Les Associations De Hasparren De 1874 À 1940

C'est bien avant la promulgation de la loi de 1901 réglementant la déclaration et l'autorisation accordées aux Associations, que les premiers groupements se constituèrent à Hasparren. Le premier d'entre eux dont on trouve trace dans les archives municipales a été approuvé par le Préfet des Basses Pyrénées en vertu du décret du 25 mars 1852, le 4 décembre 1874. On constatera avec sans doute un peu d'étonnement que cette première société avait pour but l'organisation des loisirs des Haspandars. Elle fut créée à l'initiative de Julien Ihitz, maître d'hôtel, et son siège social se situait à la maison "Cavadenia". On ne sait pas grandchose sur son activité, mais son réglement révèle tout d'abord qu'elle se dénommait "Cercle Saint Julien " qu'elle se composait d'une salle de lecture, d'une salle de conversation et d'une salle de billard. Les jeux de hasard y étaient interdits, les jeux autorisés étaient le billard, le domino, le damier et les cartes. Les membres qui fréquentaient la salle de lecture avaient à leur disposition quatre journaux de l'époque : Le Monde Illustré, La France, La Gironde et Le Courrier de Bayonne. La cotisation était de neuf francs par trimestre et le cercle était ouvert tous les jours de huit heures du matin à minuit.

                        En 1885 se constituera un nouveau cercle qui poursuivra le même but que le premier. Il prendra le nom de "Cercle du Progrès" sous la présidence d'Emile Irigoyen d'Eyhartzia. Son siège social se situera au café-brasserie "La Comète" qui deviendra l'hôtel "Gaskoïna". Plusieurs listes de ses membres figurent dans les archives, on y constate qu'il s'agit d'hommes âgés de 25 à 50 ans; ils sont au nombre d'une quarantaine . Ce cercle a fonctionné au moins vingt ans et peut-être jusqu'à la fin de la guerre 14/18. Là aussi les discussions politiques et religieuses sont interdites ainsi que tous les jeux de hasard . Les statuts du cercle précisent que sont défendus notamment, le baccarat, le lansquenet, le chemin de fer et la roulette.

                        Le 20 janvier 1909 va être fondée la première association régie par la loi de 1901. Elle portera le titre d'"Amicale des Excursionnistes" de la ville de Hasparren. Cette amicale aura l'heureuse idée de faire imprimer un original petit opuscule qui révèle le contenu de ses statuts. L'article 1er de celui-ci précise que seuls peuvent en faire partie les hommes célibataires de moins de 40 ans. Plus loin on découvre que la cotisation est fixée à 1 franc par semaine payable chaque dimanche. Enfin on apprend que le but de l'association est de réunir des fonds pour l'organisation d'excursions agrèables dont les frais ne devront pas dépasser les ¾ du capital en caisse.

                        En 1913 va naître l'association culturelle et sportive qui durant des décennies marquera la vie de Hasparren. Depuis sa création jusque vers les années 1960 date à laquelle les associations de toutes sortes se multiplieront, la majorité des jeunes Haspandars en feront partie. En 1913 donc, l'abbé Justin Mirande est nommé curé de Hasparren . Après avoir créé les "Chérubinots" à Bayonne et les "Eglantins "à Hendaye il fondera dès son arrivée l'association "Les Jeunes Basques " qu'il affiliera à la Fédération des Patronages de France. La liste des activités qui y seront pratiquées au fil des ans est impressionnante . Dans le domaine du sport : la pelote, les premières équipes disputant les championnats seront issues de ses rangs, le football, le tennis de table, l'athlétisme, la gymnastique au sol et aux agrès. Sur le plan culturel il faut signaler la musique créée dès 1913  et qui existe encore aujourd'hui, le cinéma dont les Haspandars purent profiter dès 1920, les séances récréatives qui attiraient la grande foule jusqu'en 1940, le thêatre basque avec des pièces d'excellente qualité prit ensuite le relais de 1945 à 1965, la danse basquequi existait déjà mais qui était une activité modeste prit son véritable essor dans les années 1970 avec les groupes "Goistiarrak" et " Hegalka" . Périodiquement ont été également organisés des cycles de cercles d'études qui ont formé nombre de jeunes, dont certains sont devenus responsables d'associations , de syndicats ou d'entreprises. Dernier détail significatif : à l'époque de la fondation des Patronages qui se situe dans l'après-guerre de 1870 le sentiment patriotique était très développé et le statut type adopté par les Jeunes Basques en 1913 stipulait dans l'article 2 : l'association a pour but de développer par la gymnastique, le tir, le sport et la préparation militaire les forces physiques et morales des jeunes gens et de préparer au pays des hommes robustes et de vaillants soldats.Effectivement depuis sa création jusque vers les années 1965 c'est la société les "Jeunes Basques " qui sera chargée d'organiser la préparation militaire pour tous les jeunes gens du canton. La première subvention de 500 francs accordée à l'association sera inscrite sur le budget municipal de l'année 1926 . Elle sera renouvelée chaque année pour la même valeur jusqu'en 1939.

                        La guerre de 1914-18 retarda la création du patronage des filles . Les statuts le concernant furent publiés en 1925. Ils dépeignent parfaitement la rigueur morale de l'époque et leur lectureà l'heure actuelle suscite l'étonnement et l'incrédulité pour ne pas dire plus ! La salle Jeanne d'Arc fut construite en 1933 et fut mise à la disposition du patronage qui portait ce nom. Les troupes d'occupation l'utilisèrent de 1940 à 1943 date à laquelle cette salle devint la cantine des ouvriers travaillant dans les usines de chaussures . Ainsi la guerre de 1940 fit une victime supplémentaire, l'Association Jeanne d'Arc se disloqua et ne se reforma jamais plus.         (A revoir)

                        En 1923 c'est une nouvelle société musicale qui voit le jour. Elle s'appellera "Hazparneko Adiskiden Musika". Elle comprendra environ 25 musiciens . Un document conservé à la mairie révèlera qu'elle n'a d'autre but que de développer l'art musical parmi la jeunesse de Hasparren, dans la paix, l'union et la concorde. Un premier concert est très apprécié et le C.M. vote une subvention de 1000 frs à la nouvelle formation. Hélas les meilleures intentions n'ont parfois que peu d'avenir. Plusieurs musiciens n'ayant pas respecté un article des statuts, la nouvelle musique sera dissoute dès l'année suivant celle de sa création.

                        Deux ans plus tard en 1926 Pierre Madré reprend la direction de la musique dissoute qui dorénavant s'appellera tout simplement " Haspandarrak". Là encore son existence sera de courte durée. Elle arrêtera définitivement son activité en 1928. Quelques années après en 1937 les instruments musicaux seront remis à l'association "Les Jeunes Basques" qui adjoindra une fanfare à la clique existante . Cette fanfare se maintiendra jusque vers les années 1960/1965.

                        En 1926 une autre formation musicale avait tenté de voir le jour, il s'agissait d'une    "Estudiantina" créée par monsieur Durencq. Elle obtint cette année-là une subvention municipale de cent francs.Aucun document ne révèle quoique ce soit sur son éventuelle activité.

                        La première grande association à caractère purement sportif a été créée en 1935. Après avoir boudé durant quelques années la Fédération Française de Pelote Basque qui réglementait la pratique du sport ancestral Hasparren se dota d'une société de pelote qui sans doute à cause de ce qui précède prit le nom de "Noizbait". Ses fondateurs furent Mr Darmendrail, Docteurs Mathieu et Bellecave, Mrs Etcheverry, Mendiague, Luro, Biados, Diharce, Haissaguerre et Marquine. Cette société a été durant quelques décennies l'une des toutes premières du Pays Basque. Elle génèra un grand nombre de champions. Elle a été la première société à remporter cinq titres de Championne de France au cours de la même grande semaine des Sports Basques. On y a toujours et surtout pratiqué la main nue, le rebot, le joko garbi, le pasaka et le share. La première subvention municipale d'un montant de 500 frs sera versée à la société Noizbait en 1936.          

                        Enfin c'est le 19 août 1935 que la société de chasse "Haïtz-Barneko Ihiztariak" a été déclarée et approuvée par la Préfecture des Basses Pyrénées.

                        En conclusion de cette courte récapitulation qui s'arrête à l'époque de la guerre de 1939-1945 il apparait que de 1874 à 1939 soit en 65 ans une dizaine d'associations ont été créées et reconnues. Le rythme s'est ensuite brusquement accéléré puisqu'en l'espace d'une vingtaine d'années soit approximativement de 1955 à 1975 ce sont près de cinquante nouvelles associations qui ont été créées et qui animent chacune à leur façon la vie à Hasparren.

 (à placer dans le texte)         P.S.: le docteur Pierre Broussain maire fonda l'association "Zaharra-Berri" dont le but était : la conservation et la propagation des Sports Basques et particulièrement du jeu de pelote au Rebot.

(voir photocopie des statuts et liste des membres fondateurs)

(texte de Pierre Ipuy)

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Les Sapeurs Pompiers

La lecture des archives municipales révèle que durant les 17e et 18e siècles les incendies étaient très fréquents. Les maisons et surtout celles disséminées dans les campagnes dont les structures comprenaient beaucoup de bois devenaient facilement la proie des flammes.Les feux de forêts prenaient souvent le caractère de véritables désastres. A cette époque où les assurances n'existaient pas, un système d'entraide avait été établi par la communauté qui fournissait gratuitement le bois et les tuiles nécessaires pour la reconstruction des maisons brûlées.

                        Des délibérations du conseil de la communauté du 21 novembre 1734 qui stipulent: "attendu l'incendie arrivé à Piello Etcheto dans sa maison, la communauté lui fournira gratuitement 5 charretées de tuiles et tout le bois nécessaire " se retrouvent très fréquemment. Parfois l'aide accordée est plus généreuse ainsi le 24 décembre 1758, il est décidé que la communauté fournira au sieur de Capitandey le boisage et la tuile nécessaires pour rebâtir sa maison incendiée et que les sieurs jurats chacun dans son quartier feront la quête au profit du sieur de Capitandey, vu que l'incendie lui a fait perdre ses meubles et ses effets. Il semble que faute de matériel et compte tenu de l'état des chemins qui ne permettait pas une arrivée rapide des secours les incendies de maisons n'étaient pas combattus. Par contre les incendies de la forêt qui pouvaient se propager dangereusement suscitaient la formation de groupes d'uns trentaine d'hommes qui étaient chargés de les maitriser . La communauté récompensait ces volontaires en accordant dix sols à chacun d'eux.

                        La protection des si nombreuses familles ruinées par l'incendie de leur maison, aura sans doute été l'une des premières préoccupations des Révolutionnaires de 1789. En effet dans une délibération  du 15 juillet 1792 on lit ceci : Nous, Pierre Fagalde maire, Pierre Cassain et Jean Pierre Daguerre officiers municipaux, nous étant transportés à la maison "Esperantchaenia" pour y constater les dégats et pertes qu'il a eues par l'incendie de sa maison, avons estimé 761 livres 4 sols pour la charpente, 204 livres pour 24 charretées de tuiles, 12 livres pour les clous, 42 livres pour la maçonnerie, 320 livres pour huit quintaux de laine consumée et 15 livres 10 sols pour deux sacs de laine filée . Nous certifions que les vérifications constatées  et les estimations ci-dessus sont véritables et justes, elles ont été faites pour que le sieur d'Esperantchaenia puisse réclamer de la bienfaisance de l'assemblée nationale conformément aux lois du 19 octobre 1790 et 8 et 29 avril 1792 les secours accordés aux particulières incendies.   Les choses iront ainsi jusqu'au 26 septembre 1858 date à laquelle deux incendies importants décideront la municipalité à créer le premier corps de sapeurs pompiers. Le maire ayant exposé que la population est désarmée faute de moyens, il suggère de doter la commune d'une pompe à incendie. Il est donc délibéré : 1er que le maire est autorisé à acheter une pompe avec ses accessoires, seaux, cordes, échelles,

2e à arrêter tel réglement qui lui paraitrait convenable pour la bonne direction de la pompe , nommer tels agents, provoquer tous candidats en un mot faire tout ce qui est nécessaire pour assumer les secours en cas d'incendie. La somme de 1500 frs est votée pour l'achat de la pompe et de ses accessoires. En 1860 les pompiers sont exonérés du service vicinal (prestations sur les routes) ce qui diminuera les recettes annuelles de la commune de 84 livres. Ce premier corps de sapeurs pompiers durera jusqu'en 1877, date à laquelle des nouvelles lois concernant le service d'incendie seront promulguées. Les contraintes financières supplémentaires imposées sont jugées excessives et inacceptables par le conseil municipal qui vote la dissolution du corps des sapeurs pompiers.

                        En octobre 1922 le maire expose au C.M. que l'unique pompe à incendie que possède la commune est d'un système démodé, qui a plus de 40 ans. Il faudrait en acheter une autre plus puissante et organiser à nouveau un corps de sapeurs pompiers composé d'hommes habitués aux travaux du bâtiment . L'année 1923 confirmera amplement le besoin de cette réorganisation car Hasparren connaitra deux sinistres très importants. Le prmier se produira le 17 janvier, il provoquera la destruction de l'usine de chaussures Haulon frères. Il faudra faire appel aux pompiers de Bayonne qui n'arriveront que pour noyer les décombres. Leur déplacement coûtera 587 frs et leur séjour durant deux jours à l'Hôtel des Voyageurs 125 frs. Le 5 août de la même année c'est l'Hôtel des Voyageurs qui est entièrement la proie des flammes. Les pompiers de Bayonne sont à nouveau sollicités et cette fois le déplacement coûtera 688 frs et l'hébergement des pompiers 215 frs. Cinq familles habitant au-dessus de l'hôtel sont elles aussi sinistrées. Pour leur venir en aide le C.M. votera une subvention de 1 000 frs, une souscription sera ouverte qui rapportera la somme de 5 603 frs enfin le Comité des Fêtes organisera à leur profit une partie internationale de pelote à main nue. Ces tragiques événements stimuleront la décision du C.M. qui abandonne l'idée de l'achat d'une simple pompe à bras prévu pour un coût de 4 000 frs. Dès le 2 septembre, il décide d'acquérir une auto moto pompe de marque "Mark" ainsi que 500 mètres de tuyaux. Le coût global sera de 25 500 frs pour le paiement duquel un emprunt est réalisé. L'amortissement de cet emprunt sera assuré grâce à une imposition extraordinaire de 18 centimes additionnels.

            Le début de l'année 1924 verra la constitution d'un nouveau corps de sapeurs pompiers . Le C.M. constatant que le matériel suffisant existe conformément aux dispositions et décrets du ministère de l'intérieur, décidera que le corps des sapeurs pompiers sera composé de 12 hommes. Il s'engage à subvenir pendant au moins 15 ans aux dépenses nécessaires. Il assurera une gratification de 10 frs après chaque manoeuvre à chaque pompier, qui sera également asuré contre les accidents aux frais de la commune. Jean Pierre Gorostiague, maître-charpentier, est chargé de la désignation des 12 hommes et d'organiser les secours en cas de sinistre et des manoeuvres une fois par mois en divers points de la ville.

            Le 30 juillet 1924 le Préfet des B.P. autorisera la création de la section des sapeurs pompiers à l'effectif de 12 hommes dont un sergent, un caporal et un clairon ou tambour. Au mois d'août l'habillement sera asuré par l'achat de 12 casques, vareuses, pantalons, jambières et ceintures pour 1 815 frs. Dès 1926, l'effectif du corps de sapeurs pompiers sera porté de 12 à 16. En 1925 c'est la question du local nécessaire pour la mise à l'abri de l'auto moto pompe et du matériel qui se pose. La délibération du C.M. du 20 décembre nous révèle qu'à cette date elle est résolue. L'abri a été construit sur un terrain communal derrière le mur du fond du fronton municipal. Le coût de cette réalisation sera de 12 260 frs.

            En 1937 a lieu l'inspection par la commandant inspecteur départemental des sapeurs pompiers.Cet officier estime que vu le nombre de prises d'eau qui ont été établies au moment de l'adduction d'eau en 1933, l'auto moto pompe est devenue inutile, d'autre part il estime que le système de rétribution des pompiers doit être modifié. Dans sa séance du 14 avril et tenant compte de ces avis le C.M. décide 1er de vendre l'auto moto pompe, 2e d'allouer une indemnité annuelle de 200 frsà chaque sapeur pompier, qui en contre-partie ne serait plus exonéré du service des prestations. La guerre de 1939-1945 surviendra avant que la vente de l'auto moto pompe ne soit réalisée. Les autorités d'occupation allemandes en prendront possession dans le cadre de récupération des métaux. Après la guerre  le corps des sapeurs pompiers ne connaitra pas de grands changements durant quelques années. Par contre il prendra une importance tout à fait nouvelle dès qu'il sera intégré dans le service départemental de lutte contre l'incendie.

 

            Dans les archives municipales classées H 96 III  on peut trouver:

            les documents concernant l'achat de l'auto-moto-pompe et sa photo,

            la construction du garage,

            l'achat de l'habillement,

            des catalogue de fournitures de début du siècle,

             les nominations des chefs de corps,

            les listes des sapeurs pompiers des années 1924-1928, 32 et 38,

            le premier réglement du corps des pompiers de 1924.

 (texte de Pierre Ipuy)

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La Poste

Avant la révolution l'organisation de la distribution du courrier dépendait du Conseil de la Communauté. Le "Messager" également appelé "piéton" était choisi par les maire-abbé et jurats. C'est ainsi que le 8 mai 1757 en présence du sieur Hiriart, notaire royal, greffier, le conseil de la communauté décide :" Qu'il sera donné chaque année 50 livres au sieur Larrondo, pour raison des messageries qu'il a promis de faire vers Bayonne les lundi et vendredi de chaque semaine. Pour ce, il portera et rapportera toutes les lettres qui seront à la poste pour les habitants du dit présent lieu. Il passera à chaque fois à la maison Paskorenia où il prendra les lettres du quartier Urcuray . Pour le bourg et les autres quartiers le depôt des lettres se fera à la maison commune.

                        Le métier de messager était considéré comme exigeant une bonne forme physique et aussi une grande honnêteté . La visite du messager était très appréciée car tous ses déplacements lui permettaient de collecter de nombreuses informations qu'il égrénait au cours de ses tournées.

                        De 1792 à 1878 l'acheminement du courrier sera confié en régie aux maîtres de poste. Dans les archives de l'année 1845 on découvre un brevet de maître de poste ainsi libellé: "Le Ministre d'Etat des Finances sur la présentation du directeur de l'administration des Postes, commet le sieur Martin Sallaberry de la maison Ducassourenia, pour remplir la place de la poste aux chevaux de Hasparren, sur la route de Bayonne à Oloron. Ala charge pour lui, d'avoir le nombre de postillons, chevaux et équipages pour le service de ce relais" Il accomplira cette tâche jusqu'en 1860 date à laquelle Claude-Joseph Deliot lui succédera.

                        Au début du 20e siècle, la réalisation des voies ferrées puis les liaisons par voitures automobiles vont changer le cours des choses. En 1901 le ramassage du courrier est effectué par un service qui partant le matin de Peyrehorade ne parvient à Hasparren qu'à 17 heures pour arriver à Cambo à 18 heures, soit trente minutes après le départ du dernier train vers Bayonne. Le courrier prend donc là un retard considèrable et le conseil municipal devra protester à plusieurs reprises pour obtenir une amélioration du service. La distribution locale du courrier doit elle aussi être réadaptée. Jusqu'en 1904 les facteurs débutent leurs tournées à six heures trente du matin !! Ils ne peuvent donc distribuer que le courrier arrivé la veille. Les habitants de Hasparren se concertent et adressent une pétition au conseil municipal afin que les facteurs ne commencent leurs tournées qu'après l'arrivée du courrier en provenance de la gare de Cambo à 9 heures du matin. Satisfaction leur est donnée.

            En 1919 l'administration des Postes revendique le repos dominical pour ses employés qui n'en profitent pas jusque là. Le C.M. de Hasparren est invité à se prononcer. Le 16 août il se réunit donc et admet que la poste soit fermée le dimanche après-midi, mais il émet le voeu qu'elle soit ouverte au public le dimanche matin de 7 heures à 10 heures et qu'une distribution du courrier ait lieu en ville, celà pour ne pas porter préjudice aux usines de chaussures de la localité.

                        Le premier bureau de poste sera ouvert à la maison Luroa située à la rue de la mairie de 1907 à 1913. Durant quelques mois elle sera transferée à l'école publique des filles qui se trouvait à l'époque à la maison Esperantxaenia près du fronton municipal. Dès 1914 on retrouvera la poste à la rue de l'Ursuya maison Cleragnoenia, elle y restera jusqu'à l'année 1936 date à laquelle elle sera transférée à la maison Jaureguizaharria où elle se trouve encore actuellement.

 

 

(texte de Pierre Ipuy)

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Le TELEGRAPHE

L'une des preuves irréfutables des activités industrielles et artisanales de Hasparren réside certainement dans le fait du souci qu'eurent les élus municipaux pour doter leur cité des moyens de communications nouveaux qu'ils jugeaient très utiles pour les mégissiers, les tanneurs, les fabricants de chaussures et les marchands. Il en fut ainsi pour le télégraphe et le téléphone. Pour ce qui est du télégraphe, c'est dès l'année 1866 que le C.M. sollicité par la Préfecture des Basses Pyrénées adopte la délibration suivante : "Le C.M. pénétré des avantages considèrables qui doivent résulter de la création d'une ligne télégraphique entre Hasparren et Bayonne accepte l'installation d'un bureau de télégraphe à Hasparren et vote la somme de 2 100 frs pour la réalisation de cette ligne." Le bureau du télégraphe sera établi dans une des salles de la mairie et la convention passée avec la direction génèrale des lignes télégraphiques sera effectivement signée le 23 aoùt 1867.

                        Diverses délibrations et décisions prises par les assemblées municipales successives attesteront abondamment de l'importance considèrable que revêtira l'utilisation du télégraphe en particulier pour les besoins de l'industrie de la chaussure . Ainsi en novembre 1901 suite à un voeu émis par l'association des agents de poste tendant à ce que les bureaux télégraphiques effectuent les dimanches et jours fériés une seule et unique vacation de 8 heures du matin à midi, au lieu des vacations habituelles fixées de 7 heures à 10 heures du matin et de midi à 15 heures de l'après-midi, le C.M. répond : Considérant que la majeur partie de la population de Hasparren travaille dans l'industrie de la chaussure , que la suppression de la seconde vaccation de midi à 15 heures les dimanches et jours fériés pourrait compromettre les intérets des chefs de fabriques, est d'avis qu'il y a lieu de maintenir le service télégraphique tel qu'il est . Le service doit être continu dimanches et jours fériés compris."

            L'utilisation du télégraphe connaitra son apogée durant la guerre de 1914 à 1918 . La fin du conflit et l'arrivée d'autres moyens de communications marqueront le début de son déclin qui sera rapide.

        PS: les archives municipales contiennent un grand nombre de télégrammes adressés à la mairie en 1914 et 1915. Ces télégrammes étaient les seuls communiqués officiels relatant le déroulement des combats qui parvenaient jusqu'à Hasparren. Il devait en être de même pour toutes les communes de France.

(texte de Pierre Ipuy)

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Le Téléphone

Le téléphone cet outil devenu tellement indispensable à chacun de nous s'est implanté difficilement dans le département des Basses Pyrénées. C'est dès 1897 que des courriers provenant du ministère du commerce et de l'industrie, des postes et des télégraphes parviennent aux municipalités. Les informations qu'ils contiennent traitent du financement des installations, du prix de l'abonnement et de celui des communications urbaineset interurbaines. Le prix de l'installation du téléphone dans tout le département coûtera 440 000 frs. La part contributive de Hasparren s'élévera à 16 050 frs. Le montant de la dépense devra être payé à l'Etat par le Conseil Général, les deux chambres de commerce et d'industrie et les communes, à titredu prêt qui sera remboursé par l'intégralité des produits bruts du réseau créé. Le C.M. de Hasparren très intéressé par ce nouveau service adhère immédiatement au projet. Malheureusement le conseil général lourdement endetté par la mise en place récente des voies ferrées,et, de très nombreuses communes peu intéressées par ce nouveau moyen de communication dont elles ne soupçonnent pas encore l'immense uitilisation qui pourra en être faite, refusent de participer à ce financement. La Direction Départementale des Postes et Télégraphes temporisera jusqu'en 1 900 date à laquelle elle abandonnera son projet. Dès 1901 la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bayonne reprend le projet à son compte, pour ce qui concerne sa zone d'influence. Il étudie l'établissement d'une ligne téléphonique de Bayonne vers Saint-Palais et Saint-jean-Pied-de-Port, desservant en particulier Ustaritz, Cambo et Hasparren. Il suggère également à ces cinq communes de demander une participation au financement de ce projet aux personnes les plus intéressées par sa réalisation. La suggestion se révélera excellente et à Hasparren il se trouvera 24 souscripteurs volontaires qui s'engageront à payer dix francs par an pendant dix ans . La somme ainsi collectée représentera les deux-tiers du financement demandé à la commune. La liste des souscripteurs conservée dans les archives municipales révélera qu'elle est composée de six industriels, sept commerçants,trois médecins, deux notaires, un juge de paix, la maison des Missionnaires Diocésains et le Collège. Le député-maire pour sa part s'engage à payer vingt francs par an. La même formule sera sans doute adoptée dans nombre d'autres communes puisque le projet va rapidement aboutir. L'ouverture officielle du service téléphonique de Hasparren aura lieu le 25 avril 1903. Le résultat le plus surprenant de l'opération sera le succés immédiat qui est le sien. Il est tel que l'emprunt fait pour sa réalisation, avec l'espoir d'un remboursement au bout de 10 ans, pourra avoir lieu après seulement 3 ans de fonctionnement. L'installation du téléphone aura finalement coûté moins de mille francs à la commune.

                        Une première amélioration du service téléphonique aura lieu dès l'année 1911. Un deuxième renforcement sera réalisé en 1921. Il coûtera 19 760 frs d'emprunt d'état pour l'amortissement duquel la commune aurait du verser la somme de 1284 frs par an. Le docteur Jean Lissar, député-maire, se chargera personnellement du réglement de cette dette, ce qui lui méritera des remerciements du C.M. au cours de sa séance du 23 octobre 1921.

                        En 1932, les quartiers d'Urcuray et de Celhay seront dotés d'une cabine publique. Ceux de Hasquette, Pegna, Elizaberry et Paskoenia obtiendront les leurs en 1936. L'installation souterraine des lignes téléphoniques et télégraphiques au bourg sera faite en 1938. Les plans établis pour ce travail sont conservés dans les archives municipales.

 (texte de Pierre Ipuy)

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