Ursuia Et Hasparren Dans L'histoire

Face à l'Ursuia, quand on regarde ces paysages, on est frappé par cette belle harmonie des couleurs et des formes. Et pourtant l'impression est trompeuse ! Tout sépare l'histoire des terrains d'Hasparren de l'histoire des terrains de l'Ursuia. Hasparren et Ursuia n'ont pas toujours été liés comme aujourd'hui, si on ne devait retenir que deux chiffres, retenons 100 millions d'années et 1 milliard d'années. En effet, toutes les landes au nord d'Hasparren sont constituées de terrains d'environ 100 millions d'années mais sur l'Ursuia, on peut trouver des terrains de près de 1 milliard d'années. Quand on gravit le calvaire depuis la chapelle des Missionnaires, on franchit une faille verticale, on fait un bond de près de 500 millions d'années. Mais en grimpant au sommet de l'Ursuia, là nous trouvons des terrains de près de 1 milliard d'années. Ainsi, on peut franchir près d'un milliard d'années en 5 km ; rares sont les zones des Pyrénées aussi spectaculaires. Quand est-ce que Ursuia et Hasparren se sont rejoints ? Ursuia est née dans l'hémisphère sud ! Hasparren, dans l'hémisphère nord, par 43°23'N et 1° 18'O, se situait au cœur de l'océan Panthalassique. Il faudra attendre, en gros, 800 millions d'années pour que l'Ursuia et Hasparren se rejoignent à cet endroit du globe ! C'est vers -35 millions d'années que la collision des plaques ibérique et européenne survient. C'est à ce moment-là que l'Ursuia (vieux d'un milliard d'années) viendra rejoindre Hasparren, en percutant comme un poinçon, les « jeunes » terrains sédimentaires océaniques. La suture se situe vers l'ancien foirail (rue Jats) et la chapelle du Sacré-Cœur. Les mouvements des plaques sont-ils stabilisés aujourd'hui ? Non, mais la collision est bloquée, les mouvements plus discrets ; n'oublions pas les séismes d'Arette et d'ailleurs, dans les Pyrénées. Le moteur de tous ces mouvements qui est l'ouverture de l'Atlantique se poursuit à la vitesse de 2 cm/an. L'Ursuia, lui, est bien installé pour un bout de temps. Les mouvements de soulèvement étant compensés par les mouvements d'érosion, nous ne devrions pas observer de changements significatifs avant… quelques millions d'années ! Peut-être ne serons-nous plus là ? 

Plus...

Protestation De La Communauté De Hasparren

A Monsieur le Comte de Gramont, maréchal de camp et armées du Roy, commandant en chef en Navarre, Béarn et généralité d'Auch, maison de Monseigneur le Dauphin .

 

            Remontrant très respectueusement les habitants de la communauté de Hasparren par le ministère de leurs abbé et jurats, que l'article 4 du titre de la commune du Labourd rédigée par les commissaires du Roi en homologue au Parlement de Bordeaux en 1514, permet aux habitants du dit pays de s'assembler dans leurs paroisses respectives pour traiter de leurs affaires communes, même dit l'article suivant de faire des statuts particuliers pour l'entretien de leurs bois et de leurs paturages. Cette loi municipale a été de tous temps constamment observée dans toutes les paroisses du Labourd, avec cette différence qu'à St Jean de Luz et Ciboure, les magistrats gérent tout, avec le concours de tous ceux qui l'ont été avant eux.

            Hasparren, la plus considérable de ces paroisses a  aussi continuellement observé cette règle générale jusqu'à ce qu'elle ait été proscrite par deux ordonnances, de Mr Deronville et de Mr le duc de Tresnes, portant que toutes les affaires de la Communauté seront réglées par la chambre de la députation avec défense de tenir aucune autre assemblée.Cette chambre est composée de cinq magistrats et douze députés . Elle fut établie dans l'origine tant pour le maintien de la police et pour traiter des affaires qui ne pouvaient pas souffrir de retardement, que pour résoudre les difficultés provenant de la diversité des avis donnés dans les assemblées particulières des quatre quartiers de la paroisse. Les assemblées de conséquence étaient renvoyées par les assemblées générales que l'on tenait sous le porche de l'église paroissiale. Tel est Monseigneur le tribunal où toutes les affaires de cette communauté sont traitées et souverainement décidées. Depuis les deux ordonnances de Mr le duc de Tresnes et de Mr Dheronville, dont la religion a été surprise dans cette occasion, par qui pouvait avoir des vues particulières.

            En effet quel inconvénient y avait-il à laisser jouir les habitants de Hasparren du droit de tenir leurs assemblées et de délibérer sur leurs affaires communes, on ne voit pas qu'il y en eut aucun, dès surtout qu'en cas de contestations parmi eux , tout était renvoyé, décidé et réglé dans la chambre de députation. Combien n'y en a-t-il pas au contraire à les priver d'un droit que les lois du Royaume ne leur refusent pas et que la leur particulière leur accorde si formellement. Droit que leurs aîeux leur ont transmis dont il ne parait pas qu'ils aient démérité, et dont tous les autres habitants du Labourd jouissent paisiblement.

            En vain citerait-on à l'appui de cette ordonnance l'exemple de St Jean-de-Luz et de Ciboure, les assemblées y sont observées, tous les anciens magistrats y assistent, y délibèrent avec ceux qui sont actuellement en exercise et il n'est à proprement parler que les simples matelotsqui n'ayant pas passé par la magistrature et qui conséquemment, n'y ayant point de voix délibèratrice dans les assemblées .Au lieu que tout est subordonné à Hasparren à la volonté de 17 personnes qui souvent ne font que l'écho d'un plus petit nombre.

            A ces causes il vous plaira de vos grâces Monseigneur permettre aux habitants de Hasparren de faire leurs assemblées, ainsi qu'elles se tiennent dans les autres paroisses du dit païs, et aux mêmes formes que les habitants les tenaient eux-mêmes, avant la défense de Mr Dheronville et l'ordonnance de Mr de Tresnes. Et si vous ne voudriez statuer sur ces conclusions sans avoir une plus parfaite connaissance des voeux des dits habitants à cet égard, ordonner que la communauté s'assemblera aux lieux et manière accoutumés, pour délibérer sur les objets  du présent placet, pour à la vue de la délibération qui sera rapportée, être ordonné ce qu'il appartiendra ! et les remontrants redoubleront leurs voeux au ciel pour la santé et la prospérité  de votre grandeur et son illustre famille.

                                                                                               Signé: Jean Bidart maire-abbé

 

            Vu la présente requête ordonnons que les habitants et communauté de Hasparren s'assembleront selon les formes ordinaires aux lieux accoutumés pour délibérer seulement sur les objets contenus dans la présente requête. Et la délibération devant nous être rapportée il sera ordonné ce qu'il appartiendra

                                                                                               Signé : Le Comte de Gramont

Plus...

1715  Délibération Concernant Le Pavage De La Place Et Des Avenues

Nous arbitres établis et nommés par Mrs les maires et jurats de la communauté de Hasparren et majeure partie des habitants suivant l'acte capitulaire du 10 Novembre suivant le pouvoir qui nous a été  conféré en présence de Mr Pierre Casalar greffier de la communauté – Vu les dits actes de délibération des assemblées générales de la paroisse de Hasparren et l'acte de notre nomination contenant nos pouvoirs en date du 10 Novembre du 1er et 3 Décembre 1715. Retenus par le sieur Casalar 4 actes capitulaires des 4 quartiers concernant le pavage de la place et environs d'écolle en date du 6 et 7  Octobre 1714 retenus par le sieur Sabarots notaire Royal, articles dressés en exécution des actes en date du 28 avril 1715 signés par le sieur Hiriart alors greffier de la Communauté. Contrat d'entreprise du pavage et des matériaux passés avec divers habitants en date du 12 et 20 Mai et 14 Juillet retenus par le sieur Hiriart, actes de sommation et d'opposition des habitants d'Urcuray du 17 Août notifié par le sieur de Hiriart. Autre acte des habitants du quartier Urcuray retenu par Laharague sergent Royal. Autre acte fait par Joannes Bidart  " Pitcher" l'un des entrepreneurs du dit pavage. Le sieur Casalar procédant suivant le réglement concernant le pavage de la place et avenues du lieu de Hasparren rappelle ce à quoi sont tenus les propriétaires et possesseurs utiles des maisons aboutissant aux dites places et avenues . Le pavement général des places et avenues devront être faits aux frais et dépens de la Communauté et néammoins sans les restrictions dont il sera parlé ci-après. Depuis le devant de la maison de Labiaguerre jusqu'au canton (coin ) de la maison Clauderena et depuis le coin de la maison Clauderena jusqu'au pied du chataignier qui est au-dessous du jardin de Beherekoetchea. Ce dernier pavement de la largeur de 7 coudées (environ 3,50 m) à les prendre de l'endroit où finira le pavement à faire par les dits propriétaires suivant l'obligation des maisons qui sont du côté du couchant, et du coin tirant vers le couchant de la maison de Mourondegui et de Laharrague jusqu'à la jonction du pavage de la place, que la dite communauté fera aussi à ses frais et dépens depuis la dite maison de Laharrague jusqu'à la hauteur de "Munhiotz  " un chemin de la largeur de 2 coudées (1 m ) par simple arrangement et placement de pierres sèches sans pavage. Que la communauté réparera pareillement en pierres sèches et rangées sans pavement le chemin près de  "Domingo suhura" jusqu'au coin de la maison d'en bas de  "Tolotegui", du côté du Nord et qu'en fin par les mêmes soins et frais de la communauté les chemins qui régnent     le long de la muraille de "Gaztelu berri" jusqu'à "Butxundegui" , ensemble le chemin d'en haut depuis "Arosberritegui" jusqu'à la petite muraille qui est à la venelle appelée "Elizako Karrika" seront réparés en pierres sèches. Qu'à l'égard du pavement depuis la maison de Labiaguerre jusqu'auprés du chataignier dont il est parlé ci-dessus, il sera loisible à la Communauté de suivre l'exécution des contrats passés. Pour les maisons des particuliers aboutissant à la place ou avenues, elles seront réparées en pierres sèches simplement.

            Vous surarbitres et surnuméraires après avoir examiné à cet égard les usages pratiqués en la ville de Bayonne, autorisés par les seigneurs intendants et les statuts de la ville de Bordeaux, autorisés par un arrêté de la Cour et conformément aux usages et arrets avons dit et ordonné et réglé que les dites maisons soit qu'elles aient leurs façades ou leurs cotés aboutissant à la place et avenues qui doivent être pavées seront tenues et obligées de paver aux frais et dépens des particuliers propriétaires. Les devants et les cotés des dites maisons depuis le rez-de-chaussée depuis l'aplomb de leurs toits jusqu'au sol et un pied au delà de l'aplomb en sorte que le pavage dont les particuliers sont chargés s'accole et se joigne au pavé général dont la Communauté est chargée sous l'inspection néammoins quant à la forme et l'ordre du dit pavage, des sieurs maire abbé ou jurats ou telle personne qu'ils voudront proposer aux frais de l'utilité publique et particulière de la décoration du lieu sans que le pavage puisse être réputé aucun titre de propriété sur le sol comme la place jusqu'au rez de chaussée de chaque maison étant donné les vacants de la Communauté.

 

                        Jugé et réglé à St Pierre d'Irube le 5 Décembre 1715 et ont signés l'original

            Les sieurs St Bois, Hiriart et Garat arbitres avec le sieur Duverger surarbitre et le sieur de Berhouet (a) qui a déclaré ne savoir écrire.

                        L'ensemble a coûté 14 livres pour chacun des arbitres et pour le surarbitre et 6 livres pour le secrétaire Pierre Casalar greffier.

 

Tiré du livre 1

Plus...

Les Principales Dates De La Période Révolutionnaire

Le 29 Mars 1789                   

                        Le Comité chargé de préparer la Constitution propose: Le droit de vote sera accordé à ceux qui paient un impot direct de 3 jours de travail, ils seront les < Citoyens Actifs>. Seront éligibles ceux qui paieront un impot de 10 jours de travail. Seront éligibles à l'Assemblée Nationale ceux qui paieront 50 journées de travail soit 25 livres.

 Janvier 1791:  Le prix du pain est fixé à 8 sous soit moitié moins cher qu'en 1789

  16 Février 1791:   Les diverses corporations sont supprimées, chacun sera libre d'exercer un métier à condition qu'il paie une patente

 Mai 1792:   La France est en guerre contre l'Allemagne et l'Autriche coalisés               

16 Août 179:   Le roi Louis XVI est suspendu, l'Assemblée décide que la Convention sera élue au suffrage universel.

 21 Septembre 1792:  La Convention décide que la Royauté est abolie. Les actes seront désormais datés de l'An I de la République, qui est proclamée une et 

indivisible le 25 Septembre 1792.

  22 Février 1793:  La Convention vote la levée de 300.000 hommes.

  7 Mars 1793:  La République déclare la guerre à l'Espagne.

 25 Août 1793:  La Convention vote la levée en masse (voir détail histoire de Hasparren)

 4/5 Septembre 1793:  Les extrémistes dénoncent les riches et les commerçants. Le régime de <La Terreur> est mis en place.

  16/25 Octobre / 25 Vendémiaire / 4 Brumaire an II :   La Convention prend une série de mesures contre les prêtres réfractaires et le clergé assermenté .(interdiction des sonneries, interdiction du port de la soutane)

 
 7 Mai 1794 / 18 Florial an II:   Robespierre institue le culte de l'être suprême, dont le fondement est la morale. Le peuple reconnait l'être suprême et l'immortalité de l'âme.

 10 Juin 1794 / 22 Prairial an II:    La Convention vote le texte le plus redoutable mis à la disposition du Comité de Salut public . Toute parole imprudente, toute démarche inconsidérée peut conduire à l'échafaud.

  27 Juillet 1794 / 9 Thermidor an II   Fin du régime de la Terreur. Le Pouvoir est entre les mains des <montagnards>

 Début Août 1794        Les armées de la République s'emparent de Fontarabie et de St Sebastien

  21 Février 1795 / 3 Ventose an III     La Convention vote la Séparation de l'Eglise et de l'Etat. La liberté des cultes est rétablie mais l'Etat n'en subventionne plus aucun.
26 Octobre 1795 : Dernière séance de la Convention. Avénement du Directoire
 11 Novembre 1799:   Avénement du Consulat
18 Mai 1804:   Avénement de l'Empire


            


Les Comptes De L'an 1790

Quand on décrit la période Révolutionnaire, on cite les faits qui l'ont marquée dont certains sont assez difficiles à imaginer aujourd'hui. Il n'est peut-être pas inutile aussi de rappeler quels étaient les prix pratiqués à cette époque, et, qui sans doute n'avaient que peu évolués depuis le moyen-âge. Ces prix ne s'envolèrent cependant pas dès le début de la Révolution, mais ils connurent cependant une hausse générale à partir de l'an 1800. Nous sommes donc en 1790 et déjà la situation nouvelle exige des comptes bien clairs où gains et dépenses sont controlés minutieusement. A la lecture de quelques chiffres qui sont cités on constatera très rapidement que les salaires des ouvriers sont très égaux et modestes; que les prix des matières que l'on trouve aisément sur place sont également très bas mais que par contre les prix des matières qui sont utilisées mais qui ne peuvent se trouver au pays du Labourd, paraissent tous relativement chers. Il faut préciser aussi qu'en cette année 1790 début de la Révolution les élus se sont bien gardé de lever des impots nouveaux ou de vendre quelques hectares de terre pour payer les dettes auxquelles ils devaient faire face. Voici donc quelques frais significatifs payés par le conseil de la Communauté en cette année 1790. Il faut tout d'abord savoir que pour sa journée de travaux un bon ouvrier est payé 1 livre et 15 sols, l'ouvrier peu qualifié est payé pour sa part 1 livre par jour. Le notaire Loucougain qui fait aussi fonction de maire sera payé 100 livres pour ses frais de déplacement à Bayonne et il recevra  aussi 233 livres pour ses travaux de secrétaire de mairie. Le nommé Jean Sallaberry qui est aussi locataire de la maison communale recevra 154 livres pour tous les services qu'il aura rendus. La Benoite de l'église recevra 125 livres, tandis qu'on paiera l'huile utilisée pour l'éclairage de l'église 72 livres. L'instituteur du quartier Haran recevra 60 livres pour l'instruction qu'il aura donné tout le long de l'année. Celui qui contrôle le poids de la viande vendue à la boucherie communale sera payé 48 livres. Le collecteur d'impots touchera pour sa part 15 livres, tandis que le batteur de caisse qui publie à son de tambour les avis du Conseil municipal n'aura lui, que 3 livres. La peinture, elle, revient assez cher semble-t-il. La façade de la mairie a été remise à neuf, la façade a été peinte en rouge!! les croisés en jaune, le balcon en noir, il a fallu aussi remplacer 42 carreaux cassés, le tout a coûté 230 livres. Il a fallu également repeindre à l'intérieur de l'église, l'emplacement du Conseil de la Communauté. Cet emplacement devait paraitre passablement bariolé car il a fallu pour faire ce travail de la couleur bleue, rouge, blanche et jaune, l'ensemble n'a coûté quand même que 36 livres. Il a fallu également installer à la mairie 2 portes vitrées avec chacune un guichet; elles ont coûté 114 livres. Le locataire de la mairie Jean Sallaberry a aussi payé à divers artisans 71 livres qu'il faut lui rembourser. Le nommé Lorda de la maison Agara a fait des travaux de maçonnerie au cimetière sa facture est de 13 livres. L'entretien des 5 moulins et du foulon appartenant à la commune auront pour leur part coûté 42 livres tandis qu'on aura payé l'entretiende la route menant de la place au pied du mont Aroltze-mendi 6 livres. Le nettoyage du cimetière aura coûté 4 livres, tandis que pour les renards et les pies qui ont été tués il en coûtera 5 livres et 10 sols. Le pavillon utilisé au cours des processions de l'église avait besoin de réparations elles n'ont pas coûté très cher: 2 livres. Ce sont également 2 livres qui ont été payées pour la réparation du mur du cimetière. Pour réparer la prison qui se trouve dans la maison commune  il aura fallu 5 coudées de planches et 5 coulées de soliveaux, l'ensemble a coûté 7 livres. Les petites fournitaires nécessaires aux diverses réparations ne coûtent pas très cher non plus. C'est ainsi que 40 charettées de pierre coûtent 12 livres, 60 charettées de sable 6 livres, 6 charettées de chaux 6 livres et 6 charettées de sable 6 livres, également 1100 clous fabriqués à la maison Munhista de Celhay seront payés 13 livres et 4 sols tandis que 3200 autres clous sans doute plus longs seront payés au même fournisseur 62 livres et 12 sols. Pour des réparations de l'église on aura utilisé 100 coudées de planches et de soliveaux payés 27 livres et 10 sols. Pour réaliser tous ces travaux , il a fallu de la main d'oeuvre. Certains ouvriers spécialisés sont venus d'ailleurs le prix de leur pension a été de 1 livre et 5 sols par jour. Beaucoup de ces ouvriers ont travaillé durant la saison chaude. Ils ont donc eu chaud et ils ont eu soif. Ils étaient un effectif de 15 à 20 ouvriers qui ont travaillé durant 31 jours. Ils ont bu volontiers 476 litres de vin que la communauté a payé 6 sols le litre.

Il faut peut-être ici rappeler que les diverses dépenses engagées dans chaque quartier étaient réglées en cours d'année par chacun des maire-abbé et jurats grâce aux impots locaux que chacun d'eux collectait dans son quartier. A chaque fin de mandat trois ou quatre Haspandars agés connus pour être parfaitement honnêtes se réunissaient à la mairie pour controler toutes les recettes et toutes les dépenses effectuées et pour accepter les dits comptes. Ce controle durait toute une journée . Les controleurs n'avaient droit à aucune rémunération particulière, par contre ils appréciaient sans doute le diner et le souper qui leur était servi sur place par Jean Sallaberry qui tenait auberge dans l'immeuble de la mairie. Comme en cette période troublée toutes les dépenses étaient scrupuleusement détaillées le prix de ces repas le fut aussi.

En voir le détail.

            Le 8 septembre 1790 il a été servi aux auditeurs des comptes du Sieur de Berrueta ancien maire-abbé et des jurats ses collègues: De la soupe et du bouilli pour 2 livres et 5 sols, de la garbure  et du chamango pour 2 livres, de la poitrine de mouton 10 sols, de la saucisse et du boudin pour 1 livre 10 sols, des tripes de mouton pour 6 sols, une poule au jus pour 2 livres, un gigot de mouton pour 1 livre 10 s, du porc frais pour 1 livre, 7 grives pour 1 livre 1 sol, de la salade pour 10 sols, le dessert pour 3 livres, le café et liqueur pour 1 livre et 10 sols. Les contoleurs burent aussi 2 litres de vin à 7 sols soit 14 sols et 6 litres de vin à 12 sols soit 3 livres 12 sols, le pain coûta 2 livres. Les controleurs reprirent le travail tout l'après-midi durant lequel ils burent encore 2 litres de vin qui coûtèrent 1 livre 14 sols.

   On ne sait à quelle heure, les controleurs de comptes se remirent à table de toute façon ils soupèrent ensemble pour déguster à nouveau un repas, dont le menu était cependant nettement allégé.  Voir ce menu et son prix :      La soupe pour 1 livre, de la morue pour 2 livres, des tomates pour 12 sols, des anguilles pour 1 livre et 16 sols, des oeufs à la tripe pour 1 livre 10 sols, des figues pour 4 sols, des oeufs au miroir pour 1 livre, des platuches pour 1 livre, du riz pour 1 livre, des carottes et de la salade pour 1 livre et 5 sols. Le dessert et le café avec les liqueurs coûtèrent 7 livres.  Pour manger tout cela il fallut aussi boire 4 litres de vin à 7 sols soit 1 livre et 8 sols et 5 litres de vin à 12 sols soit 3 livres. Le coût total de ces deux repas fut de 48 livres 17 sols. Parfois les comptes des maire-abbé et jurats étaient contestés, cette fois-ci , ils ne le furent pas. Les auditeurs de compte avaient sans doute bien fait leur travail. Ils rentrèrent chez eux assez tard dans la soirée et satisfaits de leur travail.


L'histoire Des Tanneurs

Hasparren a depuis fort longtemps possédé sur ses vastes terres une très importante forêt. S'il n'en existe plus que quelques hectares, il n'empêche que les chênes tauzins en furent les rois. Qu'en firent nos ancêtres? Ils les utilisèrent tout d'abord pour construire leurs maisons mais surtout également en tirer d'autres profits. Les achats de chênes de la forêt de Hasparren avaient une particularité. L'acheteur achetait l'arbre nu ! C'est à dire qu'avant de prendre possession de son bien, il devait le dépouiller de toute son écorce qu'il abandonnait sur place. Cette écorce était évidemment récupérée ensuite et permettait aux tanneurs  locaux d'en tirer le tan nécessaire au tannage qui était pratiqué dans une grande quantité de maisons placées en particulier au quartier appelé Celhay et également dans le bourg. L'eau nécessaire au tannage était fournie par le grand nombre de ruisseaux qui traversaient la commune. Du fait de la présence de ces deux produits le tan et l'eau, il parait évident que le tannage des peaux a du exister à Hasparren depuis des temps immémoriaux comme l'auraient dit nos ancêtres.

                        Pourtant les premiers écrits concernant les cuirs tannés n'apparaissent que vers la moitié du  18e siècle. Qu'en est-il exactement? Tout simplement les contrôleurs des finances de l'époque se rendent compte qu'à Hasparren en particulier, mais aussi dans les villages environnants on tanne une quantité non négligeable de cuirs et que par conséquent cette activité doit normalement rapporter quelques subsides au Roi de France !  Bien entendu les tanneurs Haspandars et leurs voisins trouveront mille prétextes pour ne pas être contraints à cette nouvelle charge. Ils refusent toute nouvelle imposition compte-tenu disent-ils que la plupart de leurs cuirs tannés sont vendus en Espagne ! Cela dure des années pendant lesquelles de longues correspondances sont échangées. Le Seigneur intendant de la province intervient à plusieurs reprises sans grand succés ! En fin de compte les tanneurs, refusant toujours de payer  le droit imposé sur les cuirs tannés, proposent de payer chaque année un abonnement de 2000 livres en soulignant que ce montant excède de beaucoup le droit qu'on veut leur imposer. Ces tractations durent une quinzaine d'années et au cours de l'assemblée de la Communauté  du 23 septembre 1766  il est enfin décidé de payer l'abonnement pour les cuirs apprétés ouvrés et travaillés afin de les exempter de tous autres droits , soit à leur introduction au pays qu'à leur sortie vers l'étranger. Durant les années qui suivent le syndic du pays réclame souvent les tanneurs qui à son goût ne paient pas la somme d'argent qu'ils devraient normalement verser à la caisse du Roi. En 1768 il convoque les tanneurs  de Hasparren à une réunion qui doit se tenir à Bayonne. La réponse qui lui est écrite par Bernard Fagalde qui est maire-abbé de Hasparren et en même temps l'un des plus importants tanneurs de la localité, lui signifie qu'il ne pourra compter sur la présence d'aucun tanneur de Hasparren parce qu'ils sont tous à la foire de Pampelune !!  Il faut préciser ici que les patrons-tanneurs sont peu nombreux. Ils ne sont que quelques uns qui achètent les peaux , les distribuent dans les fermes où elles seront tannées, puis les expédient aux divers acheteurs. Au quartier d'Urcuray opèrent en particulier des chamoiseurs. Il s'agit là de tanner des peaux plus fines  et donc plus délicates. Un document de la chambre de commerce de Bayonne évoque ce métier où l'on travaille particulièrement des peaux de chevreuil et de cerf. Il y est écrit : pour traiter ces peaux, il faut des eaux pures  et vives et courantes. Il faut aussi des endroits uniques  pour y établir les foulons et les lessivoirs qui sont nécessaires. Enfin raffinement suprême ces peaux doivent être traitées avec de l'huile de poissons qui vient d'Angleterre ! Ces derniers renseignements datent de 1785.

            Quelques années après, la Révolution française provoquera une somme de protestations, de réclamations et d'avis divers qui seront autant d'informations concernant la tannerie mais aussi la fabrication des chaussures qui bien évidemment sont toutes réalisées manuellement et sans doute en quantité assez réduite. C'est ainsi que dans un mémoire de la chambre de commerce de Bayonne  datée de 1790 il est écrit ceci :  " Il n'est pas inutile d'observer qu'il y a dans l'intérieur de cet arrondissement dans les communes de Hasparren, Cambo, Louhoussoa, Espelette et autres, un nombre de tanneries isolées exploitées par leurs propriétaires qui sont en même temps cultivateurs. Mais la culture leur offre peu de ressources, le sol montagneux et ingrat de cet arrondissement ne produisant pas plus du quart ou tiers des grains nécessaires à la consommation de ses habitants". Dans ce même texte  il est également souligné ceci : Le Labourd importe beaucoup de peaux brutes d'Espagne. Ces peaux y sont revendues après avoir été tannées et souvent après en avoir confectionné des vestes et des culottes brodées. L'interdiction du commerce avec l'Espagne ruinerait le païs et favoriserait l'émigration d'une bonne partie de la population vers le pays voisin.

            En 1793, un décret de la Convention, arrête que l'activité de tous devant être encouragée il faut faire un état de tous les cordonniers de Hasparren. Dans chacun des 4 quartiers de Hasparren, deux citoyens seront chargés de rédiger cet état. Après que cela sera réalisé, chacun des dits cordonniers sera requis au nom de la loi de fournir la quantité de souliers qui sera fixée par décret, et cela dans les délais prescrits. Quelques jours plus tard, ce sont les tanneurs qui font fabriquer des chaussures, qui à leur tour se voient contraints à livrer des chaussures  qui seront réservées aux armées des Pyrénées. Ces citoyens tanneurs et en même temps fabricants de chaussures sont au nombre de 13. Le 15 Nivose an II le conseil municipal est avisé que 800 peaux à tanner devront être prises dans un dépot de Bayonne pour être distribuées entre les divers tanneurs de la commune.

            Un texte de la chambre de commerce de Bayonne datée de florial de l'an III soit d'avril 1795 dit ceci: Dans la commune de Hasparren un grand nombre de petites tanneries et de chamoiseries  étaient isolées et exploitées par leur propriétaire  qui étaient en même temps cultivateurs et dont la plupart mettaient eux-mêmes la main à l'oeuvre dans leurs ateliers. Ces fabriques se pourvoyaient par les cuirs et peaux que le pays fournissait, par ceux qui aboutissaient au port de Bayonne venant des colonies Françaises, d'Espagne, du Portugal, de Hollande et par les peaux fines qu'on tirait d'Angleterre. Le pays fournissait abondemment le tan nécessaire. Une grande partie des produits était convertie sur les lieux en souliers, baudriers, culottes et autres ouvrages dont il passait beaucoup en Espagne. Une grande quantité de souliers était envoyé aux colonies Françaises par le port de Bayonne. Les ouvriers qui faisaient les souliers gagnaient de 8 à 10 sols pour la façon de ces souliers.

            Le 19e siècle verra l'industrie du cuir péricliter, les tanneurs se raréfient. La vente des cuirs  se fait, dans le hall d'entrée de la mairie, les jours de marché qui à cette époque là sont très animés. En 1857 il ne reste plus à Hasparren que quatre tanneurs relativement importants, ils ont nom: A Branna, D Broussain, A Broussain et Narcisse Choribit. Ces derniers tanneurs continueront difficilement leur activité jusqu'au début du 20e siècle. C'est ce début de siècle qui avec l'arrivée de l'électricité verra l'industrie de la chaussure se développer. En 1902, six usines de chaussures existaient à Hasparren.

Celles d'Amespil et fils de Patrundea, celle de Salvat Amespil, celle de Sauveur Amespil à Fourcadenia, celle de Joseph Daguerre à Orthesenia, celle de Landarretche et enfin celle d'Hiriart-Urruty à Etchegorria.

            Cette industrie de la chaussure se développera surtout après la première guerre mondiale. Elle aura été prospère durant quelques dizaines d'années...

            

L'impot Sur Les Cuirs

Après avoir relaté , l'importance que représentait le travail du cuir à Hasparren et sa région, il faut aussi préciser qu'il provoqua une importante émeute qui apporta bien des ennuis à la population, et, ce, pendant six ans. Les premières difficultés apparurent en 1755. Le Comte d'Hérouville mécontent du montant très réduit des taxes perçues, sur les cuirs travaillés à Hasparren et ses alentours, défend absolument la tenue des assemblées générales de la paroisse. En 1757 et 1758 les esprits sont très échauffés et le 3 Septembre 1758, la population toute entière demande le retour aux anciennes traditions concernant la gestion des affaires du pays. Elle n'obtient pas satisfaction et Leon Potin duc de Tresnes, marquis de Gandelu, Baron de Mongay et Seigneur de Montigny, commandant du pays de Labourd, ordonne que seuls les abbé et jurats avec les 12 délégués élus,se réuniront, mais que les assemblées générales continuent à être défendues. En octobre de la même année les habitants étant mécontents du peu de succés de leurs démarches une nouvelle raison de se plaindre leur est accordée. En effet, vers la fin de ce même mois, deux cavaliers de la Marée-chaussée de Bayonne arrivent à Hasparren arrêtent et conduisent à la prison de ce lieu le maire-abbé de Hasparren. Heureusement en Septembre 1759, le comte de Grammont publie une ordonnance qui sera lue devant un très grand nombre de Haspandars réunis devant l'église. Il est dit que les habitants de cette communauté tiendront leurs assemblées générales suivant l'ancien usage. Le sieur Lorda qui est alors le maire-abbé du moment est bien soulagé, car il réussit en la même occasion à faire accepter que dorénavant il ne sera plus permis de délibérer sur n'importe quoi dans les assemblées de la Communauté mais uniquement sur les propositions qui y seront présentées par les sieurs abbé et jurats. L'embellie sera cependant d'assez courte durée. En effet le15 juin 1760 devant grand nombre d'habitants, il a été délibéré la chose suivante très habilement présentée; Il y est écrit " que la soumission aux volontés du Roi a toujours été la préoccupation unanime  des habitants de cette communauté, dans laquelle elle se soutient et le fera à jamais". Cela ne l'empêche pas par la suite de protester contre les exigences nouvelles du pouvoir qui vont contre un arrêt de Mrs les fermiers généraux qui date  du 18 février 1688. Cette nouvelle démarche fait suite à une émeute qui a lieu les 1er et 2 juin. Cette nouvelle demande est sans doute jugée irrecevable et le 27 juin on se rend compte que plusieurs notables ont été emprisonnés à Bayonne mais aussi que quatre Compagnie de grenadiers sont venus "occuper" Hasparren. Cela fait beaucoup d'hommes qu'il faut loger et nourrir. Les habitants sont furieux et désolés à la fois. Ils se tournent vers le comte de Gramont en lui demandant d'intervenir pour eux. Le Comte est sans doute un brave homme qui exerce une forte influence sur la manière de gouverner la province. Sa démarche sera suivie d'effets bénéfiques pour Hasparren. Les dépenses exigées de la communauté seront vite en forte diminution. Malheureusement à côté de ces dépenses occasionnées par l'entretien de la troupe s'ajoutent les frais inhérents à la nourriture des Haspandars parmi lesquels figurent les quatre jurats qui sont emprisonnés dans les géoles de Bayonne. A un moment donné Hasparren doit 3500 livres pour l'entretien des 4 compagnies de grenadiers qu'elle héberge contre son gré. Elle doit aussi 980 livres pour l'entretien des deux compagnies de Cantabres qui ont remplacés les grenadiers. A cela s'ajoute la somme de 600 livres payées pour la nourriture fournie aux prisonniers de la paroisse détenus à la prison de Bayonne. En 1761, les troubles durent encore, mais avec moins d'intensité. Les élus et notables  de Hasparren sont très préoccupés par le paiement de ces frais qui pour l'époque semblent considérables. Les troupes ont été dirigées vers Hasparren car c'est le centre le plus important de la région et qui de ce fait devait être soumise à la plus sévère répression. Les élus, notables et la population de Hasparren, ne trouvent qu'une solution au problème, ils demanderont aux communes voisines, une participation au paiement des importantes dépenses auxquelles ils doivent faire face. Cela donne lieu à beaucoup d'interventions et de courriers. Hasparren est pauvre mais les autres communes ne sont guère plus riches!!! Bon gré, mal gré, toutes participent cependant dans la mesure de leurs moyens au paiement des divers frais. Hasparren paiera aussi, il y aura des plaies à soigner, les prisonniers reviendront. Cependant et durant longtemps les Haspandars se souviendront de l'émeute provoquée par le travail du Cuir.

Les Fêtes Populaires D'un Autre Temps

Un article consacré aux fêtes locales de la Saint Jean révèle les diverses manifestations organisées à cette occasion. Depuis quand ces fêtes sont-elles organisées? Il n'est pas possible de répondre précisement à cette question. Sans doute et pendant longtemps, elles ont dû être organisées par la jeunesse du pays et ne revêtaient aucun caractère officiel. C'est pour cela que l'on n'en retrouve aucune trace, dans les compte-rendus de la municipalité. Dans ces mêmes compte-rendus on retrouve pourtant le détail de nombreuses célébrations, comme celles de victoires militaires, un heureux événement dans la famille Royale etc.....

                        La première des fêtes dont parlent les archives municipales date de 1721, du temps où Saubat Diharce sieur vieux d'Alçuyeta était maire-abbé. Il s'était agi alors de faire un feu de joie ,afin de conforter la santé chancelante du roi de l'époque Louis XV. Cette fête avait coûté 57 livres.

                         En 1744, on fête la prise de la Viconté de Nice. La préparation de cette festivité provoque deux réunions du Conseil de la Communauté. Il y est décidé qu'il y aura un feu de joie sur la place, il y aura aussi 2 barriques dont le vin sera distribué aux plus nécessiteux tandis qu'un repas sera offert aux officiers et soldats qui se présenteront en armes, qu'on leur ditribuera également de la poudre afin qu'ils puissent tirer quelques coups de feu avec leurs fusils. L'année suivante, c'est la fête de Saint-Louis qui est célébrée. Là aussi il sera donné 12 sols aux soldats qui prendront leurs armes pour la circonstance. Tambours et tambourins seront assemblés et payés afin que tous puissent danser. Quelques jours après un certain 7 Novembre 1744 une nouvelle fête célébrant les Victoires Françaises en Italie dot être célébrée. Il y aura ce jour-là  un Te Deum chanté à l'église, puis un repas pour les élus et quelques soldats auxquels on donnera 12 sols et de la poudre pour leurs fusils.

                        En 1746, c'est monsieur De Hureaux administrateur de la Région qui ordonne qu'il y ait un feu de joie à l'occasion de la paix retrouvée. Il faudra également prévoir trois barriques de vin et un repas pour les principaux participants soit les 12 députés, le curé, le capitaine, le lieutenant et les 2 sergents . Pour ce qui est de la musique il faudra trouver 2 tambourins, 2 tambours et 1 violon!!!

                        En 1754, C'est à l'occasion de la naissance du duc de Berry que la même fête avec programme similaire aura lieu. Trente soldats y participeront auxquels on offrira un repas et une solde de 20 sols. En 1781, les délégués de la Communauté se révéleront particulièrement Royalistes. Voici ce qu'ils écrivent sur le registre municipal " Divers habitants pleins d'amour pour la conservation de notre famille Royale ayant représenté qu'il convient qu'à l'occasion de la naissance de Monseigneur le Dauphin nous fassions éclater, suivant nos facultés, la joie que nous en ressentons et que nous marquions la reconnaissance dont nous sommes pénétrés, pour les bontés et bienfaits que nous avons reçus et recevons chaque jour de nos bons rois, il a été résolu qu'à l'imitation de tant d'autres il sera aussi fait dimanche prochain dans notre paroisse une fête ou réjouissance publique dont la dépense sera supportée par la communauté".

                        Le 11 Juillet 1790, la Révolution a débuté et le Conseil de la Communauté délibère qu'à l'initiative de l'Assemblée Nationale et pour la prestation du serment civique ordonné pour le 14 juillet  il sera distribué 1 barrique et demie de vin aux pauvres de la paroisse, afin qu'ils se ressentent de l'esprit patriotique!! Le même jour ilsera donné à diner à certain nombre d'habitants de toutes les classes aux frais de la communauté qui ne saurait assez apprécier les avantages qui vont s'opérer par l'heureuse organisationde la nouvelle constitution. Le matin du 14 Juillet les responsables locaux précisent cependant que seuls les repas de la garde Nationale seront payés par la communauté tous les autres payant chacun leur repas.

                        En 1792 et le 11 Novembre a lieu la célébration de la fête civique. Pour cette occasion la garde Nationale de la commune ainsi que le détachement du 5e Bataillon de chasseurs qui se trouve en garnison dans la commune participeront ainsi que tous les citoyens de la commune. Il sera chanté l'hymne des Marseillais, l'arbre de la liberté sera planté après qu'aura été prêté le serment ordonné par la loi du 3 Septembre.

                        Le 18 Prairial de l'année 1794, sur la réquisition du citoyen Fagalde agent National doit être célébrée la fête de l'Ëtre Suprême et de la reconnaissance de l'immortalité de l'âme. Le mauvais temps ayant contrarié cette célébration elle est retardée de huit jours.

                        Le 8 Août 1800 doit avoir lieu la fête de la Concorde décidée par le Consul. A ce sujet il est écrit ceci: Vu la loi du 17 Thermidor concernant cette fête Nationale, le maire de Hasparren considérant que dans une époque où l'intéret commun doit rallier tous les citoyens le jour de la fête de la Concorde, doit être le tombeau de leur sujet de division et de leur haine. En saisissant l'occasion heureuse de cette fête prélude d'une paix prochaine qui nous rappellera avec reconnaissance le héros qui va la commander réunissons-nous pour la célébrer avec pompe et allégresse. Tel est le voeu du gouvernement tel doit être le notre. Le jour prévu pour cette fête coincidant avec le jour de marché de Hasparren, les décisions suivantes sont prises. Le marché aura lieu le lendemain mercredi. Les boutiques, magasins et ateliers seront fermés ce jour-là. Tous les travaux dans les lieux et voies publics seront interdits. La fête de la concorde sera annoncée la veille à 5 heures du soir et le mardi à 10 heures du matin et 2 heures de l'après-midi.

                        Le 12 Avril 1801 a lieu la signature de la paix de Lunéville appelée aussi " Paix du continent ". La célébration de cette fête est décidée par le Consul pour le 30 Avril. La fête est  cette fois  bien simplifiée les élus municipaux sont simplement invités à se retrouver à la mairie dès 9 heures du matin.

                        En 1805, c'est le sacre de l'Empereur des Français. L'évêque de Bayonne ordonne des prières publiques pour l'occasion. Le Conseil Municipal arrête qu'il y assistera et que tous les fonctionnaires publics seront eux aussi invités à y assister.

                        Le 14 Mai 1811 Hasparren s'apprète à célébrer la naissance du Roi de Rome. Le programme de la fête est établi. La fête sera annoncée au son des cloches la veille 1er Juin. Le 2 Juin la sonnerie aura lieu à l'aurore. Le Conseil municipal et les fonctionnaires  assisteront ensuite à la messe à 9 heures ainsi que la garde Nationale. Il y sera chanté le Te Deum. Ils prieront pour la conservation de leurs majestés l'Empereur et l'Impératrice ainsi que celle de l'héritier du trône. Il sera ensuite distribué quelques denrées aux plus nécessiteux. Un repas sera ensuite servi, chacun y paiera sa part, des toasts seront portés à sa majesté l'Empereur et au Roi de Rome. Il y aura ensuite des jeux de paulme, des danses et autres actes de force et d'adresse. Le soir auront lieu des illuminations suivies du bal.

                        En 1812, le Préfet du département doit se rendre à Hasparren. A l'occasion de cette visite, les habitants sont tenus de présenter leurs devant de porte nettoyés et libres de tout matériaux. Ils devront aussi illuminer leur façade de maison depuis six heures du soir jusqu'à 1 heure après minuit.

                        En 1834, le Roi de France souhaite que sa fête ne soit pas célébrée comme elle l'est habituellement. Cette  dépense sera réservée au soulagement des blessés, des veuves et des orphelins qui ont succombé en défendant l'ordre public. Le Conseil municipal de Hasparren est bien d'accord et précise quand même que la vraie manière de célébrer cette fête est celle d'assister aux offices divins.

                        En 1857, le Conseil municipal après avoir pris connaissnce de la lettre de Monsieur le Préfet, considérant que rien ne saurait être plus agrèable au coeur de l'Empereur que de voir consacrer à des oeuvres de bienfaisance l'argent destiné aux réjouissances publiques à l'occasion du baptême de son Altesse le prince Impérial, décide de voter 150 francs au moyen desquels une distribution extraordinaire de pain sera faite aux indigents de Hasparren .

                        En 1880, il faut célébrer la fête du 14 Juillet. Le Conseil municipal pour répondre aux voeux du parlement du pays vote un crédit de 30 francs pour l'illumination de la maison commune. Cette célébration du 14 juillet semble avoir peu de succès durant de nombreuses années. Souvent nulle célébration n'aura lieu. Les jeunes du pays organisent une petite quête  et avec son montant  célébrent le 14 juillet de la manière qu'ils l'entendent.

                        Enfin en 1919, c'est la fin de la grande guerre. Les poilus de Hasparren veulent célébrer l'événement comme il se doit par des réjouissances publiques. Le Conseil Municipal vote donc une somme de 200 francs pour participation de la commune à cette fête. Cette somme sera à prélever sur les ressources disponibles de l'exercise en cours;

Hasparren Et Le Bilçar Du Labourd

LoremAvant de narrer ce qu'ont été les relations de Hasparren avec le Bilçar du Labourd, il est bon de faire connaitre ce qu'était cette unité politique qui régissait aussi bien les rapports du Labourd avec le pouvoir Royal que les difficultés que pouvait rencontrer tel ou tel village de cette province. La thèse présentée par Monsieur Etienne Dravasa nous éclaire abondemment sur ce sujet. L'activité du Bilçar du Labourd est connue depuis 1560. Il s'agissait là d'une assemblée capitulaire qui s'appelait en langue basque " Kapitala ". Ne pouvaient y participer que les maîtres de maison " Etcheko Jaunak ". Ils se réunissaient deux ou trois fois par an. Chaque communauté y avait la même importance qu'elle soit peuplée de 300 ou de 4000 habitants. Bayonne possédait un statut particulier et de ce fait ne faisait pas partie du Labourd. Saint-jean- de-Luz avec ses 6 à 7000 habitants était la 1ère ville du Labourd... et Hasparren la 2ème avec ses 4200 habitants soit 8,5 % de la population totale de la province. Depuis l'an 1600 environ Hasparren était géré par le maire-abbé , quatre jurats responsables des 4 quartiers et 12 députés. L'élection de ces responsables paroissiaux avait lieu chaque année et ils ne pouvaient absolument pas refuser la charge qui leur était confiée. Les réunions du Bilçar avaient lieu deux ou trois fois par an. Chacune d'elles se déroulait de la manière suivante. Au cours de la première rencontre qui avait toujours lieu à Ustaritz les propositions étaient présentées et expliquées aux divers délégués des paroisses. Après quoi les membres du Bilçar revenaient chez eux et convoquaient une assemblée capitulaire où les habitants étaient appelés à formuler leur avis et décision.Au cours de la troisième réunion, qui avait lieu à Ustaritz, chaque délégué de village transmettait l'avis majoritaire de ses compatriotes sur les problèmes posés. Les décisions prises par le Bilçar tenaient compte bien entendu de ces divers avis. Le représentant de Hasparren protesta plusieurs fois contre le fait que l'avis d'un village de 300 habitants ait la même valeur que celui d'un village de population beaucoup plus importante, mais ce fut toujours en vain.

                        Les comptes-rendus des réunions au cours desquelles les questions posées revenaient au Bilçar avec la réponse des communautés révélent quels étaient les soucis des élus de l'époque. Ils concernent la période partant de l'an 1700 jusqu'à la période révolutionnaire.

                        Ainsi le 9 Novembre 1704, en réponse à une demande de la commune d'Ainhoa qui demande que toutes les communes du Labourd participent aux dépenses qu'elle a du faire au moment du passage des troupes vers l'Espagne, il est répondu :Les habitants de Hasparren n'entendent point payer aucune portion des frais d'Ainhoa parce qu'ils ont eu eux-mêmes pendant quatre mois 400 suisses en garnison qui leur ont coûté de grosses sommes sans qu'ils n'aient jamais été secourus par le païs.

                        Le 2 Août 1705, au cours du Bilçar la communauté de Hasparren se voit menacée de l'envoi de garnissaires pour retard dans le paiement de ses impôts. Les habitants de la Communauté répondent que Hasparren a toujours payé ses impôts, ceux qui lui sont réclamés seront payés durant le mois de septembre. Et à l'égard des taxes,des controles, des actes, sceaux et autres impositions, elle tachera de satisfaire au plus tôt priant le sieur syndic d'empêcher les frais de l'envoi de brigades.

                        Le 23 Juin 1706, aux questions du Bilçar  les habitants de Hasparren répondent -  qu'ils tacheront de payer l'impôt de la capitation le plus rapidement possible – qu'ils sont en train

de réparer les fusils de la milice qui étaient en mauvais état – qu'ils sont d'accord pour nommer aide-major de la milice le sieur Lairon à la place du sieur Lamothe.

                        Le 8 Décembre 1734, la Communautéde Hasparren est encore en retard pour le paiement de ses impots, il est répondu que le paiement sera exécuté .... mais on n'en précise pas la date. La Communauté de Hasparren  approuve le choix des auditeurs de compte qui remplaceront les sieurs Doyenart et Diharce démissionnaires. Tout comme elle accepte que le sieur Delissalde remplacera le sieur Segure dans le rôle de syndic du Labourd. Il est aussi fait lecture  de la continuation des privilèges du pays de Labourd, ainsi que du recurement des canaux et réparations des chemins publics.

                        Le 13 Septembre 1750, la Communauté de Hasparren promet qu'elle fera les déclarations concernant le vingtième et demande à monsieur Darancette syndic général du pays qu'il choisisse le plan le plus convenable pour la communauté pour qu'elle puisse le faire. Elle paiera aussi le plus rapidement possible le montant des impôts dont elle est arriérée. Elle demande au sieur Planthion syndic du pays de faire toutes les diligences nécessaires pour avoir la confirmation des privilèges du pays du Labourd renouvelée le 15 Mars 1742.

                        Le 5 Novembre 1752, la Communauté de Hasparren approuve les comptes du Bilçar tels qu'ils sont présentés. Elle est d'accord pour payer sa quote-part des travaux de la digue de St Jean de Luz Ciboure mais exige que les nobles  et genthilhommes paient également leur part. Elle ne veut pas payer les 525 livres réclamés car c'est le pays lui-même qui entretient ses chemins et ses ponts. Concernant la taxe qu'on veut lui faire payer sur le tabac, les habitants veulent que le pays soit maintenu dans les franchises et libertés qu'on cherche à ébrécher sans relache. Enfin la Communauté informe qu'elle est en voie pour tâcher  de faire au sieur Syndic une remise pour les impositions dont elle est arriérée, le priant de lui éviter des frais inutiles.

                        Le 15 Novembre 1758, le sieur Jean-Pierre Casalar ancien capitaine d'infanterie et ancien maire-abbé est nommé syndic général du pays du Labourd.

                        Le 31 Janvier 1762, les habitants de Hasparren refusent de marquer leurs cuirs d'une manière particulière pour preuve de paiement d'un impôt. Au lieu de cela ils proposent au Bilçar de payer un abonnement annuel  de 2000 livres qui pourtant  leur revient beaucoup plus cher prétendent-ils!!

                        Le 23 Décembre 1770, le sieur Jean Pierre Casalar est à nouveau déclaré syndic général du pays de Labourd.

                        Le 18 Décembre 1774, la colère gronde en Labourd. Les Haspandars réunis pour discuter les questions posées par le Bilçar, demandent la conservation de la propriété de ses terrains communaux, que les privilèges soient rétablis comme ils l'étaient avant, que l'on supprime l'impôt sur l'huile, que l'on permette aux habitants la culture du tabac et qu'enfin on retire du païs de Labourd les brigades qui y ont été établies.

                        Le 2 Février 1777, c'est Louis Dominique Harambillague notaire-Royal de Hasparren, qui est nommé trésorier général du pays de Labourd.

                        Le 20 Septembre 1778, les habitants de Hasparren réunis pour discuter des questions posées par le Bilçar se déclarent d'accord pour l'établissement d'un nouveau cadastre. Ils sont également d'accord pour la constitution d'un groupe de travailleurs qui seront chargés de l'entretien des routes et qui seront payés par toutes les communautés. Et enfin ils demandent un court délai et une aussi forte remise que possible pour le paiement des Impositions Royales dont ils sont redevables.

                        Le 16 septembre 1783, les habitants de Hasparren demandent une nouvelle fois que tout le Labourd puisse profiter des mêmes privilèges c'est-à-dire qu'elle puisse profiter dans tout son ensemble de la franchise dont profite le port de Bayonne.

                        Le 11 Mars 1787, les premiers signes de la Révolution apparaissent. Le prix de l'abonnement du Contrôle des Actes qui était jusqu'ici de 2000 livres est porté à 7000 livres. Signe d'un changement qui s'annonce déjà, les habitants de Hasparren ne protestent absolument pas.

                        Le 28 Mai 1787, le prix de l'abonnement a encore augmenté. Il sera dorénavant de 12000 livres par an. Face à cette augmentation qu'on aurait pu croire catastrophique la réaction des habitants est étonnante. En effet ils décident que la perception des droits de Contrôle serait plus pernicieuse que le paiement de la somme de 12000 livres par abonnement et quoique cette somme soit énorme la présente communauté autorise le dit sieur syndic général à l'offrir pour le dit abonnement et à faire les démarches nécessaires pour cela.

                        Le 24 Juin 1788, les habitants de Hasparren rassemblés discutent des nouvelles demandes du Bilçar. Ils donnent leurs réponses aux questions posées en rappelant  que quoiqu'étant  parmi toutes les communautés du Labourd celle qui paie le plus d'impôts puisqu'elle paie 85 livres pour 1 voix, elle est très intéressée de ce fait  par les dépenses extraordinaires qui sont engagées. Elle les trouve d'ailleurs excessives.

                        Le 21 Décembre 1788, ce n'est pas encore la Révolution mais on n'en est pas loin. Les réponses au Bilçar sont celles-ci. La  Communauté de Hasparren veut que le représentant du païs à Paris soit Mr Joseph Garat, elle lui alloue pour ses peines et vaccations 600 livres par an. Elle le délégue pour participer aux Etats Généraux. Par ailleurs la communauté demande que soient retirés de la province tous les invalides qui sont à sa charge.

                        Arrive l'année 1789, la Révolution qui durera quelques années commence.... Le 15 Mars il est décidé qu'un cahier  de protestations et de doléances doit être rédigé. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce cahier ne sera pas tendre pour la noblesse et le clergé. Pour les premiers il y est dit entre autres gentillesses "Il n'y aurait aucun intéret à ce que le tiers-état se joigne à la Noblesse, car ces messieurs croient s'honorer en acceptant de descendre jusqu'à eux". Pour le Clergé le jugement n'est pas plus tendre. Le clergé y est-il dit n'a aucun titre dans le païs pour s'immiscer dans les affaires publiques, et d'ailleurs il est en général si égoïste et si dominant qu'il ne pense jamais au bien public. Cependant les responsables de la communauté demanderont aux uns et aux autres qu'ils établissent comme ils l'entendent leur cahier de doléances. Ils délibèrent aussi, qu'ils choisissent le sieur Dithurbide pour éventuellement aller à Paris afin d'aider le sieur Joseph Garat dans ses travaux.

                        Le 17 Mai, une nouvelle réunion a lieu. Le syndic général veut démissionner, il lui est demandé que vu les circonstances il poursuive son rôle durant quelques mois. Au cours de ce Bilçar, Mr de Casalar de Hasparren est nommé suppléant du député de la province. Il est aussi voté la somme de 1200 livres qui seront versés au sieur Dithurbide pour les travaux qu'il réalise auprès des états généraux pour la défense de la province. Enfin la communauté est bien heureuse de faire parvenir au plus haut niveau l'une de ses plus anciennes revendications. Elle fait adopter le texte suivant : La présente communauté est une des plus intéressées de la province pour réformer les abus de la constitution persistant dans la dernière délibération. Elle désire qu'à l'avenir les suffrages des communautés soient réglées aux assemblées générales à raison de la population de chacune d'elles et de la quantité des impositions et autres charges qu'elles supportent. Protestant que si cette demande dont la justice est évidente est rejetée, elle se pourvoiera là où il appartiendra pour la faire ordonner.

                        Le 30 Août 1789, en réponse aux questions du Bilçar l'assemblée des habitants adresse ses vives félicitations et remerciements à Mr le Vicomte de Macaye qui a eu le bonheur de conférer avec sa majesté le Roi. Ils sont pénétrés  de la plus vive reconnaissance et de la plus profonde soumission et s'en remettent avec une entière confiance aux messieurs du comité de la correspondance pour les faire parvenir au pied du trône.

                        Le 27 Septembre, il s'agit de nommer un syndic général du Labourd. Il est écrit ceci : Considérant que le royaume et la province touchent au moment d'une nouvelle constitution dont celle du Labourd est abusive dans bien des chefs la présente assemblée d'une voix unanime nomme pour syndic général de la province le sieur Haramboure pour en faire les fonctions pendant la présente tenue de l'assemblée Nationale.

                        Le 15 Nov embre 1789, le Bilçar prendra deux importantes résolutions. Pour la première  elle remercie le syndic pour les soins qu'il a bien voulu se donner pour éviter à la province  les maux et le désordre qu'un défaut de grains pouvait lui occasionner déclarant qu'elle fera son possible pour en empêcher toute exportation à l'étranger mais comme la cupidité et le plus modique gain pourraient engager les gens  non bons citoyens à se prêter à cette exportation, elle autorise Mr le Syndic à choisir tel membre des députés  de la Province pour appliquer tel réglement qu'il croirait convenable  pour l'exécution du décret par l'Assemblée Nationale à  ce sujet. Sur la 5ème question qui intéresse plus particulièrement le Pays Basque il est décidé que le Bilçar prie tant Mr le Syndic que les autres Messieurs du comité de correspondance de demander à ce que la province soit maintenue pour son réglement à sa constitution actuelle sans qu'elle soit incorporée pour la formation des assemblées provinciales à d'autres cantons  et si on peut y réussir demande la réunion avec la Basse Navarre et la Soule et qu'en ce cas  les dites assemblées soient           alternativement dans les trois provinces.

Hasparren Défend Ses Privilèges

La prospérité de Hasparren cité mi-agricole, mi-artisanale est due en grande partie et surtout au cours du 18ème siécle à son marché qui se tenait le mardi tous les quinze jours.Ce marché revient très souvent dans ses archives  car il profitait de certaines faveurs que les fermiers généraux essayaient de lui supprimer. Les Haspandars pour leur part  firent tous leurs efforts pour préserver ces faveurs qu'ils considéraient comme étant des droits. Il en résulte une grande quantité  de correspondances  conservées précieusement.

            Voici une de ces lettres qui est une réponse des habitants de Hasparren à un mémoire établi par les fermiers généraux. Il date de l'an 1742.

                        Messieurs les Fermiers attaquent la franchise du marché de Hasparren sans considérer la nature du lieu qui l'a mérité, le titre Royal qui l'a établi et les avantages qu'il procure à la ferme du Roi.

Le pays de Labourd  dont le lieu de Hasparren fait partie est notoirement le plus stérile canton du Royaume très court de toutes choses, il ne fournit pas à ses habitants de quoi vivre l'année entière. Il entretient cependant un corps de mille hommes à ses dépens pour la défense de la frontière ouverte par terre et par mer. Une charge si forte jointe à la grande stérilité et sa fidélité inviolable souvent éprouvée  par les incursions de l'ennemi  lui ont attiré entre autres privilèges celui d'être exempts des droits d'entrée pour tout ce qui doit servir à sa subsistance.

            Cinq ou six paroisses maritimes situées sur la côte de l'océan la cherchait autrefois dans une pêche toujours casuelle. La paroisse de Hasparren éloignée de la côte et posée à l'autre extrémité du pays n'en profitait pas  il lui fallut donc trouver le moyen d'établir quelque commerce avec ses voisins pour gagner sa vie.

            C'est ce qui la mit dans la nécessité de demander un marché franc privilège de grâce et de justice qu'elle obtient de la bonté du roi Louis XIV de glorieuse mémoire par ses lettres patentes  du 11 février 1656. Les letttres portent que les habitants de Hasparren ne pouvant subsister que par le négoce de quelques marchandises  de peu de valeur qu'ils fabriquent en leur paroisse  il y aurait un marché franc de quinze en quinze jours pour y être apporté, vendu, débité, troqué et échangé toutes sortes de marchandises  et  jouir par les marchands et autres qui fréquenteront les dits marchés de tous les privilèges , franchises, immunités et exemptions  dont jouissent les autres paroisses et lieux du pays de Labourd où il y a des semblables marchés francs.

            En conséquence de ces lettres patentes les habitants de Hasparren et tous ceux qui ont fréquenté leur marché ont joui et jouiront d'une entière franchise  pour tout ce qu'on y a porté et  qu'on en retire conformément à ce qui se pratiquait dans les autres lieux du pays où il y avait de pareils établissements. Car il est certain aux propres termes de la concession faite à la paroisse de Hasparren qu'il y avait dans l'étendue du Labourd  d'autres marchés francs. La pauvreté des lieux en a fait tomber quelques uns, celui de Hasparren s'est maintenu à la faveur de son immunité telle a été la possession des Haspandars. L' exécution du titre qu'on leur accorde en 1656 un titre si solennel et si constemment exécuté n'a pu retenir les commis des fermes au coutumat de Bayonne où le pays du Labourd est compris. Ces employés toujours attentifs à faire quelque brêche aux privilèges qui font subsister ce canton voulurent obliger en 1703 les négociants qui allaient au marché de Hasparren de faire la déclaration de leurs effets et de prendre          ( billets)?                     

au bureau de la coutume à l'entrée et à la sortie, ce n'était en apparence qu'une simple formalité  mais comme d'une part elle génait la liberté et le cours du commerce établi par le titre de concession et que de l'autre elle tendait visiblement à l'introduction de quelque nouveau droit les habitants de Hasparren crurent devoir s'opposer à la prétention des bureaux.   

                        Pour cet effet, ils attaquèrent par requête devant le maître des ports de Bayonne leur titre et leurs possessions contraires à cette nouveauté. Le maître des ports voulut voir les receveurs de la coutume aussi appelés dans l'instance , déclarèrent conjointement avec les commis à la recette de Hasparren que le titre et la possession des habitants étaient tels qu'on les avait exposés dans leur requête, c'est-à-dire exemptés de toute formalité. A quoi il leur plut d'ajouter que c'était sans préjudice des droits ou intêrets du Roi et de Mr le Duc de Grammont, addition superflue et tout à fait hors de propos puisqu'il ne s'agissait pas d'aucun droit.Les choses furent donc laissées dans l'état où elles avaient toujours été  et les habitants de Hasparren maintenus dans leur possession.

            Tous ces faits sont connus à Mrs les fermiers généraux et les rapportent dans leur mémoire où ils prétendent assujettir ceux qui vont au marché de Hasparren non pas à quelque formalité instructive mais au paiement effectif des droits d'entrée et de sortie qu'on perçoit aux bureaux du coutumat.

                        Monsieur de Sully, intendant de la province affirme que le terme de marché franc ne s'étend pas sur les droits de la coutume de Bayonne, que ce terme ne peut s'appliquer qu'à l'exemption des droits de péage de ceux de la communauté et autres que des paroisses du pays de Labourd  où il y a des marchés francs. Celle de Hasparren est la seule qui ait prétendu jouir de l'exemption des droits d'entrée et de sortie. Que sa possession est abusive, que ce sont des droits domaniaux  dont le roi ne fait pas de remise à perpétuité qu'il se fait un commerce considérable au marché de Hasparren  où les Béarnais, Chalossiens et Navarrais vont se pourvoir et enfin ce marché est un entrepôt ruineux aux droits de la ferme. Voilà toute la subsistance du memoire de Mrs les fermiers.

                        On veut bien sur rendre la justice de croire que ce n'est pas là leur ouvrage, mais qu'ils se sont trop facilement portés aux joies de quelques commis avides  et en même temps peu versés dans la connaissance des intérets de la ferme comme on va le démontrer.  Les fermiers généraux connaissent trop la valeur et la force des termes pour révoquer en doute que le terme de marché franc emporte l'exemption de tous droits et conséquemment de ceux d'entrée et de sortie dont il s'agit. L'effet naturel de ce terme générique et absolu est de donner l'exclusion à toute espèce de droits; c'est ainsi qu'on l'a toujours entendu sans qu'on ait pu l'entendre autrement, c'est aussi ce qu'il a opéré pour tous les marchés francs et foires franches qui existent dans le Royaume.

                        C'est donc que par une interprétation arbitraire et violente que les fermiers veulent les restreindre à la franchise des droits de péage et de la communauté qu'ils supposent qu'il y avait à Hasparren avant l'établissement du marché. Mais il n'y avait pas de péage ni d'autres droits de communauté pour les denrées et marchandises qui pouvaient se débiter au lieu de Hasparren, avant qu'il y eut de marché. La preuve en résulte des lettres qui l'établissent. En demandant ce marché les habitants demandaient aussi l'octroi d'un impôt pour les vins de France et  d'Espagne qui se débiteront dans leur paroisse pour employer le produit à la perfection et à l'entretien de leur Eglise

, ce qui leur fut accordé, marque évidente que la  communauté n'aurait pas de droits au moyen desquels elle peut seulement entretenir son église, ce n'est donc proprement que sur les droits d'entrée et de sortie qu'a pu tomber la franchise accordée au marché de Hasparren et s'il en eut été autrement le privilège devenait inutile et sans effet. Il y a plus comme on l'a dejà touché. C'est que par arrêt du conseil rendu contradictoirement avec les fermiers le 10 février 1588 relativement aux lettres patentes qui contiennent le privilège du Labourd : Les denrées et marchandises  nécessaires aux habitants sont exemptés des droits d'entrée dans le pays. C'est une franchise commune à tous les habitants et un privilège général auquel le lieu de Hasparren participe. Comment donc lui contester ce privilège précisement le jour de marché qui est pour lui un jour de franchise spéciale et particulière, tant pour l'entrée que pour la sortie. Cette observation surabondante ne suffit-elle pas toute seule pour faire évanouir la nouvelle prétention des fermiers sur les droits dont il s'agit.

                        Que s'il y a des marchés en Labourd qui comme les fermiers le prétendent ne jouissent pas d'une pareille franchise c'est que ce ne sont pas des marchés francs comme celui de Hasparren ou qu'ils ont abandonné leur franchise aux entreprises des fermiers et de leurs commis qui se font une étude(             ) tout privilège pour grossir leur gain, il a été remarqué ci-dessus que lors de la fondation du marché de Hasparren il y avait dans le pays de semblables marchés francs. Ce sont les paroles de Louis XIV. Il est encore vrai qu'il y a eu des marchés, qui ont pour faute d'aliment par exemple celui d'Ustaritz, qu'on a voulu relever inutilement et qui ne subsiste plus. Le marché de Hasparren s'est néammoins soutenu avec la liberté originaire  et primitive même contre les innovations qu'on voulut y faire en 1703. La possession des habitants n'est donc pas vicieuse  ni abusive. Elle est fondée sur un texte clair sans équivoque et auquel on ne peut toucher sans innovation.

                        Ce n'est point aussi comme Mrs les fermiers généraux le prennent, ils voudraient insinuer qi'il s'agit ici de droits domaniaux et irremissibles pour toujours, ils ne sont pas les gardiens ni les défenseurs des droits de la couronne, les rois sont les maîtres souverains de remettre leurs droits pour autant de temps qu'il leur plait. D'ailleurs  les droits domaniaux sont d'ordinaire les mêmes sans altération au lieu que les droits en question haussent et diminuent suivant les différents besoins de l'Etat. Une preuve encore bien manifeste que ce  ne sont pas des droits de domaine c'est que le domaine du Roi est indivisible et ne souffre point ce partage et que les droits de la coutume de Bayonne se partagent avec Mr le Duc de Grammont qui en prend la moitié en qualité de propriétaire. Du reste le commerce qui se fait au marché de Hasparren n'est pas assez considérable que les fermiers se représentent. Les lettres patentes de Louis XIV s'expliquent encore à cet égard et disent en termes formels que ce commerce consiste en quelques marchandises de peu de valeur qu'on fabrique au même lieu. En effet tout revient à l'apport de quelques peaux, cuirs, fers et laines la plus grosse dont on fait des capes à l'usage quotidien du paysan.      Le prétendu concours des Béarnais, Chalossiens n'augmente pas ce marché. Ces peuples éloignés ont beaucoup d'autres marchés plus à portée pour y commercer et s'y pourvoir. La Navarre qui seule touche par un coin au lieu de Hasparren jouit par son centre un marché fort renommé qui se tient en la ville de Garris où le voisinage du Béarn et de la Soule produit un commerce abondant. Il n'est donc pas vrai sauf respect que l'affluence des étrangers fasse le marché de Hasparren comme il plait à messieurs les fermiers de le qualifier d'entrepôt  ruineux aux droits de la ferme. Bien loin de là, ce marché communément borné à quelques voisins du pays de Labourd et de l'Arberoue qui le composent et qui font voir en même temps que les fermiers s'attachent avidemment à des petits objets pour sa majesté, ce marché encore une fois tout médiocre qu'il est ne laisse pas que de très utile à la ferme. Car le fer et la laine qu'on y porte viennent de l'Espagne et quoiqu'employés en plus grande partie pour les habitants du Labourd et par là exempts de tous droits suivant l'arrêt du Conseil ci-dessus énoncé. Il paierait néammoins les droits d'entrée dans le Royaume sur quoi on se réserve de faire de justes remontrances à sa Majesté. Il en est de même de la pelleterie que les marchands de Hasparren vont chercher à Dax, au pays de Lannes et autres lieux en payant les droits aux bureaux où ils passent. Cette pelleterie apprétée et les ouvrages de fer et de laine qui ne se consomment pas au Labourd sont envoyés en France, en Espagne et même aux Iles et paient encore des droits divers si bien que le marché de Hasparren qui ne se soutient et ne peut se soutenir que par une franchise qu'on s'avise de lui disputer au bout de près d'un siècle est seulement une occasion de profit pour la ferme. S'il était fréquenté par les étrangers ainsi qu'on veut le faire entendre les effets qu'on apporterait et qu'on en retirerait ayant à passer aux bureaux établis de toutes parts avant d'arriver à l'entrée de Hasparren et au retour procurerait un surcroit de droits à sa Majesté. Tout cela fait bien voir qu'il n'y a nulle vraisemblance dans les mémoires de Mrs les fermiers et que ce doit être la production de quelque apprenti-commis qui n'entendent pas les intérets de la ferme.

                        A résumer ce qui vient d'être dit la paroisse de Hasparren est située dans un pays pauvre dénué de secours et néammoins distingué par la garde onéreuse et fidèle d'une frontière ouverte. Cette paroisse privée de commerce maritime n'a d'autres ressource que son marché soutenu par sa seule franchise. Elle est relative et conforme au privilège général qui a pour  fondement plusieurs lettres patentes et un arrêt contradictoire du Conseil.

            Elle est encore spécialement fondée sur un titre formel suivi d'une exécution constante et reconnue pour légitime par les receveurs du droit des Rois et par une sentence contradictoire.

            La prétention de Mrs les fermiers est toute nouvelle mal conçue même dans l'intéret de la ferme hasardée  contre une possession de plus de quatre vingt ans et rejeté par un Intendant sage éclairé et parfaitement instruit des règles et facultés de son ressort.

            Le marché peu considérable par la qualité de ces marchandises et par le nombre de ces marchands a toutefois des conséquences avantageuses à la ferme du Roi. Il les aurait encore davantage par la fréquentation des étrangers s'ils avaient des commodités plus présentes. Mais tout resserré qu'il est dans des bornes étroites il fait le bien de l'Etat en nourrissant des sujets nécessaires à la frontière et en procurant des droits à sa Majesté. Toutes ces circonstances donnent lieux aux habitants de Hasparren d'espérer de la bonté et de la justice du Roi qu'il plaiera à sa Majesté, les maintenir dans la franchise de leur marché sans innovation et ils continueront leurs voeux les plus ardents pour la conservationde la gloire de sa Majesté.

            A la lecture de ces lignes on peut constater la manière habile choisie pour minimiser le commerce se faisant le jour de marché de Hasparren. Il n'empêche que tout laisse à penser que le marché de Hasparren était très important. Il s'y vendait des produits fabriqués à Hasparren et d'autres venus d'autres villages et plus particulièrement de Bayonne dont les commerçants possédaient d'importants dépots à Hasparren. Tous les rapports écrits similaires à celui-ci le prouvent abondemment. C'est d'ailleurs pour cela qu'à cette époque Hasparren était le plus gros village du Pays Basque intérieur.

Bornage Et Cadastre

 

                                                           Le bornage des limites de la commune a été longtemps en usage, jusqu'à ce qu'il soit remplacé  par un système beaucoup plus scientifique que l'on a appelé l'établissement du Cadastre. Au début du 18e siècle le systême utilisé pour préciser les limites de la commune était encore le bornage; Il s'agissait de placer à intervalles tout à fait irréguliers de grosses pierres que l'on appelait en Basque "Mugak" et que les secrétaires de mairie au Français approximatif affublaient du titre de "pierres mougaux". En 1705 les archives nous révélent que les élus de Mendionde, Macaye, St Martin de Garro et Louhoussoa n'ayant pas trouvé sur l'Ursuia les "bornes mugaux" à leurs bonnes places demandent qu'il soit fait un contrôle sérieux et honnête. Les élus de Hasparren décident de donner suite à cette demande et proposent de faire une visite commune  des limites de chaque village et de régler les dites pierres au cas où quelques unes d'entre elles s'y trouveraient en désordre. En 1736 les habitants de Hasparren décident en Assemblée Générale après l'avoir pronée pendant l'office , et fait sonner la grande cloche , qu'ils doivent controler toutes les limites de la paroisse. Chaque jurat de quartier se fera aider de quatre hommes pour procéder à ces vérifications. Ils devront replacer aux bons endroits , toutes les "pierres mougaux"qui ont été déplacées. Le 20 juillet de la même année , il est décidé que les hommes qui ont replacé les pierres bornes des limites appelées "dessac", auront chacun quarante sols pour chacun des cinq jours qu'ils y ont employés. Cette même année, et comme cela arrivait souvent avec les communes voisines, c'est à la limite d'Urcuray que la ville de Cambo trouve que une partie de sa terre a été usurpée, il s'en suit un petit procès. La question est débattue durant plusieurs annnées et finalement un homme de Cambo Mr Sorhaïts et un autre de Hasparren le sieur Duhalde de la maison Chedaria trouvent une solution qui parait convenir aux deux parties.  En 1749, c'est le village voisin de Labastide Clairence qui intente un procès à Hasparren au sujet d'un lopin de terre désigné comme faisant partie du quartier de la Côte et qu'il prétend lui appartenir. En 1779, les pierres-bornes ayant pour la plupart disparues le conseil de la communauté décide de les rétablir. Ces pierres seront placées là où elles se trouvaient auparavant. Pour cela il sera repris l'acte capitulaire établi par Mr Berouette notaire Royal le 29 juillet 1595 . De plus aucun cultivateur ou berger étranger ne pourra utiliser de sarois, ni de bordes ni de bergeries à l'intérieur de ces limites et ce , jusqu'à ce que la communauté de Hasparren en décide autrement.  En 1791 la Révolution apporte elle aussi quelques contraintes nouvelles. Il est exigé la formation d'un tableau indicatif du nom et nombre des différentes divisions du territoire de la Communauté. Le territoire de Hasparren sera divisé en huit sections. Il s'agira des sections de Harana, de la Chapelle (devenue depuis Elizaberri), de la section de Labiri, de la section d'Urcuray, de celle de Minhotz, de celle de la Côte, de celle de Berinots (qui comprend Sohano, Berinots et Larrarte) et enfin la section de Celhay désignée comme celle se trouvant au Couchant.     

                                                          En 1833 le cadastre va être établi, le conseil municipal de Hasparren prend connaissance des évaluations des maisons et terrains établis pour tout le canton. Evidemment il n'est pas d'accord avec les conclusions de ce travail. La commune de Hasparren dit-il, a au bourg une douzaines de maisons qui ont quelque valeur. Toutes celles qui sont au dehors de ce bourg n'ont aucune valeur. Toutes ces maisons sont habitées par de malheureux ouvriers, duranguiers et cordonniers qui sont dans l'impossibilité d'en acquiter un droit de location quelconque. Que toutes les maisons d'exploitation n'ont aucune valeur locative car leurs terres sont de très petite qualité contrairement à celles situées à Mendionde, Macaye, Bonloc, St Esteben, St Martin d'Arberoue et Méharin. Toutes ces communes ont du grain toute l'année tandis que Hasparren n'en a que pour cinq mois environ ! La communauté de Hasparren est l'une des plus misérables du département. La moitié de sa population est indigente. Les élus de Hasparren demandent que la contribution foncière soit simplement égale à celle des communes voisines, donc ce prix doit être réduit et il ne pourra dépasser le prix de huit francs par maison !!

                                                          En 1834 le conseil municipal reçoit des demandes concernant l'établissement du cadastre en cours d'exécution. Il répond à une toute petite part de ces demandes. Hasparren possède 49 chemins qu'il doit entretenir. Il possède des milliers d'hectares de landes communales. Que leur arpentage est impossible car il ne possède aucun titre  et que cependant personne ne lui en conteste la propriété. Les renseignements obtenus par l'administration sont donc très peu nombreux.

                                                          

                                                           En 1836, le cadastre est terminé. Il faut maintenant évaluer les diverses propriétés, les terrains et finalement tout ce qui peut être imposé. La commune doit procéder à la désignation de 5 classificateurs et de 5 suppléants. Les hommes choisis toucheront chacun 5 francs par jour de travail. Le coût total sera d'environ 2000 francs. Le premier souci des élus sera de demander des secours en argent, compte-tenu de l'état de pénurie dans lequel se trouve la commune face à ces dépenses extraordinaires auxquelles elle est confrontée.

                                                           Le 24 juin de cette année 1836, le conseil municipal et les propriétaires les plus imposés de la commune sont réunis à la demande de l'inspecteur des Contributions Directes. La réunion a lieu et 12 conseillers municipaux y assistent ainsi que 14 propriétaires terriens importants. Les propriétaires les plus imposés jusqu'ici sont : Broussain, Jaureguiçahar, Deyheralde, Pargade, Sault-Decase, Berho de Piquessary, Larramendy Pierre, Comatey de Lorda, Saliondo, Daguerre de Mongaburua, Labaguerre, etc.

Il faut en se basant sur les nouveaux éléments fournis par le cadastre évaluer les différentes propriétés. Sont nommés pour effectuer ce classement Mrs Darripe d'Elhuyarria, Jean Pierre Larramendy et Pierre Hardoy propriétaires dans la commune auxquels on ajoute Mrs Darrieux-Juzon, Daguerre et Mongabure  également propriétaires mais qui ne sont pas de la commune.    Le 28 juin, les mêmes élus  et les mêmes propriétaires sont à nouveau convoqués à la mairie par Mr Delfosse controleur des contributions directes. Il s'agit cette fois, après la visite de tout le territoire de la commune, de classer tous les terrains en tenant compte de leur qualité, de leur exposition etc... Il est proposé que les terres labourables seront évaluées en 5 classes différentes, les vignes en 4 classes, les prairies en 5 classes, les pâtures en 4 classes, les échalassiers en 1 classe, les broussailles en 1 classe, les chataigneraies en 1 classe, les terres vagues en 1 classe, les canaux et viviers en 1 classe, la superficie des maisons en 1 classe et les vergers en 2 classes.  Sur ce même travail il est annoté que la commune possède 3 tuileries, 9 moulins à tan et 29 moulins à farine. Cette classification est adoptée telle qu'elle a été présentée.

                                                           Le 25 mai 1913, le conseil municipal de Hasparren se réunit sous la présidence de son maire Pierre Broussain. Il y est exposé que le plan cadastral a maintenant 80 ans d'âge et qu'il est en très mauvais état. Il est donc décidé de procéder à sa restauration. C'est la maison L.Marque-Maillard de Passerans dans le département du Jura qui est choisi pour procéder à ce travail. Il en coûtera 500 francs à la commune qui paiera cette somme en 4 annuités.

 

 

 

                                                          N.B.      Les deux premiers cadastres cités dans ce texte sont conservés dans les archives de la mairie. On peut y découvrir les noms de nombreuses maisons anciennes, ceux de quelques 150 ruisseaux dont certains ont maintenant disparu.