 19 pluviose an 10 (8 février 1802) un arrêté préfectoral ordonne que le maire profitera des premiers moments de la belle saison pour organiser sur les chemins vicinaux des ateliers à la formation desquels chaque habitant sera tenu de concourir proportionnellement à ses facultés. Le 16 septembre 1803 un nouvel arrêté préfectoral nommera Guillaume Fagalde, Martin Dibildots-Chimalet et Jerome Hiriart-Hoditeguy commissaires à la surveillance des travaux sur les chemins. Au même moment apparaissent les premières amendes liées au fait d'avoir refusé de participer aux travaux. Il en coûtera  1 franc 75 par jour aux refusants.
            En 1827 le maire propose le changement de direction du chemin qui sert de communication entre le bourg et Sohano d'une part et Minhots et Ayherre de l'autre. La nouvelle route partira de la place d'Ermindegui passera par les maisons Lehoya et Princhiatea en traversant la prairie de Mr Darripe, propriétaire d'Elhiarria, vers la maison d'Ustubil.
                        En 1828 une nouvelle route qui deviendra plus tard route départementale n°22 est en projet pour relier Hasparren et Saint Palais. La part à payer par la commune est de 40% du coût total des travaux, ce qui est jugé excessif.
                        En 1833 on discute pour savoir si cette route passera de Bayonne par Briscous et Labastide ou bien par Briscous et Hasparren. Les élus haspandars sont justement alarmés. Ils argumentent leur point de vue. Si la route ne passe pas à Hasparren ce sont les 5350 habitants recensés en 1831 qui seront isolés. Le trajet Hasparren-Saint Palais était déjà piqueté avant la Révolution; Hasparren est le thêatre du marché le plus considérable du département, le centre d'un commerce étendu et d'une industrie active qui occupe les 2/3 de sa population et qui y attire une affluence considérable de monde et de denrées. Cette route sera finalement réalisée.
                        C'est à partir de 1835, à la période de la réalisation des cadastres des communes de France, que les efforts réalisés pour l'amélioration de la voirie seront aidés financièrement , organisés, coordonnés et parfois exigés par arrêtés administratifs.
                        C'est en 1836 que le conseil municipal vote pour la première fois le maximum des premières prestations en nature qui est fixé à 3 journées de travail pour chaque individu mâle valide, pour chaque charrette attelée, pour chaque bête de somme, de trait ou de selle. Cette même année est ouvert un petit chemin qui partant de la place de l'église deviendra la rue neuve, puis la rue Francis Jammes et qui sera la nouvelle direction des voies importantes qui seront ouvertes vers Labastide,St Palais,St Jean Pied de Port et un peu plus tard vers Bayonne par Briscous. Le premier projet discuté est celui de la route reliant Cambo à Labastide et Bardos devenu la route départementale n° 10. Le premier tracé proposé prévoit une ligne Cambo-Hasparren par la route des cimes et Paskoenia; elle évite la traversée du bourg de Hasparren en créant une nouvelle voie menant de Bidartea au carrefour actuel des routes de Bayonne-Labastide- St Palais et St Jean Pied de Port, et emprunte la direction de Labastide en utilisant le chemin passant à Ayherre. Le C.M. de Hasparren est en désaccord avec chacun de ces trois points. Cette nouvelle route doit impérativement servir de liaison entre Cambo-Urcuray et Hasparren. Elle doit aussi obligatoirement faire la traversée du bourg et enfin elle doit emprunter le chemin le plus court qui passe par la route existant vers Pegna et la Côte  par Munjuraenia pour arriver à Labastide. L'amélioration de cette route est d'ailleurs déjà prévue et l'achat des terrains nécessaires est déjà effectué. Après bien des palabres le conseil municipal aura gain de cause sur deux des trois points contestés. La route passera par Urcuray, elle traversera le bourg de Hasparren, mis par contre elle adoptera le tracé prévu par l'administration, préférant au passage par Pegna celui actuel qui permettra de desservir plus facilement le bourg d'Ayherre. La totalité de cette route ne sera pas achevée avant l'année 1848. Les indemnisations des terrains achetés se poursuivront pour leur part jusqu'en 1852.
                        C'est en 1856 que sera embauché le premier cantonnier communal. Il sera principalement chargé de la surveillance des travaux des prestataires sur les chemins.
                        En 1867 un décret impérial ordonne l'établissement d'une carte nouvelle de toutes les routes et chemins dans chaque commune. Les routes sont classées en trois catégories, leur longueur totale sur la commune est de 78 kilomètres qui nécessitent 376 000 frs de travaux d'entretien.
                        En 1868 l'administration exige la mise en place d'un plan de voirie réparti sur 10 ans. Le conseil municipal se réunit pour en discuter en présence des 14 propriétaires les plus imposés de la commune. Il est décidé de continuer le paiement des trois centimes additionnels et aussi de contracter un emprunt de 50 000 frs remboursé par deux termes par an pendant 30 ans à raison de 4 % d'intérêt . Dans le cadre de ce plan est décidé l'ouverture de la route Hasparren-Briscous devenue Route Départementale 21. Lors de la soumission des travaux, deux entrepreneurs de travaux publics sont en compétition: Alexandre Camino de Briscous et Dibos de Méharin. C'est Alexandre Camino qui enlèvera le marché; il rencontrera cependant quelques difficultés puisque les travaux ayant débuté à l'été de 1870 pour en principe être terminés au début de 1872. La route ne sera finalement livrée à la circulation que le 1er juin 1873, elle sera classée route départementale en 1879.
                        En 1872 un deuxième cantonnier municipal sera embauché.
                        1878 verra l'ouverture du chemin menant de la croix des missionnaires jusqu'à la maison Elhorri à Celhay. C'est en 1879 que la route utilisée pour les grandes communications durant des siècles qui servit de voie stratégique et militaire qui s'appela Voie Royale, Impériale et Route Nationale fut déclassée en chemin vicinal depuis Paskoenia jusqu'à la limite de Mendionde.
                        En1891 une quatrième journée de prestation est votée, elle permettra l'ouverture de deux nouveaux chemins, celui reliant Elizaberri à Labiry et celui allant d'Elhorri jusqu'à Mendionde. Le financement de ces deux chemins sera cependant assuré en partie par des souscriptions consenties par les propriétaires les plus riches des trois quartiers concernés. Les chemins continueront à être classés en trois catégories qui seront dénommés: les voies de grande communication, les chemins vicinaux et les chemins ruraux. Un troisième cantonnier municipal sera embauché en 1936. L'horaire de travail sera celui de 7 h à 12 h et de 14 h à 18 h du 1er avril au 30 septembre  et- de 7 h à 12 h et de 13 h à 17 h du 1er octobre au 31 mars. Le salaire accordé est de 300 francs par mois.
 
Les travaux de voirie dans le bourg
 
                        Les travaux de voirie à l'intérieur du bourg se résument durant la première période connue à l'entretien du pavé des deux rues existantes et des places dont l'état se dégrade et dont le remplacement s'avère fort coûteux aux yeux des élus. Ainsi le 5 juillet 1767 l'assemblée de la communauté observe que le peu de pavé qu'il a fait refaire à une entreprise monte à un prix considérable. Il décide donc qu'à l'avenir il fera raccorder à la journée les endroits de pavé qui lui paraitront en avoir le plus besoin. En 1841 au moment de l'établissement de la route Cambo-Labastide  le conseil municipal s'oppose au plan d'alignement des maisons situées dans la partie qui s'appellera plus tard Rue de la Mairie puis Rue Jean Lissar. En effet plusieurs de ces maisons sont en retrait de la rue et leur cour sert de lieu de marché de chevaux tous les mardis par quinzaine . L'alignement sera cependant exigé, ce qui nécessitera pour une part l'ouverture du foirail devenu Rue Jats (yatch) qui eut leu en 1866. Le coût de cette réalisation s'élévera à la somme de 15 000 frs, le coût de l'achat des terrains nécessaires compris.
                        Dans les dépenses occasionnées par les travaux situés dans le bourg on trouve aussi ceux exigés par l'assainissement de la maison commune  ou l'entretien du carcan placé sur la place publique;
                        En 1874 bien après le transfert du cimetière le CM décide d'améliorer la place publique principale. Le 10 février réuni sous la présidence de Mr Larramendy, maire , il délibère que pour faciliter l'entrée de la rue allant vers Ermindeguy il est indispensable de porter quelques modifications à la pente rapide et dangereuse de la côte partant de la maison "Jauregizahar" et d'améliorer et d'élargir la place en la mettant au nivellement de la route qui mène vers Celhay. Ainsi on évitera le danger de cette pente rapide et on donnera un aspect plus agréable et plus avantageux au centre principal du bourg.
                        En 1878 il est question pour la première fois du ramassage des boues et immondices. Réuni le 8 novembre le CM aptès avoir constaté l'opportunité de la mise en ferme de l'enlévement des boues et immondices de toutes natures dans les rues, places et chemins publics du bourg, adopte un cahier de charges dans lequel on peut relever que le droit d'enlévement des boues et immondices sera mis en adjudication aux enchères publiques pour une année sur la mise à prix de cent francs. Les adjudicataires seront tenus d'enlever tous les mercredis et samedis les boues et immondices dans l'enceinte du bourg  ainsi que les feuilles d'arbres et débris de toutes sortes à l'exeption de matériaux de démolition que les habitants n'ont pas le droit d'abandonner sur la voie publique. Les adjudicataires devront transporter les boues et immondices dans un lieu éloigné d'au moins cent mètres des dernières maisons du bourg.
                        C'est durant la période 1890/1900 que fut exigée la réalisation des trottoirs des trois rues principales. La dépense sera partagée par moitié entre les propriétaires des maisons et les finances de la commune. Il semble que l'entretien du pavé fut abandonné durant cette période, depuis cailloux, sable et terre comblent les trous qui se multiplient.
                        En 1924 le CM s'occupe de ce problème.Dans sa séance du 25 mai, Mr Larramendy,maire, expose que les habitants se plaignent de la poussière soulevée par les nombreuses voitures qui sillonnent ,surtout l'été, le Pays Basque en passant par Hasparren. Cette poussière pénétrant dans les maisons y cause non seulement un désagrèment, mais peut y transporter des microbes et constituer ainsi un grave danger pour la salubrité publique. Le projet de goudronner les rues est abandonné parce que paraissant trop coûteux par contre il est voté un crédit de 3 000 frs pour l'achat d'un tonneau d'arrosage de 1 000 litres. L'arrosage se fera  matin et soir depuis la fin du printemps jusqu'au début de l'automne. Pour justifier sa décision le CM rappelle que l'argent nécessaire pour le goudronnage sera mieux employé pour les chemins vicinaux qui sont dans un état lamentable et que la circulation des piétons y est impossible par temps de pluie, et, pour refaire les égouts du bourg qui durant la mauvaise saison dégorgent leurs eaux et autres en pleine rue. Cette solution ne sera cependant que très provisoire.
                        Dès 1925 l'empierrement de la place et des rues sera décidé et en 1926 l'ensemble de la voirie du bourg sera goudronnée. Le prix du goudronnage d'un mètre carré sera de 1fr 50, il en coûtera donc 1 700 frs pour le goudronnage de la place et 3 750 frs pour celui de la rue de la Mairie jusqu'à Bidartia. Un regoudronnage des rues aura lieu en 1938, il coûtera 7 200 frs à la commune.
Les budgets de la voirie
Avant la Révolution
                        Les premiers documents municipaux (1630) révèlent que dans les comptes établis annuellement par les maire-abbé et jurats, la part de dépense réservée à l'entretien des chemins est tout à fait minime. Les chemins de terre sont très peu empierrés, les passages les plus marécageux sont recouverts de branches et de touyas, et des chemins praticables l'été ne le sont plus lorsqu'arrive la mauvaise saison. Aucun budget spécifique à la voirie n'est établi. Les quelques dépenses faites concernent  l'achat de la poudre" pour tirer" de la pierre de l'endroit le plus proche possible de celui où elle sera utilisée,et, le charrois de cette pierre qui souvent se révèle difficile. Les travaux sont confiés aux hommes du quartier, sous la surveillance de leur jurat et en présence parfois du maire-abbé. Les petits ponts très nombreux s'écroulent souvent et leur réparation attend parfois plusieurs années, durant lesquelles le passage se fait tout simplement à gué.
                        Seule la réparation du pavé du bourg exige une dépense importante et l'utilisation d'une main-d'oeuvre spécialisée. Quelques années avant la révolution un texte du conseil de la communauté révèle: vu le devis estimatif de la partie du pavé à faire à neuf sur la place à la sortie de l'église dressé par le sieur Etchechouri, maçon, le CM considérant que cette partie du pavé devant être réparée à neuf n'a pu être l'objet de prestations en nature soit en raison de la forte dépense à faire soit en raison de la nécessité d'en faire la construction par des maçons, sans le faire dépendre des tâches individuelles dont l'ensemble loin de concorder aurait nui au contraire à la solidité du pavé,considérant que cette partie de la place est le point de réunion de la masse des habitants pour l'usage de l'église est d'avis d'admettre le projet proposé et de prévoir la dépense de 439 livres.
Après la Révolution
 
                        Dès l'année 1800 de nombreux arrêtés préfectoraux  vont exiger des municipalités l'organisation et le contrôle des travaux sur les voiries. Un texte de cette année sera le point de départ de la mutation des anciennes corvées vers ce qui deviendra le système des prestations qui restera en vigueur durant environ un siècle et demi.
                        Considérant - que les chemins vicinaux de la commune sont partout dans le plus grand délabrement, que l'intêret des administrés serait qu'on les répare sans retard, - que la multiplicité des ouvrages à faire demande l'établissement de plusieurs ateliers à la formation desquels les administrés doivent contribuer relativement à leurs facultés, le maire arrête qu'on profitera des premiers moments de la belle saison, et sans nuire à l'agriculture pour porter sur les chemins des ateliers de travaux. Le maire fera à cet effet un état de répartition qui deviendra obligatoire et dont l'exécution sera poursuivie par les voies déterminées aux arrêtés du préfet. Si les habitants du lieu participeront à la réalisation des travaux les propriétaires n'habitant pas Hasparren paieront pour leur part une taxe. Elle sera évaluée en proportion de la valeur des propriétés de chacun. Cette évaluation sera désignée par un nombre de journées de travail estimée à 1 fr 75 chacune. Ainsi la famille Diesse de Bayonne propriétaire de Zalduya paiera huit journées soit quatorze frs et la famille Pargade de Garlin propriétaire de Barrandeguia paiera quinze journées soit 26 frs 25.
                        Dès 1810 des travaux plus importants seront entrepris, ainsi l'ouverture du chemin menant du bourg à Paskoenia. Pour cette tâche importante, il n'y aura plus de surveillance par  les jurats, mais la direction des travaux sera confiée à un conducteur qui s'appelle Jean Etchechouri. Il sera payé 705 frs pour les 151 journées qu'il y aura consacrées.
                        C 'est en 1825 que sera officiellement adopté le système des prestations payables en argent ou en nature . Le premier budget de la voirie sera établi en 1826. Les recettes seront évaluées à 1524 journées de manoeuvres à 1 franc et 458 journées de bouviers à 4 francs. Il s'équilibrera à la somme de  3356 frs et permettra d'effectuer des travaux sur sept chemins vicinaux.
                        Après 1830 et pendant une trentaine d'années le montant du budget de la voirie ne va guère évoluer. De 3 500 frs il augmentera lentement mais régulièrement pour atteindre le chiffre de 5 200 frs en 1860. Entre temps vers les années 1845/55 qui voient Hasparren traverser une période économiquement difficile, leCM se penchera sur le problème de l'aide sociale à apporter aux très nombreux pauvres et indigents de la commune. Elle instituera ce que l'on appellera " les ateliers de charité". Les femmes seront occupées et modestement rémunérées pour le travail du lin qu'elles blanchiront,fileront et tisseront. Pour ce qui est des hommes, le 16 mai 1847 il est décidé que le conseil votera une somme de 800 frs qui s'ajouteront aux 300 frs accordés par le gouvernement pour l'établissement d'ateliers de charité sur les routes. "Les chemins désignés seront situés à proximité des divers quartiers d'où les pauvres et les malheureux seront à portée pour avoir du travail". Le régisseur sera Pierre Hirigoyen digne à tous égards d'une grande confiance, soit sous le rapport de la délicatesse soit sous le rapport des connaissances exigées. Cela permettra ainsi d'accorder une occupation et des petits salaires à ceux qui n'en ont aucun. Durant la période de 1738 à 1748 le gouvernement va exiger de chaque commune un plan d'ensemble étalé sur 10 ans, de tous les travaux de voirie vicinale à exécuter et de leur financement. Durant cette période le budget réservé à la voirie plafonnera aux environs de 5 000 francs. Les recettes seront assurées par 3 journées de prestations en nature par individu, voiture ou charrette attelée par bête de trait, de selle ou de somme; lesquelles journées calculées sur l'ensemble des contribuables au taux déterminé par le Conseil Général présente tant en nombre  qu'en argent les résultats ci-après:
–         2100 journées d'homme à raison de 1 f  = 2100 frs
–         274 journées de charrettes attelées de boeufs ou vaches à 3 f    =822 frs
–         1470 journées de bêtes de somme à 1 f  = 1470 frs
–         300 journées de chevaux ou autre bêtes de trait à 1 f   =300 frs
            Les dépenses seront évaluées par journées de manoeuvres et de transport pour les réparations de chemins répartis en 4 catégories:- ceux affectés à l'usage de la commune et ne dépassant pas ses limites,   -ceux allant de clocher à clocher,  - ceux allant de marché à marché et  ceux de 4 e classe uniquement à l'usage de la commune. Les 20 années qui suivront seront marquées par le vote de 5 centimes additionnels réservés à l'entretien des routes . Le budget global n'en augmentera pas pour autant, et il s'avérera que l'effort financier consenti sera pour moitié réservé à l'ouverture et à l'entretien de la nouvelle grande voie traversant Hasparren pour joindre St Jean de Luz à Bardos et Peyrehorade. Durant cette longue période les chemins vicinaux resteront dans un triste état.
                         En 1868 un nouvel effort est demandé pour les routes, il s'accompagnera des premières subventions de l'état et du département. Le volume du budget qui pendant 20 ans a été de 5 000 frs passera à 11 000 frs dont la moitié sera alimentée par les subventions. Pour financer la part communale un emprunt de 50 000 frs est décidé par le CM, son amortissement se fera par vente de bois ou de landes communales. Le montant du budget de la voirie n'évoluera guère jusqu'à la période 1914/1919 durant laquelle il sera en légère diminution. Quelques années seront cependant marquées par un gonflement sensible du budget, ainsi celui de l'année 1897 qui atteindra 25 000 frs. Cette augmentation ne sera cependant liée à aucun effort supplémentaire de financement local, mais au fait qu'à quelques occasions le gouvernement votera une importante aide financière pour l'entretien des routes et que cette manne sera partagée entre toutes les communes de France. Après la première guerre mondiale les budgets de la voirie vont augmenter sensiblement. Ils seront de 20 000 frs en 1920, de 36 000 frs en 1930 et de 88 000 frs en 1939. Après la deuxième guerre mondile tout va s'accélérer, dès 1947 le budget sera de 561 000 frs. Pour le budget de la voirie aussi.... une ère nouvelle commence.
 
 
(texte de Pierre Ipuy)

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La Courte Et La Longue Paume (Les Frontons Et Les Trinquets)

Le jeu de paume qui s'écrivait également paulme ou pomme a été pratiqué depuis fort longtemps à Hasparren.Pour la longue paume il suffisait de disposer d'un terrain à peu près plat et de dimension suffisante. Des prés de plusieurs quartiers ont dû être utilisés pour cette pratique. Aucun document les concernant n'existe dans les archives. On sait seulement que pour l'ouverture de la route actuelle de Hasparren à Cambo, la commune dut acheter en 1840 dans la traversée d'Urcuray "un terrain appartenant à la demoiselle Jeanne Oxandabaratz, qui avait servi autrefois de place pour jouer à la paume".Pour ce qui est du quartier Harana( le bourg) l'emplacement du jeu de paume est mieux connu. Il était tout simplement pratiqué sur la place publique, devant l'église. Il faut préciser que cette place connait depuis des siècles les dimensions qui sont les siennes actuellement. Le premier document qui révèle la présence de ce jeu de paume date de 1721. Il s'agit d'un acte notarié passé devant Auger Beheran,notaire royal, qui autorise la communauté à utiliser le mur de la maison "Magnarena", pour pratiquer le jeu de paume. En 1760, un autre document révèle que les pierres qui délimitent cette place du jeu de paume et qui s'appelaient "Escassac"doivent être remplacées. Enfin en 1762,le propriétaire de "Magnarena" un certain sieur de Lambertenia a la facheuse idée de vouloir ouvrir une porte dans le mur nord de sa maison qui est justement celui qui sert pour les joutes de paume.Ce projet jugé scandaleux provoque une réunion extraordinaire du conseil municipal qui proteste car" sa réalisation empêcherait le public de continuer à jouer à la paume comme il a joué à cet endroit depuis un temps immémorial".Convaincu de son dtroit et voulant régler de manière définitive ce problème le conseil municipal décide que "si une porte est ouverte dans le mur de Magnarena il fera construire devant lui un autre mur propre à recevoir les coups de paume que ladite maison recevait avant et en tous temps". Les archices ne révèlent pas comment fut résolu le problème.

                        Jusqu'à quelle époque cette place fut-elle utilisée pour la pratique de la paume? Il est difficile de le préciser, mais on peut supposer que vers les années 1835/1840 la complète transformation des voies de communication et particulièrement l'ouverture du cheminqui devait devenir la Rue Neuve puis la Rue Francis Jammes, augmenta singulièrement la circulation sur cette place et gêna considérablement la pratique du jeu de paume à cet endroit. Le conseil municipal ne semble pas s'émouvoir de cette situation et ce n'est qu'en 1855 que l'on découvre qu'un terrain privé a été réalisé" pour être livré à la pratique du jeu de paume par la jeunesse de Hasparren". Ce terrain répertorié sous le numéro 1 de la section F du cadastre de 1834 se situe en bordure de la route qui relie actuellement la Rue Francis Jammes au carrefour dénommé R et G Trolliet. Un mur de l'époque y est encore visible. Ce généreux Haspandar s'appelle Broussain, il habite la maison "Barandegia" et est le père de Pierre Broussain qui sera maire de 1905 à 1918.

                        Heureusement en 1865 la famille De Heriz achète la vaste propriété d'"Elhuyaria" appartenant jusque là à la dame veuve Darripe.Dans le petit bois attenant à la demeure principale , elle amènage rapidement un jeu de paume et permet son utilisation à toute la jeunesse de Hasparren . Pendant 20 ans ce terrain sera très fréquenté. Le conseil municipal reconnaissant engagera en 1866 une dépense de 260 francs pour la pause de banquettes en bois. En 1873, Mr Roch de Heriz se plaint de dégradations faites par le public au mur de clôture et au portail du jeu de paume d'Ermindey. Le CM  "considérant que si Mr De Heriz a ouvert sa propriété pour être agréable aux gens de Hasparren, il n'est pas juste que les frais de dégradation soient à sa charge, décide que les frais occasionnés par ces réparations seront supportés par la commune. Pendant trente cinq ans donc, les jeunes Haspandars auront continué à pratiquer le jeu de paume devenu entre-temps la pelote.... mais sur des terrains privés.

                        Ce n'est qu'en 1884 que le maire Jean Pierre Larramendy expose que sur la demande de la grande majorité de la population qui depuis fort longtemps réclame une place publique pour le jeu de paume au centre du bourg, il a rencontré le vendeur du terrain éventuel et en même temps ouvert une souscription volontaire pour la réalisation de ce projet. Tout ira alors très vite. Des terrains portés sur la section F du cadastre et faisant partie des parcelles n° 7 et 8 d'une superficie totale de 58 ares et 80 centiares sont achetés pour 9 100 frs. Ces terrains comprennent l'aire de jeu, deux allées et trois chemins d'accés. La souscription pour sa part aura rapporté 9 110 frs. L'année suivante , en 1885, tous les travaux sont éxecutés, ils coûteront 19 916 frs en partie couverts par une nouvelle souscription qui rapportera 6364 frs. Ces travaux comprendront le grand fronton principal, le fronton du fond, simple mur rectangulaire de 5 mètres de hauteur identique à ceux utilisés pour le jeu de paume, et, plus tard pour le rebot, l'aire de jeu, les banquettes en bois, et l'aménagement de deux allées et des trois chemins. Cette réalisation va complétement changer la vie des haspandars du bourg. Plaza Berria deviendra un lieu de rencontre très apprécié, l'allée ombragée servira de lieu de promenade. Les fêtes locales et toutes les manifestations s'y dérouleront. Plaza Karkana perdra un peu de son animation et les rues seront un peu moins encombrées le jour de marché. Une importante signalisation placée à l'entrée de la rue maintenant appelée Dominique Fontan indiquait jusqu'en 1945 "Place du Jeu de Paume, Stationnement des voitures et charrettes les jours de marché". Si sa réalisation fut rondement menée, on parla encore longtemps de la nouvelle place ou tout au moins de ce qui concernait l'aspect financier de l'opération. En effet malgré les deux souscriptions ouvertes il manquait 13 542 frs pour solder la dépense. On s'avisa alors qu'une subvention pouvait être demandée, malheureusement elle fut refusée car elle aurait du être sollicitée avant et non après la réalisation des travaux. Un emprunt fut donc réalisé auprès de Maître Iribarnegaray, notaire, qui accorda un prêt pour 4 ans au taux de 4,50 % .

                        En 1897, c'est-à-dire 12 ans après, la commune payait toujours des intêrets mais la dette était toujours là. Le CM se décida alors à voter 9 centimes additionnels qui permirent de payer capital et intêrets en quatre ans. Le fronton municipal fut totalement payé 16 ans après sa construction.

                        Les archives municipales révèlent aussi " qu'en 1903 les bancs du jeu de paume sont dans un délabrement complet, il faut donc les remplacer". De plus il est constaté " que le fronton est trop bas pour permettre aux joueurs de se servir du nouveau gant en usage maintenant", on décide donc de le rehausser de 3 mètres environ. En 1921 , c'est le sol qui est très mauvais et les joueurs de paume y peuvent difficilement faire valoir leurs aptitudes, il est donc décidé de le cimenter sur toute sa largeur et sur une longueur de 18 mètres. En 1922 ce sont les bancs de bois qui cèdent la place à des bancs en ciment. En 1925, survint une nouvelle modification importante, " le mur du fond ne pouvant servir que pour le rebot, il est décidé que pour que Hasparren ait deux frontons et que pour donner une plus belle allure à Plaza-Berria, il sera surélevé, tout comme le fronton principal". C'est depuis lors que notre fronton a son aspect actuel. En 1940 et jusqu'en 1944 le fronton municipal a été occupé par les troupes allemandes d'occupation qui y construisirent de vastes hangars servant d'écuries pour les chevaux et d'abris pour les dêpots de fourrages. Le sol souffrit beaucoup de cette situation. Complétement défoncé il exigea des travaux importants qui furent réalisés par les entreprises Goïcotchea , Salles et Damestoy. Durant tout le mois de juillet 1945 quatorze ouvriers prêtés par les usines de chaussures participèrent à ces travaux. Ils étaient payés 22 frs de l'heure. Le coût total de la remise en état revint à 230 000 frs pour lesquels la commune reçut une subvention du commissariat général des sports de 60 000 frs.

 

            NB: aucun document ne révèle à quoi correspond la date de 1863  inscrite sur le mur du fond du fronton municipal.

Les frontons dans les quartiers

 

                        Pour ce qui est des quartiers, il est évident que tous les frontons appartenaient à des particuliers. Souvent il s'agissait du mur Ouest donc sans ouverture de la maison du cabaretier. Celui-ci se privait du rapport d'une partie de son terrain mais en contre-partie il s'attirait quelques pratiquants du jeu de paume puis de la pelote et donc une certaine potentialité de clientèle. Il en fut ainsi à Labiry et Urcuray mais aussi et surtout à Hasquette où tout au long du chemin s'égrénaient quatre frontons. Il y avait le fronton de "Landabeheria", celui très particulier de"Xoritea", celui de"Aldabidea" sur lequel se déroula durant longtemps la fête du quartier et enfin celui de "Gnagnika". Elizaberry, Pegna et Paskoënia possédaient aussi leur petit fronton. Celui de Paskoënia est toujours en état, les ruines des deux autres sont encore visibles. En 1912 le maire Pierre Broussain informe son CM que la population d'Elizaberri souhaite édifier un fronton en remplacement de l'ancien qui est démoli. Elle voudrait que ce fronton soit élevé sur l'esplanade dite de Hoditea qui est un terrain communal et précise que les frais seront couverts par une souscription des habitants du quartier. Le CM ne peut-être que d'accord et il nomme le docteur Broussain, maire, JP Larramendy, adjoint, et Bernardin Darmendrail, conseiller du quartier, pour étudier et suivre ce projet.

                        Pour ce qui est du quartier de Celhay qui généra tant d'excellents joueurs  de pelote, un acte notarié fait apparaitre  qu'en 1867, la maison des missionnaires diocésains acheta en bordure de route, un petit bois de chênes et de châtaignaies d'une superficie de 10 240 m². Cette parcelle portait le N° 992 F  du plan cadastral..... il s'y trouvait déjà un mur de 6 mètres de hauteur qui servait à la pratique du jeu de paume. En 1933 les missionnaires vendirent une partie de leur terrain et le nouveau propriétaire suréleva le mur du jeu de paume pour y accoler sa maison. Le nouveau fronton prit naturellement le nom d' "Ihintzia". Toujours à Celhay mais un peu plus loin au fond de l'Ursuya, en 1904 c'est la famille Bordarrempe de la maison "Elhoria " qui est le cabaret du quartier, qui autorise gratuitement la construction d'un fronton sur une prairie qui lui appartient. En 1924 elle demandera à être indemnisée car toute la prairie est utilisée non seulement par les joueurs de pelote mais aussi par les enfants de l'école du quartier qui en ont fait leur cour de récréation.

                        En 1940 au cours d'une nuit particulièrement venteuse le beau fronton de Celhay se retrouvera étendu par terre de tout son long. Il y restera jusqu'en 1945. Dès la fin de la guerre les habitants du quartier décident de le reconstruire. Pour cela ils mettront la main à la pâte et aussi à leur porte-monnaie. La reconstruction coûtera 154 000 frs dont 108 000 collectés à Celhay et 46 000 au bourg de Hasparren. L'inauguration du nouveau fronton aura lieu dans le cadre des fêtes de Hasparren le lundi 1er juillet 1946. La rencontre proposée reprendra la formule si prisée des défis, elle opposera deux celhaytars JP Darretche et H Goutenegre à deux "plazatars" JB Behachka et S Dumont.

 

Les trinquets de Hasparren

                        Les trinquets s'appelaient jusque vers les années 1850 les "tripots". On y pratiquait uniquement la courte paume, qui était l'ancêtre du jeu actuellement dénommé "Pasaka". Il en a existé deux à Hasparren . Le premier se situe à la maison "Komentu zaharra"(le vieux couvent) qui fut bâti en 1738. C'est l'une des maisons de Hasparren dont l'histoire mériterait d'être reconstituée. Elle fut tout d'abord une maison d'éducation tenue par douze religieuses qui recevaient les filles des meilleures familles du Pays Basque désireuses d'être instruites et d'apprendre à pratiquer les bonnes manières elles accueillaient également les filles des familles les plus indigentes de la paroisse. Quand survint la Révolution, les religieuses furent chassées et remplacées par un détachement de dragons!! A plusieurs reprises elle fut occupée par des soldats, par ceux des rois ou des empereurs successifs qui venaient là pour défendre la frontière,ou, par ceux qui venaient pour intimider les Haspandars qui se révoltaient ou étaient simplement jugés trop turbulents par les autorités. Plus tard cette maison a abrité la famille Choribit dont l'un des fils Narcisse fut sans doute l'un des seuls Haspandars qui alla à Toulouse pour se perfectionner dans la pratique de son métier de tanneur. Quoiqu'il en soit dans cette maison existe toujours un lieu de dimension assez modeste mais contenant tous les accessoires nécessités par la pratique du jeu de paume. Ce trinquet n'a probablement jamais été ouvert au public. La tradition orale laisse supposer qu'il était réservé aux ecclésiastiques qui étaient assez nombreux dans la paroisse et qui pour la plupart aimaient la pratique de ce jeu.

                        Les archives municipales révèlent qu'en 1877 un certain Martin Frachou fit des réparations importantes dans son trinquet qui devait donc exister depuis de nombreuses années. Jusque là il avait servi pour la pratique du jeu de paume, peut-être fut-il transformé à cette occasion pour la pratique de la pelote? Ce trinquet qui a malheureusement été détruit il ya quelques années a connu ses heures de gloire au début de ce siècle. Des comptes-rendus de presse relatent que tous les mardis jours de marché s'y disputaient des rencontres qui attiraient un nombreux public. C'était l'époque des défis les plus insolites. Les parties à un contre deux ou deux contre trois, celles où certains joueurs ne pouvaient utiliser qu'une de leurs mains, celles où deux partenaires se déplaçaient attachés l'un à l'autre. Il a été longtemps connu sous le nom de trinquet Courtelarre. Des générations de jeunes y ont joué sur semaine avant ou après leur travail, le dimanche depuis le matin jusqu'au soir. Beaucoup de tournois très suivis y ont été organisés. Ce trinquet a été définitivement fermé en 1958.

                        Un autre trinquet a été bâti en 1877 par Isidore Laharrague sur la section F8 du cadastre. Les murs se dressent toujours derrière la maison Karrika Beheria. On l'appela suivant l'époque trinquet Mayi, Gaskoïna ou Behachka. Il connut lui aussi une période de grand succés mais son existence fut relativement courte. La construction d'un nouveau trinquet lui porta un coup fatal dont il ne se remit pas. Dès 1930 il commença à mourir et personne ne vint à son secours.

                        C'est en 1928 que Jean Pierre Choribit authentique Haspandar mais aussi industriel en Amérique du Sud voulut doter son village natal d'un ensemble immobilier comprenant un magnifique hôtel et un non moins beau trinquet appelé Hôtel-Trinquet Berria. Ce trinquet a été et est encore, le thêatre de de très belles rencontres qu'elles soient amicales ou entrant dans le cadre de compétitions officielles. Durant de nombreuses années, les vêpres des grandes fêtes religieuses  étaient suivies d'une belle partie de pelote au Berria. Dans les années 1930/1940 ce triquet fut le thêatre de plusieurs finales du championnat de France professionnels. L'engouement du public était tel qu'une sonorisation extérieure était mise en place pour permettre à tous ceux qui n'avaient pu prendre place à l'intérieur du trinquet puissent néammoins suivre les péripéties de la rencontre.

                        Si ces quatre trinquets cités ont déjà leur histoire deux autres construits récemment commencent à écrire la leur. Le premier fait partie du patrimoine communal et est situé dans le prolongement de la salle polyvalente à quelques mètres du fronton municipal. Il porte le nom de trinquet Pierre Darmendrail qui fut Président de la Fédération Française de Pelote Basque. Il a été inauguré officiellement en 1986. sa vocation est principalement celle d'être un trinquet éducatif et dans cette perspective la gestion en a été confiée à la société de pelote Noizbait.

                        Le dernier né de nos trinquets se situe au quartier "Paskoenïa". Le quartier qui porte ce même nom possédait déjà de longue date son fronton privé, la famille Garat a voulu y adjoindre un trinquet. C'est chose faite depuis 1991. Il convient tout simplement de lui souhaiter une longue existence.

                        Pour terminer cette histoire des trinquets dont trois sont aujourd'hui disparus, on peut pour les trois autres espérer un avenir souriant, car si les frontons ont été délaissés, les trinquets eux connaissent la fréquentation d'un grand nombre de pratiquants.

Les frontons mur à gauche

 

                        Depuis 1840 les seuls frontons mur à gauche de Hasparren ont été les préaux des écoles primaires publiques et privées et du collège St Joseph. Les enfants et adolescents y pratiquaient la main nue, tandis que leurs professeurs y maniaient la raquette argentine. C'est en 1937 que Pierre Haissaguerre, cafetier-restaurateur eut l'idée de construire derrière son établissement un fronton mur à gauche aux dimensions réglementaires. Durant trois années ce fronton connut une très belle activité. Il fut le thêatre de parties amicales  mais aussi de tournois et de compétitions fédérales. Hélas en 1939 survint la guerre et sa fréquentation diminua considérablement. Par voie de conséquence dès 1945 le fronton mur à gauche fut transformé en salle de cinéma. La salle "Argi" fut inaugurée en 1946 et son activité se poursuivit jusqu'en 1965.

                        Depuis 1977 Hasparren possède un fronton mur à gauche couvert aux dimensions réglementaires intégré dans une salle polyvalente communale. Il sert de cadre à des entrainements, des tournois locaux et parfois à des compétitions fédérales, particulièrement à joko garbi. Il accueille des rassemblements et de nombreuses autres activités qu'elles soient sportives ou culturelles. Il est utilisé les mardis, jours de marché de quinzaine.

                        Pour compléter cette énumération il ne faut pas oublier de signaler la construction vers l'année 1970, à proximité du complexe sportif "Xapitalia" d'un multi-fronton mur à gauche à ciel ouvert. Il s'agit d'un ensemble architectural original qui accolant quelques murs les uns aux autres permet de disposerde trois frontons mur à gauche aux proportions moyennes, très pratiques quant à leur utilisation  et peu coûteux  quant à leur réalisation. Ces frontons connaissent une très honnête fréquentation..

            Nota: De tout ce qui précède on peut déduire que le nombre total des frontons et trinquets existant ou ayant existé sur le territoire de Hasparren doit être assez impressionnant. A ceux-là doivent s'ajouter très nombreux tous ceux aux dimensions parfois modestes situés dans tous les établissement scolaires et aussi ceux qui durant la période de 1945 à 1965 ont été construits par des particuliers aux abords de leurs maisons.

                        Une question se pose maintenant, cette profusion d'équipements suffira-t-elle à assurer la perennité de ce jeu qui durant bien longtemps a été le plus pratiqué par les haspandars ?

 

 

(texte de Pierre Ipuy)

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Liste Des Maisons Existantes Et Imposées En 1784

Voir aux archives le registre des impositions de 1784.

 

                        Quartier de Harana : qui comprenait à l'époque le Bourg, Hasquette et Elizaberry

 

            Hiriberria – Elhuyar zaharra – Elhuyaria – Elhuyar gaina – Princhianea –Lehoya – Munikotenia --

Churaidia – Gamoya-- Etxechuria-- Lucugainia-- Mussumusteya-- Barbatea – Bidassouetenea -- Atxotea – Landaburua – Marichandia – Beherekoetchia – Hoditea – Bidegaray Etcheberria -- Patrundea -- Marandea – Hargindea – Ahurtia – Inhartiria – Joanicotenia – Alzuyeta – Tantotea – Pelorena – Oyhanartegaraya – Chapitalia – Jaureguizaharra – Arrotzberritea – Ttipittoa --Etchebeheria – Franchisteya – Anderetea – Erimoztea – Lambertenia – Gorrindotea – Touriandeya – Chabagnoa – Coletenea – Ducassourenia – Uhartenia – Charraskata – Uskuranea – Purretenea – Luroa – Salamondea – Heguiburua – Casalarenea – Baltaenia – Elizaldia – Sabantea – Miliategi – Miquelendea – Bidegaraya – Bidartia – Perkatea – Chemederenia – Chista – Yela – Artayeta – Amozotea – Mentaberria – Olhasoa – Angira – Cantoya – Eyhartzia – Hachatea – Chokogaraya – Muruloa – Olhasogaraya – Askaraenia – Espalatea – Amestoya – Eztitea – Chopatea – Guillamozuhurania – Pausalekua – Potchoa – Dendariania – Larregaraya – Ehulatea – Tutuania – Kuchianea – Sorhoburua – Kurutzaldia – Carnacherenia – Astoplacha – Alzuyeta – Harambellia – Peldea – Dorria – Dorregaraya – Zaldiondoa – Markostea – Princhia – Pesteya – Butchunatea – Urkudoyberria – Guillempurunia – Landartea – Iztiartia – Lissaraga – Etchegaraya – Etchebestia – Ironberria – Ibardia – Bilichurania – Laxaldia – Uronttoa – Uharteberria – Pattara – Zububurua – Gaztettoa – Eyheraberria – Halsquet Eyheraldia – Malechiatea – Mulloa – Plumay – Barzalundea – Puttuanea – Ihitzberria – Bordagaina – Arroka – Bordabeheria – Luberriburua – Bernatenia – Bihotxenia – Halsquet zaharra – Paskorena – Muruya – Chandela – Pitrestea – Orkatsa – Berhondochipia – Purundeya – Salagaraya – Heguiluzbeheria – Heguiluzgaraya – Joanesederria .

Soit 147 maisons imposées.

 

                        Quartier de Labiri : qui comprenait à l'époque Labiri, Paskoinia et Urcuray

 

            Urgaistoa – Menta – Joanikotenia – Eyheraldia – Antciartia – Isabelena – Haizabia – Chomindea – Eyherabidea – Bolaldea – Kurutzaldea – Ithurraldea – Comaitea – Belharartea – Etcheberria – Martinbeltza – Borya – Luberria – Miazaharra – Harramancha – Castilla – Miaberria – Chimaletea – Chabalatea – Mendiburua – Zirtoteya – Urrutia – Uhartea – Pagoeta – Galbarreta – Baratzartia – Ikatzzurieta – Martinenia – Ilharria – Ithuraldia – Haranederria – Etcheparia – Checala – Argaina – Yelartea – Alabattoa – Iguskibelarra – Othekia – Bordachuria – Bizkarleguna – Zabala – Olhasoteya – Paskorenia – hirigaraya – Changotea – Petrikundea – Agnarena – Betiriskotea – Martintorena – Elorilepoa – Gaztenaldia – Arttaleroa – oniorena – Martingaztea – Martinttipia – Kurutzebeheria – Harroztegia – Domingoluzia – Harrieta – Azkarreya – Malingotea – Halgazuria – Meniteya – Ezponda – Teilleria – Haramburua – Irazabala – Harostez etcheberria – Larrea – Bazaloa – Lahirigoinia – Bordagaraya – Labia – Harizburua – Harrondoa – Labiaguerria – Ibazunia – Etchartia – Urrugnarena – Harretchia – Zalduzaharra – Tauletchea – Moloskotea – Larrondoa – Guerechitea – Porocoinia – Joanahauratea – Bertrarenia – Sebastiania – Churruta – Churrutaburua  -- Arzimizgaraya – Zumalaga – Bordachara – Sagardiburua – Galbarreta – Harbouleta – Hegibelea – Hegiederea – Etcheluzia – Gasterena – Betirigaztea – Churutaldia – Alhanbidia – Oquinberria – Predozuria – Chimundegia – Amigotea – Gelosia – Poliategia – Pistolatea – Arthaldea – Etchezar – Mugnoa – Marigochotea – Guilentozaharra – Boria – Apestegia – Atchoa – Estebotea – Sarhya – Chandindegia – Charraskia – Ibargaratia – Effilitegia – Abadia – Joanesttoa – Arrayeta – Inbidiaberria – Chihirotea – Kurutzegaraya – Urheteya – Puttundea – Haramburua – Luberria – Agaramundea – Uharteberria – Burugoritea.

Soit 151 maisons imposées .

 

                        Quartier de Celhay : qui comprenait à l'époque  Celhay, Sohano et Larrarte

 

            Jauretchea – Mitcheldegia – Garaikoetchea – Hirigoyenia – Larrart etchartia – Bertranttoa  -- Fachaenia – Larrartegaraya – Itsalazgaraya – Ithalatz – Kargalekua – Etcheberria – Apeztea – Mendia – Ibidea – Idoyeta – Sohano etcheberria – Habitantenia – Hiriartberria – Carricartia – Matzikotea – Gorindotea – Hegiederria – Bikaritea – Iparagerria – Archandegia – Otchomoleta – Alabattoa – Dorria – Etchetoa – Berinots Aguerria – Alchuya – Heguia – Curucheta – Caminozaharra – Caminoa – Errekartia – Agorreta – Etchenika – Anderetegia – Charlechena – Urtsuetcheberria – Anzieta – Bidegaina – Carricaburua – Sautenia – Predorenia – Marizuritea – Ilagindeguia – Gichonatea – Urrutitea – Pitchertea – Ayherrondoa – Ospitalia – Ospitalgaraya – Petchotea – Pesenia – Hastingatea – Elhorria – Tanteenia – Munhozaharra – Munhoberria – Caquilenia – Othemoneta – Ordoquia – Hiriberria – Bidassoueta – Harotchatea – Bidassouetbeheria – Urcodoya – Munhista – Garatia – Amikuztea – Othechineta – Celhayetcheberria – Erregetea – Chiquia – Piarresttoa – Eyherabidea – Urthia – Lorda – Bustendea – Apechatea – Baïlatea – Larraldia – Arbeletchea – Agara – Chilharenea – Puza – Esperanza – Tamburindea – Bordaberria – Chapatandea – Irachiloa – Irazabalborda – Pocholutea – Chuhia – Ordokia – Etchegaraya – Cachautea – Harosteya – Bidegorrieta – Courtelarria – Harlequin – Courtelarbeheria – Ordokia – Butchundeya – Bistederia – Aranda ( moulin)

soit 113 maisons imposées

                       

                        Quartier de Minhots : soit à l'époque Minhots, Pegna et La Côte  

 

            Gamburia – Bragatea – Etchechuria – Galbarreta – Luberriburua – Joanttoa – Gnimignoberria – Minatzia – Ibarria – Chedaria – Larzabalia – Urrutia – Chapata – Uhartegaistoa – Harriaga – Barandeyetcheberria – Pikesaria – Barandea – Harispia – Ustubilia – Arbaldeyberria – Hiriartea – Bidekurutzia – Ihintzia – Iribarnia – Etchartia – Aguerria – Uhaldia – Berhoueta – Etcheberria – Enautetea – Hegiburua – Guerechitea – Churbitea – Espagnoldea – Hargignanea – Etcheparia – Magnotenia – Matzikotea – Elhuyarberria – Bordachuria – Bidegaina – Gichongaratenia – Mentachuria – Mentachurizaharra – Arbaldeguia – Sorhoburua – Harismendia – Salvadorenia – Minhots Irigoinia – Domingonia – Peldea – Kurutzaldia – Errekaldia – Panthenia – Oihanaldia – Gnabaranea – Ithurburua – Pendizenia – Bettiriborda – Uhaldeborda – Munjurraenia – Martinsans – Martintoa – Courtelaretcheberria – Larraldia – Mentaberria – Elhorzeta – Iratcheta – Pinttarratea – Pelen – Yoanborde –Miqueou – Bordus – Mauhourat – Marticot – Cabille – Chantus – Etchebeco – Marini – Lamarque – Bidegain

soit 82 maisons imposées .

Pour un total de 493 maisons imposées. 

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Les Moulins

Parmi les sujets abordés pour révéler la vie à Hasparren durant les siècles passés, celui concernant les moulins est particulièrement important. Leur nombre et leur diversité éclaire les aspects essentiels de sa topographie et de sa vie artisanale durant cette époque.Il confirme l'importance de sa population et celle de son activité économique désignée comme étant industrielle dès le 18 e siècle. Le simple énoncé du nombre des moulins répertoriés sur le cadastre établi en 1834 est très révélateur. Il y avait alors 29 moulins à grain, 8 moulins à tan et deux foulons. Les premiers devaient moudre le grain nécessaire à la nourriture de cinq mille personnes. Les moulins à tan et les foulons étaient utilisés par les tanneurs et les duranguiers pour la réalisation de leurs produits.Il faut ici rappeler que depuis quatre siècles et peut-être bien avant, seulement la moitié de la population de Hasparren travaillait la terre, alors que l'autre moitié fabriquait des produits manufacturés. Si donc les moulins à grain fournissaient la farine qui était la nourriture de base de la population, les moulins à tan moins nombreux et moins importants écrasaient et broyaient les écorces de chênes pour en extraire le tannin indispensable aux mégissiers et aux tanneurs. Les foulons pour leur part servaient à amincir et assouplir les épaisses étoffes appelées marrègues tissées avec la laine des moutons par les très nombreux duranguiers.
                        Les meuniers tenaient une place importante dans la société de cette époque. Ils étaient les fournisseurs obligés de la population. Ils avaient aussi pour la plupart une réputation de parfaite honnêteté, qui s'était établie grâce au système de rémunération de leur travail facilement contrôlable par chacun. Enfin le meunier de par ses très nombreux déplacements était toujours très bien informé des plus petits événements qui se produisaient dans son quartier et parfois même dans toute la communauté. Il était le personnage que l'on consultait volontiers et ses avis étaient souvent très appréciés.
                        L'énergie nécessaire pour faire tourner les moulins était assez abondante . Sur le cadastre de 1834 figurent 170 petites rivières ou ruisseaux ayant chacun son nom particulier : Alxuko-Erreka, Agerreko-Erreka, Urgaisteko-Erreka, Xoletteko-Erreka, Mariakorteyko-Erreka etc... La plupart d'entr' eux       coulaient du sud vers le nord  et le mont Ursuïa riche en eau comme son nom l'indique en alimentait une grande part. La quarantaine de moulins de Hasparren étaient cependant tous établis sur seulement quelques uns d'entre eux. Depuis cette époque le réseau hydraulique a été profondément  modifié par les divers captages et autres travaux qui ont été réalisés. De ce fait et aussi peut-être pour des raisons d'ordre climatique, certains de ces cours d'eau ont aujourd'hui disparus, les autres ont tous subi une forte diminution de leur débit.
                        Les six moulins à grain et les moulins à tan du quartier Urcuray fonctionnaient pour la plupart sur Urgaistoko-Erreka. Les moulins de Celhay, du bourg et de Hasquette utilisaient pour leur part les ruisseaux qui descendaient de l'Ursuïa et qui se rejoignaient pour former le ruisseau de Hasquette qui (quelques kilomètres plus loin deviendra la rivière  Ardanavy) (à revoir). Enfin la rivière "La Joyeuse" se chargeait d'en faire tourner quelques uns dans sa portion durant laquelle elle délimite les communes de Mendionde, Bonloc, Ayherre et Hasparren.
                        Le niveau d'activité de chaque moulin dépendait du débit du cours d'eau qu'il utilisait. Ceux qui étaient situés sur le cours de La Joyeuse ou sur le ruisseau de Hasquette, tournaient pratiquement toute l'année, sauf cas de période particulièrement sèche. Certains d'entre eux comme celui de Gamburria déviaient simplement une partie de l'eau de la rivière, et ne possédaient ni nasse ni retenue d'eau. Ceux qui étaient aménagés sur des ruisseaux moins importants ne fonctionnaient qu'à partir de l'automne jusqu'au début de l'été, malgré les techniques souvent ingénieuses qu'ils imaginaient pour utiliser au maximum l'eau dont ils pouvaient disposer. Ces périodes d'inactivité des moulins étaient bien précisées dès le début du 18e siècle où on les désignaient comme étant des périodes de chômage !!!
                        Une évaluation de la valeur des Revenus établie lors d la réalisation du premier cadastre nous permet de connaitre l'importance de l'activité des moulins.
            Gaineko-Eyhera était imposé pour 80 livres,
            Agerreko-Eyhera pour 70 livres                    Xapitaleko-Eyhera pour 64 livres
            Eyhartzeko-Eyhera pour 56 livres                Etchebehereko-Eyhera pour 48 livres
            Gamburyko-Eyhera  pour 48 livres               Zaliondoko-Eyhera pour 40 livres
            Berondoxipiko-Eyhera pour 40 livres           Haranberriko-Eyhera pour  40 livres
            Domingo-Eyhera pour 32 livres                    Estanxoneko-Eyhera pour 32 livres  etc....
                        Tous les moulins à grain fonctionnaient suivant le même système à roue horizontale. Ils disposaient d'au moins deux paires de meules, l'une pour le froment (blé) , l'autre pour le blé d'Inde (maïs)
 Ces moulins tournaient grâce à des turbines à aubes qui étaient des roues métalliques à cueillers ou "turturak" solidaires d'un axe vertical en bois (ardatza) tournant sur une crapaudine (altxa-petxoa) . Ces roues recevaient sur le côté une chute d'eau d'une hauteur de trois à cinq mètres que l'on appelait "Zuruta". La meule inférieure devait être toujours bien lisse tandis que la meule supérieure dont dépendait la finesse de la farine obtenue devait être retaillée assez fréquemment. Les archives municipales révèlent que régulièrement le maire-abbé ou un jurat se rendait à Louhoussoa pour y choisir les meules nécessaires pour le fonctionnement des moulins de la communauté.
                        Les archives les plus anciennes de la communauté révèlent la place importante tenue par les moulins dans la manière de vivre de l'époque. Parmi ces archives figure une réglementation détaillée concernant  la responsabilité des meuniers et établie en 1676 à la suite d'une consultation générale de la population au cours d'un "capitou" organisé dans chacun des quatre quartiers de Harana, Labiria, Celhay et Minhotz. Ces archives permettent également de se rendre compte que la communauté était elle-même propriétaire de plusieurs moulins à grain. Dès 1623 on découvre que la paroisse a acheté aux nobles de Zaldu Zaharra le moulin d'Eyhera-Charetta. En 1660 la paroisse contracte un emprunt de 15 000 livres pour construire deux moulins , ce sont ceux d'Aranguren et d'Olhabite. La mise en eau de ces moulins neufs s'avérait très délicate. Leur surveillance et leur réglage exigeait la présence constante du jurat du quartier qui aidait le meunier durant six jours et six nuits, ce qui lui valait une rémunération que l'on retrouve dans les livres des comptes. L'affermage et l'entretien de ces moulins était l'une des préoccupations importantes des élus, mais il faut dire aussi que leur exploitation représentait une part non négligeable des recettes de la communauté. Durant tout le 18e siècle la paroisse possédera cinq moulins qu'elle affermera chaque année. Ce sont les moulins d'Aranda, Gambourry, Olhabite, Eyheracharretta et Aranguren. Elle inscrira aussi dans ses recettes le quart du revenu de l'un des moulins d'Urcuray. La communauté vendra tous ses moulins au tout début du 19e siècle.
            La réglementation des moulins de la paroisse.
                        La bonne marche des moulins de la paroisse exigeait la rédaction d'un réglement qui était renouvelé environ tous les dix ans. De celui établi par Louis Harambillague notaire Royal en 1759 et comprenant vingt articles on peut retenir ce qui suit :
–         Les moulins seront exposés à l'encan par trois saints dimanches et délivrance en sera faite au plus offrant.
–         Les fermiers ou leurs meuniers seront tenus de moudre les blés, soit froment soit blé d'Inde qui seront apportés aux moulins par les habitants du présent lieu bien fidélement et en bon père de famille, chacun à son tour  suivant leur arrivée et préférablement aux étrangers de Hasparren.
–         Qu'afin que les dits fermiers ne puissent prendre plus de droit de mouture qu'un seizième suivant l'usage ils seront tenus de prendre les dits blés par poids et ensuite rendre la farine bien et dûment conditionnée et traitée aussi par poids.
–         Que les meuniers seront tenus de faire résidence aux moulins en y tenant les portes ouvertes pour recevoir les grains qu'on y portera pour moudre et les meuniers tenus d'assister les porteurs à peser le grain.
–         Il sera loisible et permis aux habitants de ce lieu d'aller si bon lui semble aux moulins des particuliers sans qu'ils soient obligés de les faire moudre aux moulins de la communauté.
–         Comme il est naturel et juste que les moulins de la communauté profitent de la moulure des grains de tous les habitants du dit Hasparren , il demeure défendu aux meuniers des moulins situés hors le territoire du présent lieu d'y venir chercher des grains pour moudre dans leurs moulins étrangers.
–         S'il arrivait que durant l'afferme dont s'agit il fallait quelques réparations extraordinaires aux grands fers vulgairement appelés "Burdinhandiak", cercles de pierre-meule ou changer les tournants , tout cela se fera pour le compte de la communauté.
–         Que les fermiers et meuniers maintiendront en bon état les cours et rigoles des eaux et ruisseaux en la manière qu'ils ne souffrent de changement ou de divertissement d'iceux.
–         Qu'ils entretiendront également les chaussées menant aux moulins vulgairement appelés Eyherabulharak.
           
            Inventaire d'un moulin
                        Chaque année lorsque un nouveau meunier prenait possession d'un moulin, il devait signer un acte notarié énumérant le détail des objets qui s'y trouvaient. Ainsi le 12 août 1754 a comparu  devant Loucougain,notaire royal, Joanes Camino dit "Artech" meunier au moulin d'Aranguren lequel de son plein gré a déclaré avoir en son pouvoir et dans le dit moulin les objets suivants : Un coffre pour les moulandes avec sa clef,un quarteron, une laque (laka) , une demie laque et un quart de laque pour mesurer le grain,deux perches(altxa-pikoak) pour lever les meules, une barre de fer appelée Palanga, un ciseau de fer ou cisela, huit bonnes planches et la clef de la porte. De tous lesquels, le dit Camino, promet de rendre compte le 12 août de l'année prochaine.
            La prise de possession du moulin
                        La prise de possession d'un moulin par un nouveau propriétaire était marquée par un rituel qui peut paraitre étrange, et qui marque bien l'importance que l'on y attachait. La lecture d'un acte notarié du 18 août 1783 ne manquera pas de surprendre pour ne pas dire d' ébahir car il permet de découvrir une démarche qui est caractéristique d'une époque tout à fait différente de celle que nous vivons.
                        "Devant moi Loucougain,notaire royal, et les témoins bas-nommés  a comparu, Dominique Bidart, marchand, désirant prendre la possession du moulin par lui acquis. Il m'a requis de me transporter au dit moulin appelé Eyheracharretta. Je m'y suis rendu. Après quoi ayant pris le sieur Bidart par la main , je l'ai introduit au dit moulin par la porte de l'entrée, après que la clef m'a été remise par le dit acheteur qui en était nanti et le dit sieur Bidart s'y serait promené autant qu'il a voulu et fermé la dite porte , touché les murs et fait en outre divers actes de propriété tant au dit moulin qu'au petit lopin de terre qui est derrière iceluy. Le tout en signe d'une vraie et réelle possession au vu et au su de tous ceux qui ont voulu voir et savoir. Aussi j'ai mis et installé le sieur Bidart en la possession réelle actuelle du dit moulind'Eyheracharretta et de l'aulnière attenante en présence des témoins."
 
Revenus de l'affermage des moulins de la communauté
Nom du moulin
Années:  1705
1730
1745
Gamburry
84 livres
200 ls
250 ls
Aranda
200 ls
210 ls
262 ls
Eyheracharetta
150 ls
255 ls
280 ls
Aranguren
220 ls
315 ls
330 ls
Olhabite
170 ls
303 ls
260 ls
Urcuray
180 ls
360 ls
420 ls
foulon
66 ls
140 ls
180 ls
 
                        Les particuliers affermaient leurs moulins pour une durée de plusieurs années. Ainsi en 1783 le baron de Lacarre, messire Charles  vicomte de Saint Esteben  et seigneur du chateau de Zalduya a affermé à Jean Lorda de la maison Larria le moulin de Zalduya pour le prix de la somme de 272 livres et 2 paires de chapons gras chaque année, les chapons étant à lui remettre chaque jour du premier janvier de chaque année.
                        Pour clore ce chapitre il n'est pas inutile d'énumèrer ces quelques précisions concernant la vie d'une famille de meunier depuis le début du siècle jusque vers les années 1960. Elles ont été recueillies de l'épouse de l'Eyhera zeina de Gnagnika qui a été l'un des derniers moulins à cesser son activité.
                        " Au début de ce siècle  les enfants de meuniers se mariaient souvent entre eux. J'étais fille de Aguereko-Eyhera  au quartier Minhots et j'ai épousé le fils du meunier de Gnagnikako-Eyhera. Nous avons eu huit enfants . Dans ce quartier de Hasquette il y avait quatre moulins.
            Notre moulin possédait trois paires de meules, l'une pour le blé, une autre pour le maïs humide et la troisième pour le maïs sec. Chaque paire de meules se composait d'une pierre qui devait être bien lisse et d'une autre qui devait être bien rugueuse et qui exigeait d'être retaillée assez souvent.
            Mon mari allait chercher le grain dans les fermes et y rapportait la farine. Nous vivions chichement car pour paiement de notre travail nous ne pouvions garder pour nous que dix pour cent du poids de la farine. Cette farine nous l'utilisions pour en faire notre pain et notre méture et pour engraisser nos porcs et nos volailles .
            En 1934 la troisième meule du moulin fut supprimée. La chute d'eau qui l'alimentait fut utilisée pour créer une mini usine électrique qui fournissait l'éclairage aux quatre maisons voisines.
            Notre moulin était l'un de ceux qui pouvaient tourner le plus souvent, c'est à dire durant presque toute l'année.      Nous avions en effet une nasse accolée au moulin et une retenue d'eau édifiée à environ 150 mètres en amont de cete nasse.
            Pour protéger le grain ou la farine durant leur transport les jours de pluie nous utilisions d'épaisses couvertures appelées"plantxak" ou "maregak". Elles étaient fabriquées à Hasparren avec de la laine de moutons. La pluie mettait beaucoup de temps pour les traverser, et le soleil beaucoup de temps pour les sécher.
Moulins à grain en 1834
 
Section et numéro
 du plan
Noms et prénoms
des propriétaires
Nom du cours d'eau
Nom du moulin
B  241
Ihitz-Laxague Dominique
Hazketako erreka
Behereko eyhera
B  503
Deyheralde-Iribarne
Hazketako erreka
Gaineko eyhera
B  677
Larramendy-Saint Bois
Hazketako erreka
Berondoxipiko eyhera
D  1262
Deyheralde Vve Aguerre
Agueriko erreka
Deyheraldeko eyhera
E  40
Larramendy Gamoy
Elizako erreka
Gamoyko eyhera
E  310
Darripe Auguste
Elizako erreka
Darripe eyhera
E  313
Darripe Auguste
Elizako erreka
Darripe eyhera
E  327
Darripe Auguste
Elizako erreka
Darripe eyhera
E  483
Iraçabal Bidassouet-Berri
Altxuko ura (La joyeuse)
Etchebehereko eyhera
E  633
Rodriguez
Altxuko ura
Gamburyko eyhera
E  644
Pargade Jacques
Altxuko ura
Gamburyko eyhera
E  740
Deyheralde Agerria
Aguereko erreka
Xukoako eyhera
E 1010
Bidart Pitcherteguy
Aldaeko erreka
Pitcherteyko eyhera
E 1027
Berho Pikasaria
Aldaeko erreka
Pikasariko eyhera
F  378
Deyheralde Chapital
Xoleteko erreka
Chapitaleko eyhera
F  402
Darmendrail Zaldiondo
Xoletteko-Erreka
Zaldiondoko eyhera
F  488
Irigoin Jean Baptiste
Hazketako erreka
Eyhartzeko-Eyhera
F  610
Iriart Martin
Choleteko erreka
Domingo-Eyhera
G  218
Galbarret Passiquet
Urketako erreka
Estanxoneko-Eyhera
G 368
Doxandabaratz Ilhare
Urgaixtoa
Ilhareko eyhera
G  472
Vve Hardoy Xantiago
Urgaixtoa
Haranberriko-Eyhera
G  487
Vve Hardoy xantiago
Urgaixtoa
Haranberriko-Eyhera
G  509
Issouribehere Karrikaburua
Urgaixtoa
Karrikaburuko eyhera
G  607
Vve Deyheralde Ihitz
Lapuyrendako erreka
Larrondoko eyhera
H  322
Deyheralde Jaureguizahar
Mariakorteyko-Erreka
Eyhera Charretako eyhera
H  739
Etchart Arosteguia
Xolakotzeko erreka
Teileriako eyhera
H  869
Larramendy Vve Aguerre
Xapandeyondoko erreka
Gaineko-Eyhera
H  870
Larramendy Vve Aguerre
Xapandeyondoko erreka
Eyhera ttipia
H 916
Diesse Jean Baptiste
Xoletteko-Erreka
Gaineko-Eyhera
Moulins à tan en 1834
Section et N° du plan
Nom et prénom des propriétaires
Nom du cours d'eau
Nom du moulin
G  219
Galbarret Passiquet
Urketako erreka
Urketako eyhera
G  319
Dainciart Etienne
St Martinia
Urkoiko erreka
St Martinko eyhera
G  473
Vve Hardoy  Xantiago
Urgaistoa
Xantiagoren eyhera
G  604
Vve St Martin Xomin
Lapeyrenbordako erreka
Xomindeko eyhera
G  728
Larregain Matalas
Urkoiko erreka
Bolloko eyhera
G  777
Issouribehere Karikaburua
Urketako erreka
Karrikaburuko eyhera
H  913
Broussain Domingo
Xoleteko erreka
Domingo eyhera
E  725
Victoire Berho Pikesary
Aguerreko erreka
Tanneyhera
 
N.B. : Le moulin d'Olhabite a été construit en 1671 par la paroisse ( voir livre des comptes 1668 à 1678). Pour la construction de ce moulin la communauté de Hasparren dut emprunter 15 000 livres, somme très importante pour l'époque.
 
            (Texte de Pierre Ipuy.)

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Révolution

La séquestration des biens des prêtres déportés


                            La séquestration des biens des prêtres déportés se situe au cours des mois floréal, prairial et messidor de l'an 2 de la République. Les procés verbaux établis à cet effet permettent d'identifier tous les prêtres résidant à Hasparren au début de la Révolution, de connaitre leur lieu de résidence et leurs biens.

                        Tous ces procés-verbaux commencent de cette manière : Nous, commissaires nommés pour la séquestration des biens provenant des prêtres déportés et déportables par arrêté du conseil général de la commune, certifions nous être transportés au domicile de ......... prêtre devenu sujet du tyran d'Espagne.

Prêtres ayant la charge de la paroisse

            Martin Etcheverry curé de Caro : biens mobiliers dispersés dans les maisons:Saint Bois, Salamundey, Alzuyeta, Haran-Etchartia, Purutenia, Eyherabidia et Jaureguia.

            Bernard Dupuy vicaire: biens mobiliers à Alzuyeta.

            Martin Etcheverry vicaire

            Dominique Durruty vicaire chargé d'Urcuray.

Autres prêtres résidant à Hasparren

            Jean Dechart propriétaire de Joannicotenia (Harana) et Espagnoldea (Minhots)

            Dominique Garat propriétaire de Landaburua (Harana) et Domingo-Eyhera (Celhay).

            Deux frères Broussain propriétaires de partie de Lorda et partie d'Etchenika (Celhay)

            Jean Baptiste Elissalde propriétaire de Bidegainia (Minhots)

            Arnaud Borda  propriétaire de partie d'Agara (Celhay)

            Jean Broussain propriétairede Bustindea (Celhay)

            Garat propriétaire de partie de Pitrestea (Celhay)

            Jean Berho propriétaire de partie de Berho-Orthesenia (Harana)

            Bernard Daguerre propriétaire de biens mobiliers dans la maison Purutenia (Harana)

            Dominique Fagalde propriétaire de Bolaldea (Urcuray)

soit 15 prêtres résidant à Hasparren.

                        Parmi ces procés-verbaux se trouvent également la séquestration des biens de Jean Goitia prêtre né à la maison Turiandea et curé de Mouguerre et

                        la séquestration des biens mobiliers gardés à la maison Saint Bois et appartenant à Pierre Casadevant, curé de Baïgorry.

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