Le Foirail

 

                        C'est en 1861 que le premier projet du futur foirail est lancé, jusque là le bétail affluant le jour de marché est réparti tant bien que mal dans les diverses rues ce qui provoque quelques accidents et gène considérablement la circulation des piétons.

             La première enquête concernant cette réalisation a lieu en 1862. Il y est écrit:" La place où se tient le marché aux bestiaux est devenue tout à fait insuffisante, ne pouvant plus contenir toutes les bêtes à cornes, le trop-plein est refoulé dans la rue montante où il occasionne un encombrement qui gène considérablement la circulation. En violation des réglements de la circulation sur la grande voirie les chevaux et les porcs sont exposés dans la rue au milieu de la route impériale n°132". Divers autres arguments soutiennent le projet et bien sûr quelques rares personnes protestent. Le seul projet prévu est la réalisation de ce foirail sur une ligne reliant la place des missionnaires diocésains à la rue de la mairie. Le premier projet présenté relève que pour pouvoir l'exécuter il faudra acheter du terrain à sept propriétaires différents. Cela pose problème, il faudra essayer de s'arranger avec chacun d'eux. Le prix évoluera entre 2 et 3 frs le mètre carré ce qui représentera une somme de 7 à 8 000 frs pour environ 70 ares de terrain. Le premier devis des travaux à exécuter s'éléve à environ 9 000 frs. Un second devis très détaillé dont la lecture est très intéressante est établie en 1863. Il est très détaillé mais cette fois le montant global s'élève à 18 500 frs. Est-ce que le coût de l'opération qui parait trop élevé, toujours est-il qu'il semble que le projet prend la place d'un fond de tirroir et qu'il faudra un événement extraordinaire pour l'en sortir. Cet événement se produit  le 19 mai 1866 à la réception d'une lettre du sous-préfet de Bayonne où il est dit ceci :" les accidents multiples qui se sont produits récemment au marché de Hasparren engage vivement l'autorité municipale de cette commune à reprendre le projet autrefois arrêté mais toujours ajourné de la création d'un nouveau marché au bétail". L'autorité supérieure est bien décidée à ne plus tolérer le maintien de l'état de choses actuelles et impose au conseil municipal un devoir auquel il ne peut se soustraire sans manquer à son mandat. La question est grave ! Elle intéresse non seulement la commune mais aussi toute la contrée environnante. La remontrance est sévère. Le conseil municipal s'en émeut. Une proposition est faite pour établir le marché aux abords du fronton municipal. Finalement il est décidé que le marché sera réalisé sur le terrain déjà prévu. Au mois de septembre de la même année la décision est prise. Le marché se fera là où il avait été prévu ! Au début 1867 arrivent les documents officiels avec en-tête de l'Empire Français qui retient l'endroit où se tiendra le  futur marché du bétail de Hasparren. Dès le 21 février les divers terrains à acheter deviennent propriété communale. Le prix proposé sera accepté par tous les vendeurs. C'est le 7 novembre 1867 que le préfet du département commandeur de l'Ordre Impérial de la Légion d'Honneur donne son accord. Il écrit : Considérant que depuis plusieurs années les diverses administrations qui se sont succédées vivement préoccupées de mettre un terme à un état de choses anormal ont cherché à transférer le marché au bétail dans un autre lieu de la commune, considérant que l'emplacement proposé par l'autorité locale est dans de bonnes conditions pour la tenue du marché. Considérant que la commune de Hasparren a des ressources suffisantes pour payer les indemnités  et les travaux nécessaires à la création de la place, ainsi qu'à l'ouverture des rues pour y aboutir. En trois articles assez courts le préfet accorde l'autorisation nécessaire pour la réalisation des travaux. Le 23 janvier 1868 un nouveau document avec en-tête de l'Empire Français confirme cet accord. Au mois d'août et de septembre de la même année Eugène Harriague maire et l'équipe municipale adressent divers courriers aux services compétents pour marquer le début des travaux. Il est à remarquer que les premières démarches ayant eu lieu en 1861, le foirail ne peut être utilisé pour son usage habituel qu'en 1969. Les choses ne s'accélèrent qu'en 1866 lorsque le sous-préfet de Bayonne mécontent des accidents qui surviennent à Hasparren les jours de marché écrit à la municipalité en ces termes : Afin de prévenir de nouveaux malheurs il faut reprendre le projet autrefois arrêté de la création d'un nouveau marché. En présence des accidents qui peuvent se reproduire à chaque marché,considérant que l'ouverture de routes nouvelles ne peut manquer de rendre l'encombrement plus considérable décide de modifier une deuxième fois le plan primitif. Le nouveau plan projeté est rejeté. Le plan définitif est accepté, le foirail aura une superficie de 60 ares, les deux entrées auront chacune 15 mètres de largeur. Celle se trouvant en haut de la côte se situera à l'entrée du marché aux porcs. En 1867 les travaux pourront enfin commencer ! Le 3 juin les travaux de nivellement du foirail sont autorisés. Le 18 août le projet des travaux ayant été présenté pendant trois jours à la mairie pour recueillir les observations possibles et aucune n'ayant été formulée le projet est adopté tel quel et déclaré d'utilité publique. Tout alors avance brusquement. Les 6 propriétaires sont tout-à-coup d'accord pour la vente de leur terrain au prix qui leur est alloué. On évalue également que les murs de clôture coûteront 2 500 frs. Le 7 novembre enfin le Préfet en possession de tous les documents nécessaires, donne son autorisation pour faire débuter les travaux. Le réglement du prix des divers terrains nécessaires n'aura lieu quand même qu'en 1874. Le schéma du coût du foirail qui sera légérement augmenté par la suite surprend par sa simplicité. Il est réduit au strict minimum et 4 chiffres suffisent. L'acquisition des terrains coûtera 9 423 frs, le nivellement du terrain 1 000 frs, les murs de clôture 1 500 frs et la plantation des arbres 1 500 frs. Ce devis avait été présenté au conseil municipal le 18 août 1867.

                        Il n'est pas inintéressant de préciser qu'elle était la valeur d'une journée de travail des ouvriers de l'époque ainsi que celle des divers travaux et matériels utilisés pour cette réalisation.

            Salaires des ouvriers.

                        -La journée d'un manoeuvre est payée :                           1,75 f

                        -la journée d'un carrier :                                                    2,50 f

                        -la journée d'un maçon ou charpentier :                            3,00 f

                        -la journée du charrois conducteur compris :                    6,00 f

            Prix du travail et du matériel;

                        -Déblai employé en remblai :                                            0,60 f

                        -sable de carrière le m3 :                                                   3,30 f

                        -chaux éteinte le m3 :                                                      16,84 f

                        -mortier préparé le m3 :                                                   13,58 f

                        -pierre le m3 extraction et transport compris :                  4,75 f

                        -maçonnerie ordinaire le m3 :                                          10,50 f

                        -crépissage le m2 :                                                              0,50 f

                        -déblai transporté au dépôt :                                               1,00 f

                        -pierre préparée pour la chaussée le m3 :                           7,32 f

                        -1m2 de terrain préparé pour l'empierrement :                   0,132 f

                        -1m de rigole pavée :                                                          1,70 f

                        -1m3 de bois de chêne travaillé et mis en place :              91,85 f

                        - 1k de clous en fer mis en place :                                        1,10 f

                        Le total du prix de ces travaux s'élévera finalement à 25 783 frs d'où cependant ...... il faudra déduire la valeur des matériaux provenant de la démolition qui pour leur part sont évalués à 7 563 frs, ce qui ramène le prix total à 18 500 francs.          

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La Construction De La Mairie

S'il est un immeuble que chaque citoyen connait au moins un peu ... c'est sa mairie. Chacun a dû y faire à un moment ou à un autre de sa vie une démarche ou une déclaration. Qu'en est-il de celle de Hasparren, que l'on a appelé pendant longtemps "la mairerie ". D'après tous les documents que l'on peut consulter actuellement il semble qu'elle se trouvait là où on la trouve maintenant. Durant les temps passés on y allait rarement . Un secrétaire et un garde-champêtre suffisaient grandement à réaliser le travail nécessaire qui était il est vrai très modeste.Les réunions au cours desquelles les décisions étaient prises avaient lieu le dimanche matin à la sortie de la messe en présence des maîtres ou maîtresses des maisons  situées sur le territoire de la commune. Il y avait pourtant des périodes où elles devaient se tenir obligatoirement à la mairie. C'étaient celles qui suivaient les périodes de protestation, les périodes de contestations, les émeutes de la population; Il y en eut à Hasparren comme dans beaucoup d'autres villes ou villages. Lorsque la période de punition était terminée on en revenait bien vite aux anciennes habitudes. Il est vrai que l'annonce de la réunion était proclamée depuis la chaire de l'église ! De quoi était-il question lors de ces réunions, tout simplement de la vie du village qui était surtout composé d'agriculteurs, dont certains étaient en même temps tanneurs ou cordonniers. Le maire qui changeait chaque année devait tenir les comptes. Il devait assurer la rentrée des impôts royaux et locaux et faire réaliser tous les travaux nécessaires, qu'il s'agisse de l'entretien des routes et des bâtiments communaux, de la marche des écoles ou de la gestion des landes et territoires communaux. A la fin de son année, le maire-abbé devait remettre ses comptes à un conseil de trois "sages" et cela ne fut pas pour certains d'entre eux un petit travail. Tous les maires sont toujours arrivés à équilibrer leurs comptes que les "sages" controlaient scrupuleusement.

                        C'est le 18 décembre 1855 que le sous-préfet de Bayonne adresse au maire de Hasparren Mr Harriague l'autorisation de faire reconstruire la mairie de la commune en lui précisant toutefois que le nouveau bâtiment devra avoir sa façade bien alignée comme toutes les autres façades de la rue. Le devis des travaux qui accompagne la demande s'élève à la somme de 25 221,40 frs. Les travaux devront commencer dès le début des beaux jours et devront être terminés avant l'arrivée de l'hiver ! L'ordre de démolition de l'ancienne mairie porte la date du 19 juin 1856. Les architectes retenus sont Mrs Guichené et Durand. Il semble bien que les travaux de réalisation de la mairie ont débuté à la fin de l'année 1856  pour se terminer à l'automne de 1857. Depuis cette date-là jusque vers la fin de l'année 1859 divers courriers révélent que les émoluments réclamés par les architectes paraissent exagérés. Cela provoque de nombreux échanges de courriers et le réglement définitif du litige intervient en novembre 1859. Les soucis ne seront tout de même pas terminés. La mairie nouvelle est couverte par un toit couvert d'ardoises, or le nouvel édifice prend l'eau par maints endroits. Le conseil municipal n'hésite pas longtemps et en 1864, ce seront des tuiles qui remplaceront les ardoises.

                        Le cahier de charges concernant la construction de l'édifice est particulièrement précis. Qu'on en juge plutôt. Le bois pour la charpente devra être de la meilleure qualité possible, il ne sera ni noueux ni            ni taché ou carié et il aura été coupé au moins un an avant son emploi. Pour la menuiserie le bois aura au moins 3 ans de sciage pouvant être vérifié par l'architecte. Il est précisé la façon de poser les clous , la façon dont devront être réalisées les portes extérieures et intérieures, les fenêtres et les escaliers. Pour la maçonnerie il devra être utilisé de la pierre de Bidache. Les briques seront de bonne qualité biscuites, posées sur un lit de mortier, passées à l'eau avant emploi. Pour les escaliers l'exigence ne sera pas moindre, il faudra utiliser du bois de chêne, chaque marche aura 4 centimètres d'épaisseur. Pour ce qui est du toit, il sera couvert avec la meilleure tuile du pays. La platrerie sera réalisée avec du platre gris bien cuit et bien battu. Le platre blanc proviendra de Rouen. Il est aussi question de la qualité des plafonds et de tous les enduits. Pour ce qui est des ferrures et de la serrurerie il est précisé que le fer utilisé sera de la meilleure qualité, doux, liant, nerveux, sans gerçures ni pailles ni doublures. Pour ce qui est des ouvrages en serrurerie il est précisé qu'ils seront faits suivant les dessins de l'architecte et posés avec soin. Suivent les instructions concernant les vitreries et la peinture. Pour ce qui est de la vitrerie il est précisé : les carreaux de vitres seront en verre blanc,forts sans nuances ni brulures. La peinture quant à elle sera de bonne qualité bouillie avec la quantité de litrage nécessaire pour la rendre siccative. L'entrepreneur sera payé au mètre carré, le prix calculé pour 3 couches. Enfin il est précisé que les prix sont toujours passibles du rabais d'adjudication.

                        Le cahier des charges stipule le certificat d'aptitude que devra présenter chaque soumissionneur, le mode d'adjudication, l'énoncé de la soumission, la date du commencement et de l'achévement de l'ouvrage, les frais à la charge de l'entrepreneur, la défense de sous-traiter, la désobéissance des employés de l'entrepreneur, les changements apportés dans les ouvrages, l'augmentation des ouvrages, la désobéissance de l'entrepreneur, le cas d'éviction de l'entrepreneur, le mode de mesurage, la remise de l'édifice à l'administration et le jugement des contestations.

                        Enfin le devis estimatif des travaux est le suivant. Toute la maçonnerie, escaliers en pierre et cheminées compris est évaluée à 11 327 frs 38. La charpente et l'escalier et les planches coûteront      

6 483 frs 20. Le platrage est évalué à 14 440frs32. La menuiserie,chassis de croisées, balcon, coûtera 

 1 936frs38. La serrurerie, ancres, colliers, barres, rampe d'escalier coûtera  1 566frs80 et la vitrerie  et la peinture sont évalués à 852frs40. Enfin pour certains autres petits travaux il faudra prévoir 652 frs, ce qui fait un total de 24 258 frs 48 auquel on ajoute la somme de 1 000 frs pour dépenses imprévues.

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L'Emigration Basque À Cuba

                        Un mémoire de l'Emigration Basque à Cuba a été réalisé par un jeune haspandar Beñat Cuburu qui est venu nous demander quelques renseignements sur l'émigration des jeunes de Hasparren. J'en ai retiré tout d'abord une foule de précisions puis j'ai pensé qu'il serait bon d'en énumérer quelques détails puisque les personnes les plus souvent citées sont originaires de Hasparren ou des communes environnantes. Il faut dire qu'à Cuba la population blanche ne représentait que 44 % de la population en 1827. Le reste de la population était composé de quelques blancs mais surtout de population noire qui étaient dénommés "esclaves ". En 1851 la population blanche représentait 57% de la population locale. Un peu plus tard c'est-à-dire au début du 20e siècle 1 % des émigrants Basques allèrent en Argentine tandis que 22 % choisissaient Cuba. Il faut préciser à ce sujet qu'à cette époque-là huit compagnies maritimes espagnoles et américaines effectuaient la traversée ayant à leur bord presque uniquement des jeunes Basques désireux de trouver du travail dans ces pays lointains. Il existe bien entendu d'autres causes qui provoquèrent cette émigration. Les familles étaient souvent très nombreuses et pour pouvoir vivre les garçons cadets devaient souvent s'expatrier. Beaucoup partaient avant d'avoir rempli leurs obligations militaires c'est ainsi qu'entre 1821 et 1841 on comptait en Pays Basque Français 1 885 insoumis.

                        Les premiers Basques qui foulèrent le sol Cubain accompagnèrent Christophe Colomb  durant son voyage de découverte en 1492.

                        Que faisaient à Cuba les Haspandars qui s'y rendaient? ils y faisaient pour la plupart d'entre eux ce qu'ils avaient appris chez eux. Les Haspandars émigrés étaient ou des tanneurs ou des cordonniers. Pour ce qui est des premiers ils connaissaient ce qu'était le "travail de Rivière " qui comprenait  la trempe ou reverdissage, l'épinage ou pilonage, l'ébourrage et l'écharnage, le déchautage; c'étaient là les premières opérations venaient ensuite l'épilage, puis le pelanage et l'ébrouage enfin pour conclure cette première partie des opérations venait le déchaulage ou purge de chaux . Ensuite venait le tannage proprement dit  qui depuis l'époque dont nous parlons a profondément évolué. Le tannage végétal pouvait être extra- lent, lent, moyen ou mixte et enfin le tannage rapide. Pour ce qui concernait le tannage minéral il est réalisé de manière beaucoup plus rapide . Il peut-être réalisé au chrome ou à l'alun.

                        Les jeunes Haspandars qui s'expatriaient avaient pour la plupart d'entre eux une certaine connaissance de l'industrie de la tannerie. Déjà en 1831 il existait à Hasparren 51 petites tanneries qui se situaient dans les nombreuses fermes à proximité desquelles coulait un cours d'eau; En 1891 il y avait à Hasparren 850 hommes et 605 femmes qui étaient employés dans l'industrie du cuir, cordonneries et tanneries confondues. A cette époque-là les Basques partaient sous d'autres cieux pour vivre plus facilement. De 1856 à 1866 Les jeunes Haspandars recensés étaient de 527, ils furent 316 à faire leur service militaire, 207 d'entre eux étaient partis en Amérique quelques uns s'entre eux à Cuba.

 

Des tanneurs qui ont laissé leur nom

                        Il s'agit ici de retracer le parcours des jeunes gens du Pays Basque nord vers Cuba vers la fin du 19e siècle ou au début du 20e. Ceux qui sont cités sont des témoignages de réussite sociale. Ces jeunes émigrants d'origine modeste puisque presque tous fils d'agriculteurs ont su prospérer par leur travail et s'intégrer dans la société cubaine.

                        Voici le cas de Gratien Daguerre parti de Hasparren à la fin du 19e siècle alors que l'île est encore sous domination espagnole. Il est né le 20 juillet 1874 à la maison Malechiatea au quartier Hasquette. Il a du participer dès son jeune âge aux travaux de la ferme familiale et apprendre également les rudiments de la transformation des peaux en cuir. Il a déjà de la famille à Cuba et c'est vers elle qu'il se  dirige. Le 10 novembre 1902 il se marie avec Maria Lamorena. Il travaille alors dans la tannerie de Sondon  Arbeletche originaire d'Ayherre. Quelques années plus tard il devient propriétaire de cette tannerie qui devient la plus prospère de toute la région. Il n'aura de cesse que de faire venir des jeunes de Hasparren pour travailler avec lui. Sa tannerie prospérera durant une cinquantaine d'années. Dans le récit de sa vie on trouve beaucoup de noms de jeunes haspandars partis travailler dans son entreprise parmi lesquels ceux de Jean-Baptiste Hiriart-Urruty, Bernard Bacardatz, J Bte Lahirigoyen de la maison Mentachuria, Adrien Cinquabres, Pierre Bidart, Jean Hiriart. A la fin de sa vie, Gracien Daguerre devint l'homme le plus riche de "Gibara", ville où il était installé. Il possédait une centaine de maisons ainsi que 420 hectares de terres.

                        Un autre Haspandar fit carrière à "Gibara" où il était l'homme de confiance de Gratien Daguerre. Il partit très jeune de Hasparren, dès son arrivée à Cuba son goût pour les études et une irrésistible envie de progresser le poussa à suivre des cours du soir. Il obtint un diplôme équivalent au Baccalauréat puis plus tard suivit des cours de comptabilité dans une académie internationale. Jean Baptiste Lahirigoyen devint ainsi l'homme de confiance de Gratien Daguerre . Les deux hommes s'estimaient mutuellement . Après avoir épousé Maria Rosa Cruz Gil il eut trois enfants. En dehors de son action dans la tannerie J Bte Lahirigoyen  avait aussi d'autres activités dont la principale fut celle de faire fonctionner des fours à chaux. L'histoire de J Bte Lahirigoyen peut sembler des plus banales mais elle semble être l'archétype du jeune Basque pétri de qualités à l'esprit aventureux exilé loin de sa patrie dans l'espoir d'y faire fortune et qui a contribué à écrire l'histoire de sa patrie américaine d'adoption.

                        Paulin Lafitte était né pour sa part toujours à Hasparren à la maison "Larregain Beherea" à Hasquette. Il partit de chez lui au tout début du 20e siècle. Il partit vers Cuba avec deux camarades. Quelques années après il épousera la fille de Pedro Sondon, propriétaire d'une tannerie relativement importante pour l'époque. Quand il en devient le gérant le premier souci de Paulin Lafitte fut de la rentabiliser, il acheta des machines modernes pour augmenter la production et faciliter le travail. Profondément attaché aux valeurs de liberté et souveraineté il fut le délégué de la France pour toute la zone orientale de l'île pour la durée de la grève. Les archives qu'il a laissés témoignent de l'importance qu'il accordait à sa fonction. Son activité consulaire était intense dans des domaines aussi divers que les échanges économiques entre la France et Cuba, la solidarité avec les orphelins de guerre etc....

            Conclusion:                            Au terme de cette lecture, nous pouvons en tirer les conclusions suivantes. L'émigration Basque à Cuba a contribué à la constitution de la société cubaine actuelle. Les Basques furent en effet les premiers colonisateurs de Cuba. Ils ne furent pourtant que cinq pour cent de la population locale, mais au 18e et 19e siècle de nombreuses familles importantes cubaines étaient d'origine Basque de France ou d'Espagne. Ces familles souvent très influentes organisèrent  le "Cercle Vasco" de La Havane et l'association " Vasco-Navarraise " de Beneficencia. Ils introduisirent la Pelote Basque  et construisirent de nombreux frontons dont le plus célèbre fut celui de La Havane. Plusieurs de ces Basques particulièrement parmi les Français pratiquèrent le métier de tanneur. Beaucoup se marièrent à des filles du pays.

                        L'auteur du livre écrit par notre compatriote recèle beaucoup d'autres détails. Il révèle en particulier : les Entretiens réalisés pour la recherche, le choix de nationalité par un émigrant Basque, Immigration à Cuba, Les jeunes de Hasparren immigrés à Cuba, registre du Consulat de France à Santiago de Cuba, la localisation des tanneries Basques à Cuba, l'acte notarié de la création de la tannerie de Gibara et des documents photographiques.                   

 

                        Cette émigration Basque vers Cuba est maintenant terminée . Ce travail est un document important concernant cette période. Beaucoup de Haspandars devraient prendre le soin de lire cet ouvrage.

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Aides Diverses Du Moyen Age.... À Nos Jours

Au moyen-âge l'église assiste la société médiévale par ses oeuvres charitables. Elle a le monopole de l'assistance comme celle de l'enseignement. Elle sert d'intermédiaire entre les bienfaiteurs et les pauvres. En recevant les donations entre vifs et surtout les legs pieux elle pourvoit ainsi à l'assistance des indigents et aux besoins des pauvres.

                        Par la suite les fidèles se réunissent en Assemblée générale de la Paroisse. Celle-ci s'occupe notamment de l'assistance des pauvres confiée à des "marguilliers" élus et ceci jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

                        En 1724 un texte important organise à la fois l'assistance et la répression. Ceux qui mendient en groupes ou qui simulent maladies ou blessures sont envoyés immédiatement aux galères pour 5 ans.  En 1793 la Convention décide de voter chaque année les fonds destinés à l'assistance. Les pauvres valides seraient au travail. Les pauvres infirmes secourus à domicile. Les pauvres étant secourus par l'Etat, l'aumone et la mendicité furent interdits. On établit des maisons de répression pour les mendiants récidivistes et à la seconde récidive les mendiants étaient déportés en Guyane. Cependant l'assistance s'organise dans la municipalité de façon très diverse. Maintien des ateliers de charité, bureaux de secours distribuant argent et vivres. Il n'y eut pas de véritable organisation de l'assistance.  En 1868 on crée une caisse d'assurance-décés et d'assurance contre les accidents du travail. Les assurances sociales furent créées en 1928 et modifiées en 1929/30/31/32. Cela n'empêcha pas les dons et legs particuliers au bureau de bienfaisance , aux nécessiteux, à l'hopital-hospice et ce jusqu'à ce jour.

                        Voici les textes trouvés dans les archives et relatant l'évolution des aides apportées par l'Eglise, la Communauté, les particuliers en faveur des nécessiteux de toutes sortes  de 1705 à  nos jours.

Enfants trouvés

            5 avril 1705 : la communauté refuse de se charger de l'entretien de l'enfant trouvé devant la porte de l'église d'Urcuray, néammoins une quête sera effectuée à cet effet.

            16 novembre 1738 :un enfant de 5 à 6 semaines a été trouvé. La benoite l'a mis en nourrice. Mr le curé a reçu pouvoir de l'assemblée des fidèles pour aller porter plainte à Ustaritz et à Bayonne pour rechercher l'auteur de ce crime.

            3 juin 1768 : à l'entrée de la chapelle de la  Trinité il a été trouvé un enfant abandonné. Il a été mis en nourrice par le jurat de Haran. Il sera baptisé en présence du jurat de Minhots et de l'épouse du jurat de Celhay. La communauté se pourvoira par "fulmination" écclésiastique pour tâcher de découvrir les auteurs de cette effrénée exposition comme pour l'enfant trouvé le 25 février dernier.

            18 décembre 1771 : dans la basse-cour du sieur Martin Bidegaray l'Indien est trouvé un enfant qui a été mis en nourrice par le sieur maire-abbé Lacroix. La communauté se trouve surchargée de l'entretien de plusieurs enfants trouvés. Elle fera son possible pour faire admettre à l'hopital de Bayonne les 10 enfants abandonnés.

            8 mai 1775 : Mr Harriet,procureur du roi, donne son consentement pour qu'une fille de 2 ans nourrie et entretenue par la communauté soit remise à la nommée Fanchon St Esteben.

            6 août 1779 : le procureur du roi a signalé au sieur maire-abbé de Hasparren la triste situation d'un enfant trouvé malade et difforme. Il revient à la communauté d'accorder à cet enfant quelque soulagement. Le maire-abbé et jurats donneront pour une fois seulement ce que leur prudence leur dictera au nom de la communauté.

            28 juillet 1780 : la communauté accorde la somme de 36 livres à la cadette de Barandey-Etcheverry pour que l'enfant trouvé qu'elle a nourrie puisse apprendre un métier.

 

Solidarité et entraide

 

            8 novembre 1733: le sieur abbé fera traiter par un chirurgien une femme folle étrangère qui a une jambe presque pourrie. Elle sera entretenue par la suite par une autre personne.

            11 avril 1734: la communauté paiera au sieur grand maître chirurgien la somme de 90 livres pour avoir fourni des remèdes à la fille d'Aitaly pendant sa dernière maladie.

            1er août 1734: une somme de 3 livres outre le produit de la quête de ce jour sera versé à l'homme "fidel" qui accompagnera un malade du côté de Bayonne ou Cambo.

            7 novembre 1734: les habitants ont délibéré de payer 90 livres au sieur Martin Legrand maître-chirurgien pour avoir donné des soins à la fille ainée Daitray.

            19 février 1735: aide également au sieur de Mulloa chargé de maux et de misère.

            15 juillet 1759: une somme de 12 livres est allouée au nommé sieur Lacroix, métayer de Larre, pour aller en Espagne se faire traiter d'une dislocation.

            21 mars 1779:  l'assemblée approuve un don de 12 livres à un frère qui quêtait pour le rachat de quelques frères captifs chez les infidèles.

            2 novembre 1782 : une aide est accordée au fils du Cadet de Dorria de Celhay pour faire conduire son fils devenu maniaque à l'hôpital de Saragosse.

            30 janvier 1794 : Dubreton, commissaire ordonnateur, décide qu'une partie du linge apporté par les citoyens pour les pansements des frères d'armes sera convertie en charpie et le reste conservé pour panser les blessures.

            2 février 1794 : demande de subsistance sous forme de secours en grains. L'agent national demande que soit fait un recensement des indigents et des femmes, enfants et autres parents des défenseurs de la patrie qui ont droit à des secours.

            31 mai 1794 :collecte de 826 livres de jambon, 120 livres de salé et 85 livres  assignats pour nos "bons frères" de Paris suite à l'initiation faite par la société populaire de Pau.

 

Atelier de charité

 

            21 mars 1846 : approbation de la demande des ateliers de charité faite par le bureau de bienfaisance.  Pour aider les pauvres et les malheureux sans travail le conseil municipal ouvre des "ateliers de charité". Vu l'état d'abandon de certains chemins vicinaux et la misère sans cesse grandissante un crédit de plus en plus important  (1169,20frs) est alloué pour occuper les indigents à l'entretien des routes. Le bureau de bienfaisance achète du lin, le fait filer, dévider, blanchir et tisser par les femmes pauvres et sans travail. Il se charge ensuite de vendre la toile et répartir les sommes recueillies.

            14 mai 1865 : Eugène Harriague, maire; les ressources destinées au soulagement des pauvres sont loin d'être suffisantes, 150 vieillards ou malades sont là, l'hiver est long et rigoureux . Le conseil municipal supplie Mr le Préfet d'accorder au bureau de bienfaisance de Hasparren un secours aussi large que possible.

 

Dons et legs

            28 février 1768: alors que Jean Lorda est maire-abbé et Jean d'Etchegoyen docteur en théologie curé un don de 20 000 livres vient du Pérou où résidait Martin Bidegaray. Les fruits de cette rente seront répartis ainsi : 320 livres pour le quartier Labiry, 160 livres aux  quartiers Haran-Celhay et Minhots. D'autre part le même Martin Bidegaray donne 10 000 livres pour faire une école de charité pour enfants nécessiteux. Le régent désigné enseignera gratuitement le catéchisme, la lecture, l'écriture, le calcul et autres.

            14 novembre 1859 : Napoléon III fait un don de 1000 frs en faveur des malades atteints d'une terrible épidémie.

 

Aides sociales diverses

            17 mars 1872 :Pierre Larramendy crée une société de secours mutuel pour venir en aide aux masses laborieuses en cas de maladie, décés ou chomage.

            4 novembre 1894 : l'assistance médicale gratuite à domicile ou dans un établissement hospitalier en faveur de tout Français malade et privé de ressources a été rendu obligatoire par la loi du15 juillet 1893. Hasparren vote chaque année les crédits nécessaires. Ces crédits se répartissent ainsi: 700 frs pour honoraires de 2 médecins, 300 frs pour l'achat de médicaments, 150 frs au bureau de bienfaisance.

             27 juin 1897: suite à la dépêche ministérielle du 20 avril 97 relative à la création de pension annuelle aux veillards, infirmes incurables et privés de ressources, le  conseil municipal donne un avis favorable. Doté déjà d'un asile et bientôt d'un  hôpital-hospice important sa part contributive ne dépassera pas 100 frs par an.

            1901 : une assistance est assurée en faveur des veillards enfermés et incurables du canton de Hasparren.

            1902 :réglementation de la protection des enfants du 1er âge. Elle assure le placement de ces enfants chez des personnes de Hasparren qui se sont présentées à la mairie pour y déclarer leur intention de se placer comme nourrice sur lieu.

            24 décembre 1905 : Pierre Broussain maire. La loi du 14 juillet 1905 sur l'assistance des vieillards   agés de plus de 70 ans privés de ressources doit être appliquée à partir du 1er janvier 1907. Dans sa séance du 8 avril 1906 le conseil municipal fixe à 5 frs l'allocation mensuelle accordée aux vieillards entrant dans cette catégorie. De plus le conseil municipal assurera l'assistance médicale gratuite à 280 personnes.

            9 août 1908 :le conseil municipal accorde une allocation journalière de 0,75 fr aux réservistes et territoriaux appelés à accomplir une période d'exercise dans le courant de l'année 1908.

            De 1909 à 1925: les docteurs Larramendy, Périé, Bellecave et Mathieu s'engagent à assurer la médecine gratuite à un certain nombre d'assistés de Hasparren.

            12 octobre 1913: une imposition extraordinaire de 1,5 cte est votée  par le conseil municipal pour l'assistance obligatoire aux femmes en couche et une imposition de 10 centimes additionnels pour couvrir les frais relatifs à l'assistance aux familles nombreuses.

            17 mai 1914: les allocations familiales (en argent) étant mal utilisées par certains chefs de famille le conseil municipal donne pouvoir au maire de transformer les sommes allouées en bons en nature (pain, viande, vêtements, loyers ).

            3 juin 1917 : le bureau d'assistance départementale a proposé l'hospitalisation à l'hôpital-hospice de Hasparren de 20 indigents (8 vieillards et 12 infirmes) . De ce fait la commune n'aura plus à allouer à cet établissement les subventions variant de 5 000 à 7 000 frs.Le docteur Larraidy conseiller général est remercié.

            13 août 1920 : des bienfaiteurs ont offert un don de 31 500 frs pour récompenser 63 mères françaises ayant au moins 9 enfants vivant et résidant depuis plus de 10 ans au pays du Labourd. La commune de Hasparren percevra 4 000 frs à répartir entre 8 familles. Les mères concernées accompagnées de leurs enfants participeront à ces fêtes. Il est fait appel à la générosité publique pour fournir des vêtements convenables à ces enfants à cette occasion.

            25 mai 1924 : un dispensaire anti-tuberculeux sera prochainement ouvert à Hasparren. Mr le Dr Lissar conseiller général du canton offre gratuitement le local et s'engage à verser 1 000 frs par an pendant 3 ans pour un bon fonctionnement. Cette maison située Rue de Navarre servira à certains controles  et visites médicales jusqu'en 1986.

            13 décembre 1936 : la commune vote 500 frs pour participation de la commune à la souscription ouverte par l'"Eskualdunak" en faveur des familles des réfugiés du Pays Basque Espagnol.

 

Hôpital  Hospice

           

            5 septembre1875 :le testament de Bernard Broussain en date du 4 février 1873 désigne comme son légataire universel son neveu St Martin Harriague sieur de "Moroskotea". Entre autres conditions ce dernier devra donner 50 000 frs pour fonder un hôpital dans la commune de Hasparren.

            9 novembre 1905 : legs de Mr St Martin Harriague décédé à Paris le 18 août 1905 : 100 000 frs pour l'hopital-hospice ( sommes placées en rentes sur l'Etat).

            D'autres legs furent faits en particulier pour la famille Lissardy en 1914, en faveur de 5 jeunes filles de Hasparren catholiques, pauvres et honnêtes ainsi que pour des familles nécessiteuses dont les chefs sont sous les drapeaux . Les "Rosières" seront couronnées en 1918 et payées par le budget additionnel .

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Additif Concernant Zalduya

Ce texte est à ajouter à l'article concernant le château de Zalduya. Il contient des renseignements obtenus par la lecture d'articles ayant parus sur divers journaux ou publications anciennes (vers 1900) au Pays Basque.

                        Un article paru dans "Ekaina" signale qu'en 1193 le Vicomte du Labourd, Guilhen Raymond de Sault, implanta une population nouvelle au hameau de Guetary au lieu dit "Cattara". Ce Guilhen Raymond de Sault était vicomte du Labourd, fils de Marie de Bayonne qui avait épousé en 1135 Arnaud de Sault. Il repeupla également les hameaux d'Urt, de Bassussary et de Serres (devenu un quartier d'Ascain).

                        En 1247, la dime de la maison de Sault et de toute la paroisse de Hasparren était engagée pour 600 livres morlanes au chapitre de la cathédrale de Bayonne. Depuis quelle date le château de Zalduya existait-il à Hasparren? Nul écrit ne le spécifie, en 1193 il existait déjà. Un nouveau château fut construit en 1310, il prit le nom de "Zalduberri". Il se situait face à l'ancien château qui prit le nom de "Zalduzahar" mais sur les hauteurs de Celhay. Ce château dura trois siècles, époque à laquelle il fut démoli et remplacé par la bâtisse qui était encore en bon état en 1950 et qui n'est plus qu'un amas de ruines. Cette maison de forte de Zalduya fut batie en       .

                        A partir de l'an 1700 les disputes furent fréquentes entre les châtelains de Zalduya et les responsables de la communauté de Hasparren. La première de ces disputes eut lieu au début de l'année 1705. Son objet nous inciterait plutôt à sourire. Il était de tradition que le seigneur de Sault offre au maire et à ses jurats une poule à l'occasion du jour de l'an. Le seigneur de Sault se dispensa de cette contrainte durant deux ou trois ans, ce qui l'obligea à faire face à un procès mené par le maire-abbé de l'époque  le sieur Saint-Bois. Il y eut aussi de nombreuses difficultés concernant des problèmes de préséance aux cérémonies de l'église. Le 2 juillet 1705 le conseil de la communauté exige que le sieur de Saint-Esteben propriétaire du chateau , ote de l'église les cierges, armoiries et balustres qu'il y a installés sans avoir sollicité de permission, il exige aussi que le sieur maire ait le premier pas à la procession aux offrandes et autres occasions publiques à l'exclusion du sieur de Saint- Esteben qui prétend l'avoir. Ces diverses démarches ne semblent d'ailleurs pas avoir abouti. La famille du château parait avoir conservé tous ses privilèges . En 1711 et 1717 deux filles du châtelain se marient, les offices religieux ont lieu dans la petite chapelle qui est construite tout à côté du château. Tous les dignitaires de la proche région qui sont tous des militaires assistent aux cérémonies. Durant les années qui suivent les relations entre le maître du château et les responsables de la paroisse semblent s'être améliorées. C'est ainsi qu'en 1749 pour le remercier de certains services qu'il a rendu à la communauté le Comte de Saint- Esteben se voit attribué par la communauté trente charretées de bois dont il disposera quand et comme il voudra.

            Dans tous les documents authentiques traitant des relations des maîtres du château de Zalduya et de la population locale il ressort que les premiers ont défendu âprement les prérogatives qui leur semblait être les leurs, tandis que les seconds et tout au moins durant la période de l'an 1700 jusqu'à la Révolution ont toujours essayé par divers moyens à réduire au maximum les avantages, honneurs et droits qu'ils leur devaient.

                        Le journal "Herria" de l'année 1930 énumère les droits, prérogatives et honneurs qui étaient dus dans l'église paroissiale à la famille de Zalduya. Voici ce qui est dit : Le seigneur de Sault suivant qu'il a été accoutumé aura au coeur de l'église du dit Hasparren siège pour soi et pour ses enfants et madame son épouse. Le dit seigneur de Sault et ses dits enfants iront à l'offrande et à la procession avant tout autre et la dite épouse et sa suite avant toutes les femmes. Que l'eau bénite et le pain bénit seront distribués au dit seigneur de Sault  et à ceux de son siège plus tôt qu'à tout autre  et à la dite dame et à celles de son siège  avant les autres femmes. Qu'il aura le droit de porte-bassin lorsqu'on célébrera le premier évangile ou première messe privativement à tous autres et que le seigneur de Sault sera avec sa noble famille recommandé aux prières publiques quand on fera la prière dans l'église.

                        Il nous faut préciser ici que ce dernier texte date de 1653. Le temps passé permet d'apprécier la saveur de certains écrits.

 

 

            Bibliothèque de Bayonne                 Gure Herria              décembre 1950

Guillaume Arnaud de Saut Neuf de Hasparren descendant de la famille royale dePampelune

 

                        En Béarn et en Labourd les De Saut étaient les premiers barons du pays. Ils avaient occupé   au 12e siècle le poste de Vicomte du Labourd. C'est l'un d'eux qui peupla Urt, Guétary, serres et autres lieux déserts. Cette famille avait pénétré par alliance dans les principales maisonsde la région : Haïtze, Irumberri- Saint-Pé, Lahet ainsi que dans l'aristocratie bayonnaise. Guillaume Arnaud était par sa mère neveu de l'évêque de Bayonne Mgr de Mans et petit-fils du chef aristocratique de la ville. Les faveurs royales avaient confirmé la suprématie de cette famille en appelant le fils ainé au poste de secrétaire du roi d'Angleterre et en nommant le frère puiné Auger Arnaud bailly à vie d'Ustaritz.

                        Après l'épisode tragique du pont de Villefranque tout le Labourd se soulève sous le commandement d'Espain de Saut, fils du bailly. Un barrage se fait de Mendionde à Urrugne, les barons de Macaye, Garo et Espelette arrêtent tout le trafic bayonnais vers la Navarre, Bayonne rejette Puyanne pour abus de pouvoir; Traqués, pillés, ruinés par les labourdins les Bayonnais s'enferment dans leurs remparts. Il n'y a plus d'issue à cette guerre que l'arbitrage des plus hautes autorités. La sentence fut rendue en un document célèbre dont le texte gascon occupe 7 grandes pages. Le Labourd est représenté aux débats par 20 gentilhommes, tous parents des victimes, Bayonne par 15 bourgeois. Il fut ordonné aux deux parties de signer sur l'autel de Saint Léon de Bayonne une promesse de paix et de concorde. Le Labourd obtenait gain de cause pour le fond et conservait sa franchise. Bayonne devait payer une somme de 1500 écus d'or neufs par forme d'amende aux habitants du Labourd et une somme de 4000 écus du premier coin de France bon or et loyal poids destinés à fonderdix prébendes prebytérales consacrées au repos des âmes des 5 victimes.

                        Bayonne n'accepta pas cette sentence et interjeta appel au roi d'Angleterre . Vers 1345 Bayonne envoya en Angleterre une flotte nombreuse et bien armée qui permit aux Anglais de débarquer en Normandie et de remporter la bataille de Crécy. 14 années passèrent durant lesquelles les Bayonnais s'attachèrent les faveurs des Anglais, la rancune des Labourdins s'atténua.... et la sentence se réduisit à une amende de 560 écus et la mise en place de 6 prébendes au lieu des 10 initialement prévues.

 

            Histoire du pont de Villefranque

           

 

             En 1343 eut lieu une première guerre entre Bayonnais et Labourdins. Les Bayonnais dont le maire Gascon s'appelait Pés de Puyanne avait obtenu du roi d'Angleterre dont ils dépendaient que les eaux de l'Adour leur appartenaient jusqu'à l'endroit où se manifestaient les marées. Les Bayonnais décidèrent que cette marée se manifestait jusqu'au port de Villefranque et invitèrent les notables Labourdins à y venir le constater. Les notables Labourdins ne l'entendant pas de cette oreille, jetèrent simplement les Bayonnais dans l'Adour en guise de protestation. La même année le 24 mai jour de San Bartholo patron de Villefranque les notables du Labour festoient près du pont , une escouade de Bayonnais mandés par leur maire prennent plusieurs notables et les attachent aux piles du pont. La marée montante noie ces notables parmi lesquels se trouvent Guillaume de Sault et son fils Oyer. L'affaire ne s'était pas arrêtée là. Les Labourdins et surtout les Haspandars firent de nuit des expéditions punitives à Bayonne, ils instaurèrent surtout un blocus qui en quelques jours créa un état de famine dans la ville. Les Bayonnais s'adressa (s'adressèrent ?) au roi d'Angleterre comme médiateur mais les Labourdins obtinrent la destitution du maire de Bayonne. Les Bayonnais furent condamnés à faire dire des messes pour les notables noyés à Villefranque et il leur fut défendu de se mêler des affaires des Labourdins.Pierre Bertrand de Sault fut évêque de Bayonne en 1230. Edouard II roi d'Angleterre s'adressa à ses vassaux de Gascogne pour leur demander le concours de leur épée et de leur argent, Guillaume de Sault fut de ceux-là.

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Quelques Personnages

( cet article est à ajouter à celui qui figure sur le cahier 1 La famille Saint-Jean de "Jauregia")

 

                        En 1348 la maison noble de Saint-Jean portait le titre de "Jauregia" (le château) .Cette maison était située sur une élévation derrière l'église paroissiale. De cette maison qui était l'une des plus importantes de Hasparren plusieurs fils eurent des rôles très importants dans la hiérarchie religieuse. Ainsi en 1348 le Chapitre de Roncevaux nomme à la cure de Hasparren Piere Arnaud de Saint-Jean. A la même époque son frère Jean fut choisi comme évêque de Bayonne. Un peu plus tard l'oncle de ces deux frères qui se nommait Guilhen-Vidal de Saint-Jean fut lui aussi évêque de Bayonne  de 1362 à 1369. Dans la nomenclature des maires de Bayonne on trouve Vital de Saint-Jean qui vécut de 1366 à 1422.

                        La famille de Hodi : Plusieurs fils de cette maison occupèrent des postes importants. Ils surent faire face à des situations parfois délicates. En 1689 un fils de "Hoditea" était second échevin de la ville de Bayonne. En 1690 son frère Pierre était médecin à Hasparren. Un peu plus tard Jean Baptiste de Hodi était avocat au bailliage d'Ustaritz en 1774 tandis qu'en 1781 François de Hodi devenait lieutenant-général au bailliage d'Ustaritz.

                        La famille Casalar : est l'une de celles qui sont le plus souvent citées dans les archives de Hasparren. Elle n'avait pas de titre de noblesse particulier et pourtant elle occupa une grande place dans la vie de la communauté de Hasparren. Elle sut aussi s'allier par le mariage de ses fils ou de ses filles aux familles nobles du Labourd. Cette famille a durant près de trois siècles fourni à Hasparren et au Labourd plusieurs prêtres, des docteurs en médecine, des notaires et des hommes d'armes. C'est ainsi que parmi beaucoup d'autres un Casalar était capitaine de la milice du Labourd en 1755 tandis qu'en 1787 Casalar de Chapitalia était capitaine des gardes du Duc de Gramont.

                        Le Duc de Gramont : n'était pas de Hasparren. Pourtant les archives en parlent bien souvent. C'était en 1760 les Haspandars frondeurs et défendant leurs privilèges qu'ils considéraient en danger eurent recours à ce noble qui régentait tout le pays du Labourd. Menacés des pires représailles les Haspandars s'adressèrent à ce noble, grâce à l'intervention duquel les troupes qui occupaient le païs furent retirées. Suite à cette faveur les élus de Hasparren écrivirent une missive au Duc dans laquelle on peut lire : " les habitants de Hasparren ont lu la lettre du Duc de Gramont avec toute la soumission et le respect possible. Ils prient et supplient Monseigneur de Gramont d'être persuadé de leur entière soumission aux ordres du Roi.La dite assemblée a délibéré que le sieur abbé ira incessamment avec deux députés vers Monseigneur de Gramont pour le persuader de vive voix de la bonne intention dans laquelle sont les dits habitants pour tout ce qui concerne ses ordres et ses volontés et pour le prier encore d'accorder à cette communauté l'honneur de sa protection.  De quoi et ailleurs tous ses habitants conserveront dans leur coeur une reconnaissance éternelle."         Le greffier de la communauté           :           Hiriart

                        Jean Baptiste D'Etchegoyen député à Paris pour le 14 juillet. C'est le 30 juin 1790 qu'a lieu le choix du député qui assistera à Paris à la Confédération générale qui aura lieu le 14 juillet. Ce choix a lieu lors d'une assemblée particulière qui se déroule à Ustaritz. Le rôle qui revient donc à Jean-Baptiste d'Etchegoyen est cependant incompatible avec celui d'officier municipal qu'il assume jusqu'à ce jour. De ce fait le député choisi déclare qu'il est très honoré d'avoir été choisi. Ce choix est très conforme à ses sentiments patriotiques et de ce fait il déclare se démettre purement et simplement de sa fonction d'officier municipal. Il demande à ses collègues de bien vouloir accepter sa démission. Ceux-ci regrettent d'avoir à prendre cette décision mais ils y souscrivent avec regret.

                        Saint Martin Harriague Morosko est sans doute le personnage Haspandar qui à une époque relativement récente a réalisé grâce à sa fortune personnelle assez considérable, beaucoup de travaux sans doute assez modestes mais très nombreux dans la commune de Hasparren. Il est aussi l'un des rares hommes qui ont été à la fois  maire de Hasparren, conseiller général d'arrondissement et député de circonscription.

                        La famille Choribit Le 19e siècle fut celui durant lequel nombre de Basques et parmi eux beaucoup de Haspandars prirent la route de l'Amérique du Sud. Beaucoup y passèrent toute leur vie, certains s'enrichirent, d'autres vécurent une vie de travail normale, s'y marièrent et y fondèrent une famille. La famille Choribit fut l'une de celles qui y prospérèrent. Narcisse Choribit né en 1829 habitait la maison appelée "Komentu Zaharra"C'est l'une des maisons de Hasparren qui vit passer des militaires, des religieux, des révolutionnaires et aussi un tanneur. Ce tanneur utilisait l'eau du ruisseau que l'on appelait "Elizako Erreka". Ce tanneur avait plusieurs fils parmi lesquels Jean Pierre et Joseph. Il envoya Jean Pierre à l'école de tannerie de Toulouse. A la mort de son père Jean Pierre décide d'aller au Chili, il a alors 20 ans et peu d'argent. Le gouvernement de l'époque l'aide à payer le prix de son voyage. Au Chili il est embauché par un tanneur de Tanco Bueno qui au bout de quelque temps lui conseille de s'approprier une tannerie disponible à Chilan. Jean Pierre Choribit se passionne pour sa nouvelle entreprise qui devient florissante . Il vend sa production dans tout le Chili. Plusieurs Haspandars iront travailler chez lui. On peut citer les frères Etchevers, St Mn Laborde, Lissarague, Marot etc... En 1927 J P Choribit revient au pays dont il est originaire. Il y fait construire sous la direction de l'architecte Soupre qui est son cousin, le magnifique Hôtel-Trinquet qui porte le nom de "Berria". Il y fait placer les armoiries de Hasparren  et aussi la date de construction 1927. Les vieux Haspandars se souviennent la grande masse de matériaux qu'il fallut utiliser pour réaliser ce très bel édifice. JP Choribit décéda en 1962 à l'âge de 84 ans. Ses deux enfants Marie et Pedro sont également décédés il y a quelques années.

                        Le frère de JeanPierre Choribit qui s'appelait Joseph eut lui aussi une certaine célébrité. Il vécut à Bayonne où il exerça le métier d'avocat. Il fit aussi un peu de politique et réussit à se faire élire député du département des Basses Pyrénées. Il fut aussi l'un des fondateurs de l'Aviron Bayonnais.t turpis elit sed eros.
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